La Bourse de Paris chute de plus de 2% sur fond de craintes de récession aux Etats-Unis
La Bourse de Paris chute de plus de 2% lundi, et continue de creuser ses pertes, alors que les craintes de récession aux Etats-Unis se font de plus en plus pesantes sur les marchés financiers.
L'indice vedette CAC 40 dévissait de 2,14% vers 10H00, soit de 158,07 points à 7.093,73 points après avoir fortement reculé de 1,61% vendredi, clôturant alors au plus bas depuis fin novembre.
Dans le détail, aux Etats-Unis, le taux de chômage américain en juillet a augmenté plus que prévu à 4,3% contre 4,1%. C'est le plus haut taux de sans-emploi depuis octobre 2021.
Dans la foulée de cette publication, les rendements obligataires ont fondu, laissant présager que la réserve fédérale américaine (Fed) pourrait avoir bientôt besoin de réduire ses taux plus drastiquement qu'attendu.
Ces données "poussent certains analystes à parier sur une baisse des taux de 50 points de base lors de la prochaine réunion de la Fed de septembre afin d’éviter un +hard landing+", c'est-à-dire une baisse de l'inflation au prix d'un fort ralentissement économique, explique John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.
Or, si en septembre la Fed "procède à une première baisse des taux de 50 points de base", au lieu des 25 points de base initialement attendus par le marché, "ce sera sa façon d'avouer" qu'elle a mis trop de temps à assouplir sa politique monétaire, estime Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management.
Les investisseurs estiment que "les États-Unis seraient au début d'une récession" selon "la règle de Sahm", commente John Plassard.
La règle de Sahm "est une mesure basée sur le chômage, observée par la Réserve fédérale (et proposée par l’une de ses anciennes économistes)", explique Samy Chaar, chef économiste de Lombard Odier.
"Selon cette règle, une économie est en récession ou sur le point d'entrer en récession si le taux de chômage moyen sur trois mois est supérieur de plus de 50 points de base à son niveau le plus bas durant les douze derniers mois", a-t-il poursuivi.
Sur le marché obligataire, les taux américains, qui évoluent en sens inverse du prix des obligations, ont continué à baisser, évoluant à 3,76% vers 10H00 GMT, contre 3,79% vendredi pour ceux à dix ans, montrant l'intérêt des investisseurs pour les valeurs plus sûres que les actions, qui, elles, sont considérées comme des actifs risqués.
Le taux français à même échéance était à 2,94% contre 2,97% vendredi.
Sur le marché des changes, l'euro avançait de 0,36% à 1,0950 dollar pour un euro.
La baisse des indices boursiers est par ailleurs générale, en Europe mais aussi en Asie. La Bourse de Tokyo a ainsi fait un plongeon de 12,4%, reculant de 4.400 points sur la séance, sa pire baisse historique, la précédente remontant au krach boursier d'octobre 1987.
Les valeurs bancaires dans le rouge
A Paris, comme ailleurs en Europe, les valeurs bancaires sont rattrapées par les craintes de récession. A la cote, Société Générale est en forte baisse de 3,89% à 19,74 euros, Crédit Agricole de 3,34% à 12,76 euros, Axa de 2,54% à 31,51 euros et Worldline de 7,50% à 7,69 euros.
La "tech" en repli
Le secteur technologique s'affichait en rouge: STMicroelectonics abandonnait 4,26% à 26,69 euros, Capgemini 0,61% à 180,05 euros, Teleperformance 5,11% à 104,90 euros et Dassault Systemes 2,91% à 32,67 euros.
E.Steiner--HHA