Hamburger Anzeiger - A qui l'Ours d'Or? Le jury de la Berlinale rend son verdict

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A qui l'Ours d'Or? Le jury de la Berlinale rend son verdict
A qui l'Ours d'Or? Le jury de la Berlinale rend son verdict

A qui l'Ours d'Or? Le jury de la Berlinale rend son verdict

Qui succèdera au Roumain Radu Jude, Ours d'Or de la dernière Berlinale? Le jury de l'Américain M. Night Shyamalan rend son verdict mercredi, après une semaine de compétition menée au pas de charge en raison du Covid, mais de bonne tenue.

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Au total, dix-huit films ont été projetés en compétition officielle, resserrée sur une semaine pour limiter les risques de contamination, avec une cérémonie de remise des prix prévue à 18H00 GMT.

Avec une quasi-absence du cinéma américain, toujours largement sous cloche en raison de la pandémie, et une tonalité art et essai tout particulièrement marquée, la compétition a recelé de bonnes surprises et les jeux semblent ouverts.

Parmi les temps forts des projections, l'Espagnol Isaki Lacuesta a pu gagner des points avec "Un Ano, Una Noche", le premier film revenant sur l'assaut terroriste du 13 novembre 2015 au Bataclan, à Paris, à travers le témoignage de deux victimes, interprétées avec brio par l'Argentin Nahuel Perez Biscayart et la Française Noémie Merlant.

D'autres Français ont leurs chances, comme Mikhaël Hers avec "Les Passagers de la Nuit", une trajectoire familiale dans Paris avec Charlotte Gainsbourg, ou François Ozon, cinéaste prolifique qui avait ouvert la Berlinale avec "Peter Von Kant" mais éternel déçu des grands festivals - même si Berlin lui a déjà offert l'argent pour "Grâce à Dieu".

Un prix pour le Chinois Li Ruijun ("Return to Dust"), l'Espagnole Carla Simón ("Alcarràs") ou le Suisse Michael Koch ("A Piece of Sky") mettrait en lumière des fictions fortes sur le monde rural et ses transformations, une des questions de l'année à la Berlinale.

A moins que le jury ne fasse, comme l'an dernier avec l'Ours d'Or "Bad Luck Banging or Loony Porn", critique acerbe et foutraque de la société contemporaine, le choix d'un cinéma radical et dérangeant, au risque de l'hermétisme.

L'Autrichien Ulrich Seidl pourrait alors prétendre au titre avec son "Rimini", plongée fascinante de crudité aux côtés d'un crooner déchu dans l'hiver italien, ou bien le Canadien Denis Côté, avec "Un été comme ça", qui renonce à tout recul pour filmer l'addiction sexuelle de jeunes femmes.

- Huppert positive -

Le jury réunit une série éclectique de personnalités sous la houlette du réalisateur américain d'origine indienne M. Night Shyamalan, roi du film à suspense ("Sixième Sens"): le Japonais Ryûsuke Hamaguchi (un des cinéastes de l'année, nominé aux Oscars pour "Drive My Car"), la première cinéaste noire du Zimbabwe, Tsitsi Dangarembga, ou encore l'actrice autrichienne Connie Nielsen ("Gladiator" ou "Wonder Woman").

Outre la récompense suprême, l'Ours d'Or, le jury doit remettre ses Ours d'Argent dont le Grand Prix du Jury ou la meilleure réalisation.

Comme l'an dernier, dans un festival qui se veut en pointe sur les questions d'égalité entre les sexes et d'inclusion, il n'y a plus d'Ours du meilleur acteur et de la meilleure actrice, mais un prix de la meilleure interprétation dans un rôle principal et un autre pour le meilleur rôle secondaire, sans distinction de genre.

Quel que soit le palmarès, les organisateurs peuvent se féliciter d'avoir, au prix de mesures sanitaires drastiques, mené la compétition à son terme après un ersatz de festival, en ligne uniquement, l'an dernier.

Seule ombre au tableau: l'absence d'un très grand nom du cinéma, la Française Isabelle Huppert, qui devait se voir remettre une récompense pour l'ensemble de sa carrière d'actrice. Testée positive au Covid-19 la veille, elle a dû renoncer au voyage à Berlin.

L.Keller--HHA