Incendie dans une école au Kenya: début des tests ADN pour identifier les victimes
Des parents angoissés se sont rendus lundi dans un hôpital du centre du Kenya pour participer à des tests ADN destinés à identifier les victimes d'un incendie jeudi soir dans le dortoir d'une école, dans lequel au moins 21 garçons ont péri.
Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national à compter de lundi matin après ce drame qui a soulevé de vives critiques quant au respect des normes de sécurité dans les écoles kényanes.
L'incendie à l'Académie Hillside d'Endarasha, dans le comté de Nyeri, s'est déclaré jeudi vers minuit (21h00 GMT) dans un dortoir où plus de 150 garçons dormaient. L'école, qui accueille quelque 800 élèves âgés de 9 à 13 ans, se trouve à environ 170 km au nord de la capitale Nairobi.
Dix-neuf corps ont été retrouvés dans les ruines du bâtiment calciné, et deux autres garçons sont morts à l'hôpital. Toutefois, 17 autres garçons sont toujours portés disparus, a ajouté samedi le porte-parole du gouvernement Isaac Mwaura.
Selon la police, les corps retrouvés carbonisés ne sont pas reconnaissables, plongeant dans l'angoisse des dizaines de familles de familles sans nouvelles de leurs enfants.
Lundi matin, des chaînes de télévision montraient des images de parents patientant à l'hôpital de Naro Moru, localité à environ une heure de route de l'école, pour fournir des échantillons d'ADN.
Etant donné l'état des corps, "c'est la seule manière de les identifier", a expliqué dimanche à l'AFP un responsable du comté de Nyeri, Pius Murigu.
Selon le chef des opérations médico-légales Johansen Oduor, des autopsies doivent également commencer mardi.
- "Mauvais souvenirs" -
Le président kényan William Ruto a déclaré trois jours de deuil national après cette "tragédie inimaginable".
Les drapeaux ont été mis en berne sur tous les bâtiments publics, bases militaires et ambassades depuis l'aube lundi jusqu'au coucher du soleil mercredi.
Le chef de l'Etat a assuré vendredi avoir demandé "une enquête approfondie sur cet horrible incident" et promis que les responsables seraient "amenés à rendre des comptes".
Le procureur général du Kenya, Renson Ingonga, a demandé samedi à la police de déterminer si l'incendie était dû à une négligence ou à une imprudence, ajoutant que le drame "évoque de mauvais souvenirs d'autres incendies similaires dans d'autres écoles".
L'origine du sinistre n'était pas encore établie lundi.
Selon des médias locaux, la police enquêtait sur la piste d'un problème électrique dans un éclairage.
La Commission kényane sur le genre et l'égalité affirme, elle, que, selon de premières informations en sa possession, le dortoir était "surpeuplé, en violation des règles de sécurité".
"Cet incident soulève de sérieuses inquiétudes concernant le droit des enfants à la sécurité dans les établissements scolaires", a estimé l'ONG Vocal Africa dans un communiqué sur X.
Les incendies dans les écoles, parfois vétustes, sont un problème récurrent dans ce pays d'Afrique de l'Est.
Samedi, deux jours après le drame, un autre incendie s'est déclaré dans une école de filles du comté d'Isiolo, également dans le centre du pays.
Le directeur de la communication du comté d'Isiolo Hussein Salesa avait affirmé à l'AFP samedi que plusieurs personnes avaient été blessées, ce que la police a démenti.
Dimanche, un troisième incendie a réduit en cendres le dortoir de la Njia Boys High School dans le comté de Meru, toujours au centre du pays, pendant que les élèves dînaient, sans faire de victime.
R.Hansen--HHA