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Manifestations contre les quotas au Bangladesh: six morts et fermeture des écoles
Manifestations contre les quotas au Bangladesh: six morts et fermeture des écoles / Photo: MUNIR UZ ZAMAN - AFP

Manifestations contre les quotas au Bangladesh: six morts et fermeture des écoles

Au moins six personnes ont été tuées mardi au Bangladesh lors de violentes manifestations contre le système des quotas dans la fonction publique, ce qui a incité le gouvernement à fermer tous les établissements scolaires.

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La police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour tenter de mettre fin aux affrontements opposant des étudiants exigeant la suppression des quotas à des contre-manifestants soutenant le parti au pouvoir, la Ligue Awami, qui s'affrontent dans la rue en se lançant des briques et en se frappant avec des tiges de bambou.

Face au déchaînement de violence, le porte-parole du ministère de l'Éducation, M. A. Khair, a annoncé "la fermeture jusqu'à nouvel ordre de tous les lycées, collèges, séminaires islamiques et instituts polytechniques pour tenir compte de la sécurité des élèves".

Cependant l'ordre ne concerne pas les universités du pays où sont inscrits la plupart des étudiants participant aux manifestations, car le ministère de l'Éducation n'a généralement pas le pouvoir d'exiger leur fermeture.

Trois manifestants, présentant des "blessures par balle" sont morts à Chittagong, a déclaré à l'AFP le directeur de l'hôpital Mohammad Taslim Uddin, ajoutant que 35 autres avaient été blessés lors d'affrontements dans cette ville portuaire.

Deux autres sont morts à Dhaka, où des groupes d'étudiants rivaux se sont jetés des briques et ont bloqué la circulation dans cette mégapole de 20 millions d'habitants.

L'inspecteur de police Bacchu Mia a confirmé ces décès à l'AFP, précisant qu'un d'entre eux avait succombé à des blessures à la tête, tandis qu'au moins 60 personnes avaient également été blessées.

A Rangpur, ville du nord du pays, le commissaire de police Mohammad Moniruzzaman a déclaré à l'AFP qu'un étudiant avait également été tué lors d'affrontements, sans donner de détails.

Il a précisé que la police avait utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants.

Le directeur de l'hôpital du Rangpur Medical College, Yunus Ali, a affirmé que "l'étudiant avait été amené mort à l'hôpital et que son corps portait des traces de blessures".

- Tirs contre les manifestants -

Tauhidul Haque Siam, un étudiant de l'université Rokeya de la ville, a déclaré à l'AFP que des partisans du parti au pouvoir avaient attaqué des manifestants anti-quota, tandis que la police tirait des balles en caoutchouc.

"La police a ouvert le feu sur les manifestants", a déclaré Siam, ajoutant qu'il avait été lui-même blessé. Il a déclaré que l'étudiant décédé avait été "tué dans la fusillade", mais il n'a pas été possible de vérifier son récit.

Alors que certaines autoroutes clés étaient bloquées par les manifestants, les autorités ont déployé les forces paramilitaires des gardes-frontières du Bangladesh (BGB) dans cinq grandes villes, dont Dacca et Chittagong.

Ils ont été chargés de contrôler "la situation de l'ordre public en raison des manifestations", a déclaré un porte-parole du BGB.

Depuis des semaines, les étudiants organisent des manifestations quasi-quotidiennes pour demander au gouvernement d'abandonner le système de quotas pour les emplois de fonctionnaires et exigent un système basé sur le mérite.

Ce système vise à réserver plus de la moitié des postes de fonctionnaires bien rémunérés et très demandés à certaines catégories de la population, ce que les étudiants jugent discriminatoire.

Ainsi, 30% des postes de fonctionnaires seraient réservés aux enfants de ceux qui se sont battus pour obtenir l'indépendance du Bangladesh en 1971, 10% aux femmes, 10% à des districts spécifiques.

Pour ses détracteurs, seuls les quotas en faveur des minorités ethniques et des personnes handicapées (soit 6% des postes), devraient être maintenus.

Ils estiment que le système des quotas vise à favoriser les enfants des partisans de la Première ministre Sheikh Hasina. A la tête du pays depuis 2009, elle a remporté ses quatrièmes élections générales consécutives en janvier, lors d'un scrutin boycotté par l'opposition qui l'a qualifié de "simulacre".

Amnesty International a condamné ces violences et exhorté le Bangladesh à "garantir immédiatement la sécurité de tous les manifestants pacifiques".

Le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, a également dénoncé les "violences contre des manifestants pacifiques".

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E.Gerber--HHA