Hamburger Anzeiger - Les "antibassines" ciblent samedi "l'agro-industrie" au port de La Rochelle

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Les "antibassines" ciblent samedi "l'agro-industrie" au port de La Rochelle
Les "antibassines" ciblent samedi "l'agro-industrie" au port de La Rochelle / Photo: ROMAIN PERROCHEAU - AFP

Les "antibassines" ciblent samedi "l'agro-industrie" au port de La Rochelle

Après une manifestation avortée vendredi dans un champ en feu près de Poitiers, plusieurs milliers d'opposants aux réserves d'irrigation mettent le cap samedi sur le port de La Rochelle, qu'ils comptent bloquer "symboliquement" pour dénoncer les pratiques de l'agro-industrie.

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Les organisateurs de la manifestation - dont le collectif Bassines Non Merci (BNM) - ont annoncé un rassemblement, à la fois "en ville et en bord de mer", dans une ambiance "de fête et de carnaval".

Au programme de cette deuxième journée de mobilisation, l'"encerclement" du port pour dénoncer les "méga-coopératives" céréalières qu'ils associent à la construction des "bassines" et à l'"accaparement" de la ressource en eau par l'agro-industrie.

"Nous déambulerons joyeusement pour encercler le port et bloquer ces flux (...) A toutes celles et ceux qui aiment naviguer, nous vous invitons à prendre vos gilets de sauvetage et à ramener vos kayaks, paddles, et autres engins de plage pour constituer un cortège marin!", ont lancé les organisateurs.

Dans leur viseur, les "silos géants" sur le port, autant de "gigantesques stocks spéculatifs", où les céréales sont soumises "aux fluctuations boursières". Un lieu d'autant plus symbolique que le port agro-industriel de La Pallice est le "deuxième port exportateur de céréales du pays", argumentent-ils.

"Les bassines ne sont pas faites pour faire de la culture localement mais pour nourrir les marchés internationaux", a déclaré vendredi Julien Le Guet, l'un des porte-paroles du mouvement, qui "espère" pouvoir bloquer le port "symboliquement".

- Centre-ville bouclé -

L'usage de grenades lacrymogènes par les forces de l'ordre pour les disperser dans un champ de paille récemment moissonné, sous une chaleur accablante, a provoqué plusieurs départs de feu, rapidement éteints par les pompiers.

"Au vu de l'irresponsabilité de la gendarmerie, et au vu de la tonalité de cette manifestation, et aussi parce que l'on a appelé à deux jours de manifestations, on va (...) se préserver pour demain, et demain ce sera une autre partie", a lancé un organisateur au mégaphone pour couper court à la marche.

Craignant des débordements jusqu'au centre historique de La Rochelle, très touristique en période estivale, la préfecture de Charente-Maritime a interdit de manifester dans "toute la ville" et ce, jusqu'à dimanche 06H00.

"Il est hors de question de voir des violences au centre-ville de La Rochelle, un jour de forte présence de touristes. Des mesures de protection seront en place, mais nous demandons aux Rochelais de se montrer prudents tout de même, et d'éviter certains secteurs", a déclaré le préfet de Charente-Maritime Brice Blondel, lors d'une conférence de presse jeudi.

Entre 5.000 et 7.000 personnes ont convergé depuis mardi au "Village de l'eau" organisé jusqu'à dimanche à Melle (Deux-Sèvres) par BNM, les mouvements écologistes Les Soulèvements de la Terre et Extinction Rébellion, l'union syndicale Solidaires et l'association altermondialiste Attac, avec la participation de 120 structures militantes.

Les réserves dites "de substitution" visent à stocker des millions de mètres cubes d'eau puisés dans les nappes phréatiques en hiver afin d'irriguer des cultures en été. Plusieurs dizaines sont en projet dans la région. Leurs partisans en font une condition de survie des exploitations face aux sécheresses récurrentes, là où leurs détracteurs dénoncent un "accaparement" de l'eau par l'agro-industrie.

X.Nguyen--HHA