Le pape achève sa visite en Belgique sur un appel à ne pas "dissimuler" les violences sexuelles
Le pape François a présidé dimanche une grande messe au stade national de Bruxelles, appelant, au dernier jour de sa visite en Belgique, à ne pas "dissimuler" les violences sexuelles au sein de l'Eglise.
Dès l'aube, munis de drapeaux de la Belgique et du Vatican, des milliers de fidèles - un peu moins de 40.000 selon les autorités - avaient pris place dans le stade Roi-Baudouin de Bruxelles.
Sous un soleil radieux, le pontife de 87 ans a entamé un tour du stade à bord de sa "Papamobile", acclamé par des fidèles qui joignaient leurs cris enthousiastes à la musique retentissante des orgues.
Dans son homélie, le pape a affirmé avoir "entendu les souffrances" des 17 victimes de violences sexuelles qu'il a rencontrées vendredi sur fond de fortes attentes.
"Je demande à chacun, aux évêques, de ne pas dissimuler les abus, de condamner les agresseurs et de les aider à guérir de cette maladie", a-t-il lancé, sortant de son texte.
"Le mal ne peut pas être caché, le mal doit être révélé au grand jour, qu'il soit connu... que l'agresseur soit jugé, qu'il soit laïc ou évêque", a-t-il ajouté, des propos accueillis par trois salves d'applaudissements dans les tribunes.
Au cours de sa visite de trois jours, la première d'un pape en Belgique depuis Jean-Paul II en 1995, François a aussi été interpellé sur l'accueil des LGBT+ ou encore la place des femmes dans l'Eglise, autant de thèmes qui ont mis en lumière les fortes attentes des catholiques belges face à une doctrine jugée pour certains trop passéiste.
Samedi, sa réponse sur la place des femmes a parfois suscité déception et incompréhension au sein de l'université catholique francophone de Louvain-la-Neuve (UCL), qui a fustigé dans un communiqué "une position réductrice".
"Je ne comprends pas pourquoi les femmes ne pourraient pas devenir prêtres. C'est quelque chose qui a été instauré parce que c'était ancré dans la société, à ce moment-là, mais maintenant, on a évolué", a confié à l'AFP Alice Vanwijnsberghe, étudiante de 18 ans originaire de Leuven, venue à la messe après avoir assisté à un festival avec 6.000 jeunes catholiques.
Elle reconnaît toutefois que le sujet est "délicat et compliqué", "parce que souvent, ça peut aussi créer un schisme dans l'Eglise".
"Ce qui me touche particulièrement chez le pape François (...) c'est qu'il transmet toutes sortes de valeurs.. C'est un peu le pape des surprises, il est auprès des publics défavorisés", a de son côté estimé Olivier Caillet, 44 ans, un Bruxellois venu avec sa femme et l'un de leurs fils.
"Et sur la question de la migration, il ouvre des possibles, il essaie de changer les consciences des gens pour qu'on ne ferme pas les frontières comme des barrières", a-t-il ajouté.
Le pape doit quitter Bruxelles à la mi-journée et donner sa traditionnelle conférence de presse à bord de l'avion le ramenant à Rome, où il est attendu vers 15H00 (13H00 GMT).
F.Fischer--HHA