En Corée du Sud, un acteur star présente ses excuses pour un enfant conçu hors mariage
L'un des acteurs sud-coréens les plus en vue a présenté ses excuses vendredi pour avoir conçu un enfant hors mariage, suscitant des critiques dans un pays aux valeurs familiales conservatrices, où de telles naissances sont mal vues.
"Je suis vraiment désolé, pour tous ceux qui m'ont témoigné de l'amour et ont cru en moi, pour l'inquiétude et la déception que j'ai causées", a déclaré Jung Woo-sung à la cérémonie des Blue Dragon Film Awards à Séoul.
Son agence avait auparavant révélé qu'il était le père du fils de la mannequin Moon Ga-bi, né en mars.
"Je vais accepter et endurer toutes les critiques. En tant que père, je vais assumer mes responsabilités envers mon fils jusqu'à la fin", a affirmé le comédien de 51 ans, qui fait partie des acteurs stars de son pays depuis ses débuts dans les années 1990.
Moon Ga-bi, 35 ans, avait annoncé récemment être devenue mère, sans communiquer l'identité du père.
Selon un média local, la mannequin voulait se marier avec Jung Woo-sung afin de "donner une famille à son enfant", mais l'acteur aurait refusé.
Bien que le comédien ait assuré qu'il agirait comme un père, son silence autour de ce supposé mariage lui a valu de vives réprimandes, beaucoup le qualifiant d'"irresponsable" alors que les mères seules et leurs enfants sont encore stigmatisés en Corée du Sud, pays socialement conservateur.
Le quinquagénaire avait longtemps été épargné par les scandales et cultivé une bonne image, jouant le rôle d'ambassadeur pour l'Agence des Nations unies pour les réfugiés pendant près de dix ans, jusqu'en juillet.
Une casquette que ses détracteurs ont retourné contre lui.
"Il a tellement parlé de (l'accueil des) réfugiés et pourtant il a fait de son propre fils un réfugié", a commenté un utilisateur sur la page d'un site d'informations.
La Corée du Sud présente le taux de natalité le plus bas du monde, avec 0,72 enfant par femme en 2023.
Seuls 4,7% des naissances y sont hors mariage, soit l'un des chiffres les plus bas d'un panel de 38 pays développés où la moyenne tourne autour de 40%.
En parallèle, le nombre de mariages chute, lui aussi.
Selon les experts, la définition légale très stricte de ce qu'est une famille en Corée du Sud peut expliquer ces phénomènes.
Ils pointent notamment les très rares cas d'adoptions acceptées pour un adulte non-marié, l'impossibilité pour les femmes non-mariées de recourir à un don de sperme et la non-reconnaissance légale du mariage homosexuel.
"La réalité est que chacun est unique", a affirmé la parlementaire d'opposition Lee So-young, défendant d'autres formes de structure familiales pour son pays, elle qui a vu ses parents divorcer étant enfant.
"Une société qui respecte ces différences serait sans aucun doute une meilleure société, non ?", a ajouté la membre du Parti démocratique.
E.Mariensen--HHA