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Philippines: le site d'information Rappler contraint à la fermeture
Philippines: le site d'information Rappler contraint à la fermeture / Photo: Maria TAN - AFP

Philippines: le site d'information Rappler contraint à la fermeture

Le site d'information philippin Rappler a reçu l'ordre de fermer mais "nous continuons à travailler, c'est comme d'habitude", a affirmé mercredi à la presse Maria Ressa, Prix Nobel de la paix et co-fondatrice de ce média.

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L'annonce de la fermeture de cette plateforme numérique est intervenue à la veille de la fin de la présidence de Rodrigo Duterte.

Mme Ressa est une critique virulente de M. Duterte et de sa meurtrière "guerre anti-drogue", et sa plateforme numérique fait l'objet de poursuites judiciaires et de nombreuses menaces en ligne.

La commission philippine des valeurs mobilières a confirmé mercredi dans un communiqué "la révocation des certificats qui ont permis la création" de Rappler. Cette mesure se fonde sur le fait que ce média a violé "les restrictions constitutionnelles et statutaires en matière de propriété étrangère au sein des médias".

Cette décision "confirme la fermeture" de la plateforme numérique, selon Rappler qui entend faire appel de cette procédure "très irrégulière".

"Nous avons discuté de tous les scénarios possibles avec (le personnel) de Rappler depuis que cette commission a émis son premier arrêté en 2018", a déclaré à la presse Glenda Gloria, rédactrice en chef et cofondatrice du site, aux journalistes.

"Rien ne prépare suffisamment un organisme à un telle +mise à mort+".

Rappler lutte pour sa survie depuis que le gouvernement de M. Duterte l'accuse d'évasion fiscale et d'enfreindre la règlementation en matière de propriété étrangère afin d'obtenir des financements.

Le site a également été accusé de violer une loi adoptée en 2012, année de la création de Rappler, en matière de cybercriminalité.

Par le passé, M. Duterte a qualifié Rappler de "média colporteur de fausses informations", à propos d'un article sur l'un de ses plus proches collaborateurs.

Le portail d'information est accusé d'avoir permis à des étrangers de prendre le contrôle de son site web en émettant des "certificats de dépôt" via sa société mère Rappler Holdings.

Selon la Constitution, les investissements dans les médias sont réservés aux Philippins ou aux entités contrôlées par des Philippins.

En 2015, le site avait émis des obligations pour lever des fonds, qui avaient été souscrites entre autres par une société américaine, Omidyar Network, créée par le fondateur d'eBay Pierre Omidyar.

Mme Ressa, qui possède également la citoyenneté américaine, et le journaliste russe Dmitri Mouratov ont reçu en octobre le prix Nobel de la paix pour leurs efforts visant à "sauvegarder la liberté d'expression".

F.Schneider--HHA