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Soupçons d'emploi fictif au Parlement européen: perquisitions chez une députée RN
Soupçons d'emploi fictif au Parlement européen: perquisitions chez une députée RN / Photo: JULIEN DE ROSA - AFP/Archives

Soupçons d'emploi fictif au Parlement européen: perquisitions chez une députée RN

Des perquisitions ont eu lieu lundi dans plusieurs domiciles et lieux de travail de la députée RN Edwige Diaz, dans le cadre d'une enquête du parquet européen pour des soupçons d'emploi fictif, la parlementaire dénonçant un "règlement de compte politique".

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"Je vous confirme qu'il y a des perquisitions en cours dans deux de mes domiciles girondins ainsi qu'à la permanence départementale du RN, à la permanence parlementaire et à mon bureau à l'Assemblée", a déclaré Edwige Diaz, contactée par l'AFP après des révélations de Mediapart et Libération.

Dans un communiqué, le parquet européen a annoncé lundi "dirige(r) en France depuis juillet 2021 une enquête préliminaire" pour "détournement de fonds publics, complicité et recel", portant sur des "soupçons d'emploi fictif d'assistant parlementaire européen" en "2018 et 2019".

Il précise avoir été saisi "en juillet 2021 par le parquet de Bordeaux", à la suite d'un signalement de l'association Anticor mettant en cause Jacques Colombier (ex-eurodéputé RN) et Edwige Diaz, employée par ce dernier.

L'enquête a été confiée au Service d'enquête judiciaire des finances.

La députée a expliqué que Jacques Colombier avait aussi fait l'objet de perquisitions lundi et avait été placé en garde à vue.

"C'est un règlement de compte politique", a-t-elle déclaré, assurant avoir travaillé pour Jacques Colombier "d'avril 2018 à juin 2019" en qualité d'assistante parlementaire locale qui "l'accompagnait sur ses déplacements, gérait ses réseaux sociaux" et organisait des "visites au Parlement européen".

- Signalement en 2021 -

Elle met en cause un "règlement de compte" d'un responsable d'Anticor en Gironde, David Poulain, candidat aux municipales en 2020 à Ambarès-et-Lagrave, affirmant que ce dernier a sollicité un accord auprès du RN pour ces élections afin que le parti retire sa candidature, ce que le parti aurait refusé. Elle a déclaré vouloir déposer plainte.

"Il n'y a jamais eu d'accord ni de propositions", a contesté M. Poulain, en assurant avoir à l'époque rencontré Mme Diaz "dans le cadre des +gilets jaunes+", dont il était un représentant local. Il a par ailleurs fait valoir que ses soupçons étaient étayés par "des témoignages de militants, de responsables locaux du RN et de trois co-élus de Mme Diaz sur la même liste aux régionales".

Le 17 juin 2021, le responsable d'Anticor avait ainsi adressé au nom de l'association un courrier au parquet dans lequel il s'étonnait d'une "hyperactivité de Mme Diaz", "secrétaire départementale" du RN, "formatrice" et "cheffe d'entreprise de fait de deux établissements", considérant qu'elle avait "peu de place pour un emploi d'attachée parlementaire".

Anticor soulevait également l'hypothèse d'un "renvoi d'ascenseur" de Mme Diaz en 2021, avec "la nomination de son ancien employeur", Jacques Colombier, "comme tête de liste aux régionales en Dordogne (...) au mépris de deux responsables départementaux du RN".

La députée RN avait alors critiqué un signalement "à quelques jours des régionales". Lundi, dans un communiqué, Edwige Diaz et Jacques Colombier ont dénoncé des "accusations grotesques (...) de David Poulain (...) et d'anciens conseillers régionaux non-reconduits".

"Ce dossier monte parce qu'il y a des règlements compte au sein du RN après ses choix de tête de liste aux régionales 2021", a au contraire soutenu M. Poulain.

Le RN, anciennement Front national, a fait l'objet de plusieurs enquêtes et mises en examen pour des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires européens ces dernières années, dénonçant en retour des "manipulations politiques".

En mars 2018 le Parlement européen avait évalué son préjudice à 6,8 millions d'euros.

Ch.Brandes--HHA