La Bourse de Paris plombée par de mauvais indicateurs américains et chinois
La Bourse de Paris a de nouveau terminé dans le rouge mercredi, perdant 0,98%, plombée par un indicateur sur le marché du travail américain moins bon qu'espéré, et la faiblesse de l'économie chinoise qui pénalise les valeurs du luxe.
L'indice vedette CAC 40 a reculé de 74,13 points à 7.500,97 points. Mardi, il avait aussi nettement reculé, cédant 0,93%.
Comme l'ensemble des marchés mondiaux, l'indice français a été marqué par la publication de l'enquête mensuelle JOLTS, qui a fait état des nouvelles offres d'emplois sur le marché du travail aux Etats-Unis.
Dans le détail, l'enquête a fait état de 7,67 millions de nouvelles offres d'emplois en juillet sur le marché du travail américain, au plus bas depuis janvier 2021. Ce chiffre bien est en deçà des attentes: un consensus d'économistes interrogés par Bloomberg misait sur 8,10 millions de nouveaux postes en juillet.
Or, "un ralentissement du marché de l'emploi et de l'économie, avec des taux élevés, cela accroît le risque de récession", explique à l'AFP Clémence de Rothiacob, analyste pour Richelieu Gestion.
Par ailleurs, le rendement des emprunts américains à 10 ans est brièvement repassé au-dessus de son équivalent à 2 ans en séance, signalant la fin d'une période traditionnellement annonciatrice d'une récession, une première depuis 2022.
Le taux d'intérêt des emprunts français à dix ans s'est établi à 2,93% contre 3% à la clôture mardi.
Ces données américaines ont ainsi relancé les discussions sur l'ampleur des baisses de taux qui seront opérées par la Réserve fédérale américaine (Fed) lors de sa réunion de politique monétaire en septembre. Les prévisions du marché d'"une baisse de 50 points de base (...) ont continué à grimper", commente Chris Beauchamp, analyste chez IG.
"Les marchés commencent à avoir peur que les baisses de taux interviennent déjà trop tard", selon Clémence de Rothiacob, qui estime que le "rapport sur l'emploi américain attendu vendredi sera décisif".
La Chine pèse sur le luxe
De nouvelles données peu réjouissantes ont été publiées concernant l'économie chinoise, un marché important pour le secteur du luxe.
L'indice d'activité PMI, calculé par le cabinet S&P Global et le média économique chinois Caixin, a montré mercredi que l'activité dans les services en Chine s'est tassée en août avec un rythme de progression parmi les plus faibles cette année.
LVMH a chuté de 4,22% à 642,60 euros, Kering de 2,22% à 248,50 euros et Hermès de 3,84% à 2.081,00 euros.
Tempête pour les semi-conducteurs
Les valeurs du secteur technologique liées à l'intelligence artificielle et les semi-conducteurs font les frais des anticipations d'une mauvaise conjoncture mondiale.
A Paris, STMicroelectronics a reculé de 1,19% à 27,04 euros et Soitec a perdu 3,80% à 103,90 euros.
H.Rathmann--HHA