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L'UE et les Balkans affichent leur unité pour relancer leurs relations
L'UE et les Balkans affichent leur unité pour relancer leurs relations / Photo: Ludovic MARIN - AFP

L'UE et les Balkans affichent leur unité pour relancer leurs relations

Les dirigeants des pays de l'Union européenne et des Balkans occidentaux ont affiché mardi à Tirana leur volonté de donner un nouvel élan à leurs relations, par des coopérations concrètes, même si l'élargissement reste encore une perspective lointaine.

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Le président du Conseil européen Charles Michel a jugé "historique" ce sommet UE-Balkans, le premier de ce type à se dérouler dans la région, dans la capitale albanaise.

Il a rappelé qu'il a quelques mois encore prévalait entre l'UE et ces six pays des Balkans occidentaux, bloqués pour certains dans l'antichambre de l'Union depuis des années, un "sentiment de frustration réciproque, de fatigue". Mais un "sursaut" a été possible, a estimé le responsable.

La guerre en Ukraine a aussi souligné l'importance pour les Européens de stabiliser cette région fragile du sud-est de l'Europe, d'y contrer l'influence de Moscou.

"J’espère que, le plus vite possible, il y aura une intégration effective des Balkans occidentaux, cela suppose du courage, des réformes", a dit M. Michel. Mais il ne faut pas attendre cette échéance pour montrer aux citoyens de ces pays "le bénéfice" d'un rapprochement par des "résultats tangibles", a-t-il ajouté.

Le sommet s'est ainsi focalisé sur des coopérations concrètes : pour aider ces pays à faire face à la crise de l'énergie, l'UE a confirmé un paquet d'un milliard d'euros de subventions, la moitié étant destinée à aider les ménages et les entreprises les plus vulnérables et l'autre moitié à des investissements pour renforcer l'indépendance énergétique.

Un accord a été signé entre opérateurs télécoms pour réduire les frais d'itinérance (roaming) avec l'UE en octobre 2023, en vue de les éliminer progressivement d'ici à 2027.

Des coopérations en matière de cybersécurité ont été annoncées, mais aussi entre universités. Et le projet d'installer à Tirana un campus du collège d'Europe de Bruges a été évoqué.

Le changement de ton était perceptible chez le Premier ministre albanais Edi Rama, qui avait fin juin, comme plusieurs de ses homologues de la région, exprimé sa colère face au blocage du processus d'intégration. Une frustration alimentée aussi par l'empressement de l'UE à accorder le statut de candidats à l'Ukraine et à la Moldavie.

En juillet, l'UE a finalement ouvert des négociations d'adhésion avec la Macédoine du Nord et l'Albanie (candidates respectivement depuis 2005 et 2014). Ces pourparlers sont aussi en cours depuis plusieurs années avec le Monténégro et la Serbie.

- "Bon signal" -

Cette fois, le dirigeant albanais, lyrique, a promis la "loyauté" sans faille de son pays à l'Union et s'est réjoui d'une "prise de conscience que l'UE a besoin des Balkans occidentaux autant que les Balkans occidentaux ont besoin de l'UE".

"Nous sommes profondément convaincus que nous sommes faits pour être ensemble", a aussi déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à l'issue de cette réunion, au cours de laquelle les dirigeants ont posé pour la photo de famille devant des spectacles de danse, sous le soleil de la capitale albanaise.

Le président serbe Aleksandar Vucic s'est aussi dit "très satisfait". "Nous avons discuté plus ouvertement, plus sincèrement et plus honnêtement que jamais", a-t-il dit.

La Commission a répété qu'elle soutenait le statut de candidat pour la Bosnie-Herzégovine, une décision qui reviendra au Conseil européen des 15-16 décembre. "J'espère qu'un bon signal sera envoyé", s'est contenté de commenter Charles Michel.

Côté Kosovo, la présidente Vjosa Osmani a appelé l'UE à "passer des paroles aux actes" en permettant à ses concitoyens de voyager sans visa dans le bloc.

Elle a redit que le Kosovo déposerait une demande officielle d'adhésion avant la fin de l'année. Mais sa candidature fait face à des obstacles majeurs : comme la Serbie, cinq Etats membres de l'UE (Espagne, Grèce, Chypre, Roumanie, Slovaquie) refusent de reconnaître l'indépendance de cette ex-province serbe.

Les dirigeants ont fait part de leur volonté de lutter ensemble contre l'immigration irrégulière, la route des Balkans ayant connu une forte hausse des arrivées et constituant le principal itinéraire migratoire vers l'UE.

L'UE réclame des Etats des Balkans qu'ils alignent leur politique de visas sur la sienne. Sous la pression européenne, Aleksandar Vucic a récemment annoncé la fin de la dispense de visas pour les Tunisiens et les Burundais.

L'UE demande aussi à Belgrade, qui maintient des liens étroits avec la Russie, de s'aligner sur les sanctions prises par les 27 en réaction à la guerre en Ukraine.

Par ailleurs, Josep Borrell a fait savoir qu'une nouvelle proposition avait été soumise par l'UE lundi à Belgrade et Pristina pour tenter de normaliser leurs relations.

F.Fischer--HHA