Wall Street termine en hausse, l'appétit pour le risque revient
La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi, prise par un regain d'appétit pour le risque, après une mauvaise séquence et à l'approche de l'investiture de Donald Trump.
Le Dow Jones s'est apprécié de 0,80%, l'indice Nasdaq de 1,77% et l'indice élargi S&P 500 de 1,26%.
La place new-yorkaise a mis vendredi un terme à une série de cinq séances négatives de suite pour le S&P 500.
Les investisseurs s'en sont remis au secteur des semi-conducteurs pour tirer le marché, notamment à Nvidia (+4,45%), AMD (+3,93%) ou Qualcomm (+2,73%).
Le mouvement s'est étendu à l'ensemble de l'écosystème IA (intelligence artificielle), du groupe d'analyse de données Palantir (+6,25%) au fabricant d'ordinateurs et serveurs Dell (+2,90%).
S'en est suivi une chasse aux bonnes affaires, qui a bénéficié notamment au câblo-opérateur Charter Communications (+2,58%), à l'assureur-santé UnitedHealth (+1,68%) et au spécialiste des peintures et revêtements Sherwin-Williams (+1,01%), nouveau pensionnaire du Dow Jones.
Ont également été recherchés, les titres du secteur de l'énergie, soutenus par le redressement des cours du pétrole, au plus haut depuis deux mois et demi.
Chevron (+0,78%) et ConocoPhillips (+1,01%) ont ainsi tous deux fini dans le vert.
L'élan est même allé au-delà, jusqu'à porter des valeurs très volatiles comme Tesla (+8,22%), Airbnb (+3,22%) ou la plateforme d'échanges de cryptomonnaies Coinbase (+5,23%).
"Je suis surpris par ces achats, alors que les taux obligataires se sont clairement tendus", a commenté Jack Ablin, de Cresset Capital.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 4,60%, contre 4,56% la veille en clôture.
"Cela semble aller contre la logique à court terme, mais on dirait que la psychologie l'emporte dans l'immédiat", a observé Jack Ablin.
Outre le rebond technique après une mauvaise passe au tournant de l'année civile, l'analyste attribue ce sursaut à l'approche de l'investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, le 20 janvier.
"Les investisseurs s'attendent à ce que le nouveau gouvernement Trump soit favorable aux entreprises", a-t-il expliqué, citant comme illustration le bond de l'indice Russell 2000, qui comprend 2.000 PME, des entreprises en règle générale sensibles à l'évolution des taux obligataires.
Les opérateurs ont, par ailleurs, reçu une nouvelle confirmation de la bonne santé de l'économie américaine, avec l'indice PMI de l'institut ISM, qui a mis en évidence une résurgence de l'activité manufacturière aux Etats-Unis en décembre, au plus haut depuis neuf mois.
A la cote, Boeing (-1,15%) a encaissé l'annonce qu'un mois après le rejet de l'accord de plaider-coupable avec le gouvernement américain, les deux parties ne sont toujours pas parvenues à s'entendre sur une nouvelle mouture.
Les distributeurs et producteurs d'alcool ont reculé à Wall Street après que le médecin-chef des Etats-Unis a préconisé la mise en place d'avertissements sur les boissons alcoolisées pour prevenir le public des risques cancérigènes.
Le géant de la bière, Anheuser-Busch, qui possède notamment les marques Stella Artois, Bud Light et Hoegaarden, a lâché 2,16%, tandis que le brasseur américano-canadien Molson Coors a perdu 3,37%.
Ailleurs au tableau des valeurs, U.S Steel a chuté (-6,53%) après que le président américain Joe Biden a annoncé vendredi qu'il bloquait le rachat prévu du grand nom de l'acier américain par le géant japonais Nippon Steel, une décision très politique qui risque de créer des tensions avec Tokyo.
General Motors a été plébiscité (+0,78%) après avoir fait état d'une hausse de ses ventes de 4% l'an dernier, qui lui a permis de conserver sa première place sur le marché américain.
Ford a fait mieux (+2,38%), avec un taux de croissance supérieur (+6%) à celui de GM et Toyota, qui le devancent néanmoins au classement.
Parallèlement, le constructeur de véhicules électriques Rivian s'est envolé (+23,45%) sur la foi de chiffres de livraisons au-dessus des attentes des analystes.
Ch.Brandes--HHA