Intempéries: le bilan monte à cinq morts, trois personnes dont deux enfants toujours portées disparues
Le bilan des intempéries dans le sud de la France est monté à cinq morts lundi, tous happés avec leurs véhicules par des rivières en crue dans le Gard et l'Hérault, alors que les recherches se poursuivent pour retrouver trois personnes disparues, dont deux enfants.
La dernière victime en date est un octogénaire, retrouvé lundi en fin de matinée noyé dans le fleuve Hérault, coincé dans les branchages, à une vingtaine de mètres de son véhicule, entre les communes de Pézenas et de Castelnau-de-Guers.
Les quatre premières victimes avaient toutes été retrouvées dans le Gard, elles aussi emportées par les eaux de rivières en furie à bord de leurs voitures: un homme tout d'abord, retrouvé noyé dimanche matin dans la Ganière, à Gagnières, dans le nord du département, après avoir disparu samedi vers 18h45 ; puis deux femmes, découvertes dimanche après-midi dans la Cèze, sur la commune de Goudargues, après avoir perdu le contrôle de leur véhicule sur un pont submersible vers 05h00 du matin ; et enfin un homme retrouvé lundi en fin de matinée, à Dions, dans le Gardon.
Cette dernière victime est sans doute le père des deux enfants de quatre et treize ans portés disparus depuis samedi soir vers 23h30 sur cette même commune de Dions, même si la Préfecture ne pouvait toujours pas l'assurer lundi en fin d'après-midi. Seule la mère, âgée de 40 ans, avait été sauvée lorsque leur véhicule avait basculé dans la rivière.
Excepté ces deux enfants, la dernière personne encore officiellement portée disparue lundi était un homme vu pour la dernière fois samedi dans le village de Saint-Martin-de-Valamas, dans le département voisin de l'Ardèche. Selon une source de la gendarmerie, il s'agirait du responsable d'une petite installation hydroélectrique parti la contrôler.
Samedi, les recherches ont encore mobilisé 110 sapeurs-pompiers et 120 gendarmes dans le Gard, appuyés par deux hélicoptères, trois drones, six chiens et des sauveteurs aquatiques. En Ardèche, ce sont dix pompiers et 15 gendarmes qui ont été déployés, dont neuf plongeurs, ainsi qu'un drone.
- "Comportements pas totalement adaptés" -
Parlant d'un "bilan humain dramatique", en "décalage" avec la gravité de l'événement météorologique, qui n'a fait que "peu de dégâts matériels", le secrétaire général de la Préfecture du Gard Frédéric Loiseau a estimé lundi matin, lors d'une conférence de presse, qu'il y a "probablement eu des comportements individuels pas totalement adaptés": "On ne peut pas parler de fatalité", a-t-il insisté.
A Gagnières, le conducteur avait ainsi emprunté un pont alors que la route avait été fermée par la municipalité et qu'un garde champêtre lui avait demandé directement de ne pas s'y engager.
De même, a précisé M. Loiseau, le véhicule de la famille emportée par le Gardon à Dions aurait certes emprunté le pont submersible de la commune avant qu'une barrière ne soit mise en place pour bloquer physiquement l'accès aux automobilistes, mais après que des panneaux ont été installés pour signaler le danger et interdire le passage.
Le Gard et six autres départements avaient été placés samedi en vigilance orange crues par Météo-France, face à la tempête Monica.
Lundi soir, seuls six départements restaient encore en vigilance orange face à de risques de crues: le Puy-de-Dôme, la Saône-et-Loire, l'Yonne, les Pyrénées-Atlantiques, la Gironde et la Charente-Maritime.
Les intempéries les plus meurtrières dans le Gard remontent à de violents orages, inondations et crues qui avaient fait 22 morts en septembre 2002.
La moitié sud de la France est souvent endeuillée par ces phénomènes météorologiques et le bilan le plus lourd avait été celui de septembre 1992, lorsque 46 personnes avaient péri dans les inondations dans plusieurs départements du sud, dont une quarantaine à Vaison-la-Romaine, dans le Vaucluse.
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A.Dankwers--HHA