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En Chine, le secteur du jeu vidéo revient en force au salon de Shanghai
En Chine, le secteur du jeu vidéo revient en force au salon de Shanghai / Photo: STR - AFP

En Chine, le secteur du jeu vidéo revient en force au salon de Shanghai

Une foule de visiteurs, dont un sorcier aux cheveux longs avec un smartphone, des elfes et des androïdes: le salon ChinaJoy de Shanghai célèbre la reprise du secteur chinois des jeux vidéo après une période compliquée.

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La Chine est le plus grand marché mondial du jeu vidéo. Mais le secteur a été victime ces dernières années de plusieurs restrictions du gouvernement, qui a limité le temps de jeu des mineurs et avait gelé l'attribution de licences pour les nouveaux titres.

Une époque déjà (presque) oubliée.

Dans les grands halls d'exposition de ChinaJoy, d'enthousiastes visiteurs adeptes de cosplay (qui incarnent des personnages de fiction en adoptant leurs vêtements et coiffure) viennent tester les dernières nouveautés et les professionnels se montrent optimistes quant à l'avenir.

"Je vois cette reprise en marche. Nous sommes convaincus que le marché chinois va continuer à croître rapidement", a déclaré à l'AFP Yang Zhi Hong, directeur général à Shanghai du géant français du jeu vidéo Ubisoft.

Sur le stand de son rival américain Blizzard, des joueurs, casques sur les oreilles, froncent les sourcils, concentrés, tandis que des spectateurs suivent leurs performances sur grand écran.

Blizzard produit notamment le jeu à succès "World of Warcraft" ("WoW"). Ce titre fera en août un retour très attendu en Chine, après un différend entre la société américaine et son partenaire chinois NetEase, qui aura duré plus d'un an et demi.

Mais si "WoW" séduisait jadis des millions d'utilisateurs en Chine, ce chiffre fait désormais pâle figure par rapport à ceux de certains jeux de studios chinois.

- "Pas de recette miracle" -

"League of Legends" du géant Tencent ou "Genshin Impact" de MiHoYo attirent ainsi des dizaines de millions de joueurs mensuels dans le pays.

"+Genshin Impact+ est un jeu qui compte beaucoup pour moi", confie Wang Xintao, chercheur en intelligence artificielle qui est venu au salon déguisé en Zhongli, l'un des personnages du jeu.

"J'ai commencé à y jouer (...) pendant une période très difficile de ma vie", précise le jeune homme de 25 ans. "Ce jeu m'apporte un sentiment de bien-être."

A côté, Liu Xiao, 21 ans, présentatrice de livestream (des diffusions vidéo en direct sur internet), vient à ChinaJoy pour la première fois et compare l'ambiance à "celle d'une grande famille".

"D'ordinaire, je suis très timide. Je viens à ChinaJoy pour vaincre ma timidité."

Pour le responsable d'Ubisoft à Shanghai, Yang Zhi Hong, il n'y a "pas de recette miracle" pour réussir sur le lucratif marché chinois. "Le joueur, c'est la seule chose dont on doit se préoccuper", souligne-t-il.

La Chine pose toutefois d'importants défis au secteur. Les nouveaux jeux doivent obtenir une licence des autorités pour être officiellement présents sur les plateformes internet chinoises.

- "Un peu trop stricte" -

Durant ChinaJoy, une dizaine de jeunes joueurs se sont rassemblés, en costumes militaires, autour d'une pancarte protestant contre l'interdiction du livestreaming pour "Tom Clancy's Rainbow Six Siege", un jeu de tir tactique d'Ubisoft.

Les utilisateurs ne peuvent pas se filmer en train de jouer à ce titre et poster ensuite leur performance sur les plateformes internet chinoises, comme ils le font pour d'autres jeux.

Est-ce en raison de la violence du jeu? Ou parce qu'il n'a pas de licence? Aucune explication officielle n'a été avancée.

"Je pense que la réglementation" dans le secteur "est un peu trop stricte", juge "Nokk", 16 ans, un des fans costumés de "Rainbow Six Siege".

Depuis 2021, les moins de 18 ans ne sont autorisés à jouer en ligne que pendant trois heures hebdomadaires, durant les périodes scolaires.

"En tant qu'entreprise internationale (...) il nous appartient de respecter très strictement les lois et les réglementations locales", indique Yang Zhi Hong, d'Ubisoft.

"Tous les produits qu'on amène en Chine, on les adapte au contexte local et ils font l'objet d'un important travail de mise en conformité", relève-t-il.

Selon Yang Zhi Hong, il y a toutefois "encore du potentiel" pour que les entreprises du secteur se développent en Chine, notamment grâce à l'intelligence artificielle (IA).

Utilisée pour la création de scénarios ou de décors de jeu, "cette technologie n'existe pas seulement sur le papier", mais est "déjà appliquée" concrètement dans des étapes de développement des jeux Ubisoft, signale-t-il.

E.Gerber--HHA