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Narcotrafic: trois morts en moins de 48 heures à Sevran
Narcotrafic: trois morts en moins de 48 heures à Sevran / Photo: PATRICK KOVARIK - AFP/Archives

Narcotrafic: trois morts en moins de 48 heures à Sevran

Deux hommes ont été tués par balles en pleine rue dimanche à Sevran, moins de 48 heures après une fusillade qui avait fait un mort et plusieurs blessés dans la même ville de Seine-Saint-Denis, des faits attribués par les autorités à la criminalité liée au trafic de drogue.

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Les deux hommes ont été tués vers 18H00, allée des Lilas, dans le quartier Montceleux-Pont Blanc, à moins de 2 km du lieu de la fusillade mortelle de vendredi soir.

Ils étaient âgés de 35 et 31 ans, selon le préfet de police Laurent Nuñez, et étaient connus pour violences et trafic de stupéfiants, a indiqué une source policière à l'AFP.

"On a de bonnes raisons de penser que les faits de ce soir ne sont pas complètement étrangers au trafic de stupéfiants", a ajouté le préfet lors d'un point presse dans le commissariat de Sevran.

Peu après les faits, deux corps gisaient à terre sous des draps blancs, au pied de la maison de quartier Edmond-Michelet, près d'un parc avec des jeux pour enfants, a constaté une journaliste de l'AFP. Un paravent a été installé pour masquer les corps et les lieux, sécurisés par de la rubalise jaune.

Des personnes en larmes se tenaient à proximité.

"J'étais chez moi quand j'ai entendu des tirs, j'ai eu très peur. C'est terrible car je les ai vus grandir, mais quand on choisit cette voie, c'est malheureusement la prison ou la mort", a témoigné une habitante du quartier d'une cinquantaine d'années, qui a requis l'anonymat. L'une des victimes est père de famille, selon des riverains.

Deux unités de forces mobiles ont été envoyées sur place, a précisé une source policière. Le ou les suspects des homicides ont pris la fuite, selon une autre source policière.

Dans la nuit de vendredi à samedi, un homme de 28 ans avait été tué et quatre autres blessés lors d'une fusillade dans la cité des Beaudottes, quartier emblématique de cette ville de 52.000 habitants située à 25 km au nord-est de Paris.

Trois autres blessés par balles s'étaient également présentés à l'hôpital plus tard dans la nuit, l'un d'eux repartant avant d'être examiné.

- "Convoitises" -

A ce stade, "il faut être extrêmement prudent" sur le lien entre ces deux affaires, a insisté le préfet Nuñez, rappelant qu'un autre homicide avait aussi eu lieu à Aulnay-sous-Bois, la commune voisine, quelques jours plus tôt.

Après Marseille, Sevran avait fait l'objet d'une opération anti-drogue "place nette XXL" le 25 mars dans l'objectif de porter un coup d'arrêt aux trafics. Dans cette ville, le point de deal de la cité Rougemont avait été "éradiqué", a indiqué samedi la préfecture de police.

"Evidemment on a conscience que quand on fait ça on déstabilise le trafic, on crée des convoitises et parfois il y a des affrontements (...) pour récupérer des territoires", a ajouté dimanche Laurent Nuñez. "Mais on va quand même continuer", a-t-il ajouté.

"Il y a encore beaucoup de batailles à gagner", mais la lutte contre le trafic de stupéfiants est une "guerre qui est loin d'être perdue", a-t-il encore dit.

Vendredi, la fusillade s'est produite vers 23H45 quand deux personnes sont arrivées sur un parking à bord d'une Peugeot 5008. Le passager est sorti du véhicule puis a tiré à plusieurs reprises avant de prendre la fuite, a indiqué une source policière.

Sur place, 25 douilles de 7.62, un calibre notamment utilisé pour les armes de type Kalachnikov, avaient été retrouvées.

Plusieurs unités de forces mobiles, dont la CRS8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, avaient été envoyées samedi dans le secteur en renfort.

Une enquête avait été ouverte pour homicide volontaire en bande organisée et tentatives d'homicides volontaires en bande organisée, a indiqué le parquet de Bobigny à l'AFP. Elle a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, tout comme l'enquête relative à la seconde fusillade.

Dans un communiqué publié samedi, le maire DVG de la ville, Stéphane Blanchet, a dénoncé un "déchaînement inouï" de violence qu'il attribue à "l'argent sale de l'économie de la drogue", une "économie de mort qui pourrit nos villes".

Un total de 315 faits d'homicides ou tentatives d'homicide liés au trafic de stupéfiants ont été comptabilisés en France entre janvier et novembre 2023 en zone police, soit une hausse de 57% sur un an, selon la police nationale.

U.Smith--HHA