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La mythique verrerie française Duralex fixée sur son sort vendredi
La mythique verrerie française Duralex fixée sur son sort vendredi / Photo: Martin BUREAU - AFP/Archives

La mythique verrerie française Duralex fixée sur son sort vendredi

Les 228 salariés de Duralex vont enfin être fixés: le tribunal de commerce d'Orléans, après avoir analysé trois offres de reprise, doit rendre vendredi matin sa décision sur le sort de l'entreprise de verrerie française connue dans le monde entier pour sa vaisselle réputée incassable.

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Salariés et organisations syndicales, plongés depuis fin avril dans la plus grande incertitude concernant leur avenir, après le placement en redressement judiciaire de leur entreprise, espèrent un dénouement positif.

La semaine dernière, le tribunal de commerce a étudié pendant six longues heures les trois dossiers de reprise déposés pour relancer Duralex, fleuron de l'industrie française qui emploie 228 personnes à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), commune de l'agglomération d'Orléans. Sa décision, mise en délibéré, est attendue à 10H00.

Parmi les trois offres, la proposition de Société coopérative de production (Scop), est la mieux-disante en termes d'emplois, soutenue par 60% du personnel et portée par la direction du site. Cent-cinquante salariés de l'entreprise y ont même déjà investi "500 euros de leur poche", selon la CFDT, syndicat majoritaire.

Ce projet prévoit le maintien de la totalité de l'effectif et a obtenu l'appui des élus locaux dont celui de la région, qui a promis son soutien sous forme de garantie bancaire.

Le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, a décrit à maintes reprises son "immense espoir" que l'entreprise "continue à vivre à travers la Scop demain", pour sauver "un produit emblématique de la région".

La métropole d'Orléans a en outre proposé de racheter le site de la verrerie, pour une somme évaluée entre 5 et 8 millions d'euros.

L'association écologiste Robin des Bois a également apporté son soutien à la Scop, pour mettre fin à "une succession de repreneurs opportunistes et incompétents".

"On est confiants, on attend le dénouement: on veut prendre notre destin en main avec ce projet de Scop", a martelé Suliman El Moussaoui, délégué syndical CFDT.

- "Marque emblématique" -

Une deuxième offre, celle de la SARL Tourres et Cie, détenue par Stéphanie et Adrien Tourres, prévoit de conserver 183 salariés et envisage l'instauration de synergies techniques et commerciales au sein du groupe.

Ce projet a les faveurs de la CGT, qui privilégie "l'accompagnement d'un industriel qui permettra de faire davantage bouger les choses".

"On a beaucoup travaillé pour présenter un projet raisonnable et réaliste", avait pointé Adrien Tourres à l'issue de son passage devant le tribunal, qualifiant l'entreprise de "marque emblématique".

Le groupe possède deux verreries, Waltersperger (Seine-Maritime) reprise en 2018 et spécialisée dans le flaconnage de luxe pour la cosmétique avec une quarantaine de salariés, et La Rochère (Haute-Saône), qui compte une centaine d'emplois et travaille notamment pour les arts de la table.

La troisième offre émane de Carlesimo Investissements/GCB Investissements, groupe industriel familial qui possède deux fonderies, Navylest International, spécialisé dans les quilles en plomb pour les bateaux, et Lory International. Elle ne propose la reprise que de 125 emplois.

Cette décision de la juridiction d'Orléans devrait être l'épilogue d'une énième crise connue par Duralex, régulièrement confrontée à des difficultés financières depuis une vingtaine d'années.

Après une nouvelle procédure de redressement judiciaire il y a trois ans, l'entreprise a subi la flambée des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, sauvée temporairement par un prêt de 15 millions d'euros de l'Etat.

En 2023, son chiffre d'affaires est tombé à 24,6 millions d'euros, contre plus de 31 millions en 2022.

Duralex, qui fut la fierté de la production industrielle française, qualifiée de "tour Eiffel de la vaisselle", est actuellement aux mains de la Compagnie française du verre, également propriétaire de Pyrex, qui l'avait reprise à la barre de ce même tribunal en 2021.

E.Borstelmann--HHA