Pérou: la nouvelle présidente appelle au calme
La nouvelle présidente du Pérou Dina Boluarte a appelé au calme vendredi au lendemain de violentes manifestations de supporters de l'ex-président Castillo réclamant sa libération et de nouvelles élections, une alternative qu'elle a dit ne pas exclure tout en annonçant la formation imminente de son gouvernement.
"Je lance un appel aux sœurs et aux frères qui sortent manifester pour leur demander de se calmer", a déclaré l'ex-vice-présidente investie mercredi après la destitution de Pedro Castillo par le Parlement.
S'adressant à la presse, elle n'a pas exclu de convoquer des élections anticipées à la recherche d'une solution pacifique à la crise politique.
De nombreuses manifestations ont éclaté jeudi à Lima et dans plusieurs villes du pays, notamment les régions andines où Pedro Castillo, un ancien instituteur en milieu rural, bénéficie du plus grand soutien.
Vendredi les blocages ponctuels de la route panaméricaine, la principale qui traverse le pays et s'étend du nord au sud du continent américain, entamés la veille, se poursuivaient. Et de nouveaux rassemblements sont attendus en fin de journée dans la capitale.
Jeudi, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui se dirigeaient vers le Parlement arborant des pancartes "Liberté pour Castillo", "Boluarte ne me représente pas" ou "Dissolution du Parlement".
"Nous vivons un coup d'Etat décrété par le Congrès putschiste. Ce n'est pas possible qu'un petit groupe de cent personnes puisse destituer un président élu par des millions de personnes", a déclaré une manifestante, Ana Zevallos, à l'AFP.
Le Bureau du médiateur a appelé sur Twitter "tous les citoyens à être calmes et responsables", rappelant que "l'utilisation de moyens violents pendant les manifestations est interdite".
Après sa tentative ratée de dissolution du Parlement et d'instauration d'un Etat d'urgence, une manœuvre qualifiée de "coup d'Etat", Pedro Castillo a été placé en détention provisoire jeudi pour sept jours sur réclamation du Parquet qui le poursuit pour "rébellion" et "conspiration".
Il est détenu dans une caserne de la police, la même où un autre ex-président, Alberto Fujimori (1990-2000) purge une peine de 25 ans de prison pour crimes contre l'Humanité et corruption.
F.Fischer--HHA