Hamburger Anzeiger - Géorgie: l'ex-président Saakachvili annonce une grève de la faim puis renonce

Euronext
AEX 0.37% 882.76
BEL20 0.71% 4267.16
PX1 0.48% 7407.15
ISEQ 1.32% 9938.57
OSEBX 0.42% 1432.66 kr
PSI20 -0.55% 6548.59
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 0.58% 2850.93
N150 0.59% 3301.01
Géorgie: l'ex-président Saakachvili annonce une grève de la faim puis renonce
Géorgie: l'ex-président Saakachvili annonce une grève de la faim puis renonce / Photo: Vano SHLAMOV - AFP

Géorgie: l'ex-président Saakachvili annonce une grève de la faim puis renonce

L'opposant et ex-président géorgien Mikheïl Saakachvili, qui purge une peine de prison à l'hôpital, a annoncé mercredi une grève de la faim avant de renoncer quelques heures plus tard après un appel de députés européens.

Taille du texte:

L'ex-dirigeant de 54 ans a été transféré à l'hôpital l'année dernière après une première grève de la faim de 50 jours observée pour protester contre son incarcération pour "abus de pouvoir", qu'il dénonce comme politiquement motivée.

Son avocat Dito Sadzaglichvili avait annoncé mercredi matin à l'AFP que Mikheïl Saakachvili avait "entamé une grève de la faim, réclamant à être autorisé à participer aux audiences par visioconférence" du tribunal devant examiner sa demande de libération pour raison de santé.

Mais quelques heures plus tard, dans la soirée, l'ex-président a annoncé renoncer après un appel en ce sens émanant de députés européens.

"J'ai reçu un message des députés européens qui me demandent catégoriquement d'arrêter la grève de la faim à ce stade, afin de ne pas donner l'excuse" aux médecins d'imputer son état de santé à ses propres actes, a-t-il écrit dans un message consulté par l'AFP.

La semaine dernière, l'équipe juridique de l'ancien dirigeant géorgien a diffusé un rapport médical affirmant que Mikheïl Saakachvili avait été "empoisonné" aux métaux lourds en prison en Géorgie et risquait la mort s'il n'était pas correctement soigné.

Dans un rapport rendu public par ses avocats, le toxicologue américain David Smith affirme que des "tests ont révélé la présence de métaux lourds" dans l'organisme de l'ancien chef de l'Etat et que les symptômes qu'il présente "sont le résultat d'un empoisonnement aux métaux lourds".

Selon les auteurs du texte daté du 28 novembre, M. Saakachvili, qui est aussi le meneur de l'opposition en Géorgie, reçoit un traitement médical qui lui est néfaste sans surveillance appropriée.

- "Empoisonné" -

"Je suis malade non pas parce que je ne me suis pas alimenté, mais parce que j'ai été empoisonné (...) parce que j'ai été victime d'un traitement inapproprié pendant de nombreux mois", a assuré M. Saakachvili dans son message.

Selon Tengiz Tsouladzé, membre d'un conseil de médecins mis en place par le médiateur des droits géorgien, M. Saakachvili a "perdu plus de 40 kilos" pendant sa détention.

En octobre, le Conseil de l'Europe avait appelé à sa libération et dit le considérer comme un "prisonnier politique". L'ONG Amnesty International a qualifié le traitement réservé à M. Saakachvili de "vengeance politique apparente".

Les autorités géorgiennes ont, elles, assuré que Mikheïl Saakachvili bénéficiait de tous les soins nécessaires, la présidente Salomé Zourabichvili déclarant qu'il revenait à la justice de décider s'il devait être remis en liberté pour raisons de santé.

Les avocats de M. Saakachvili ont demandé à la justice de le libérer pour ces raisons, mais l'audience du tribunal censée examiner cette demande a été reportée mercredi après l'échec des autorités à organiser une visioconférence avec l'hôpital.

A la tête de la Géorgie de 2004 à 2013, Mikheïl Saakachvili était président lors d'une guerre à l'été 2008 avec la Russie qui s'était soldée par une rapide défaite géorgienne. Il a passé huit ans en exil, notamment aux Etats-Unis et en Ukraine, où sa carrière avait connu un second souffle.

Il avait été nommé en 2015 à la tête de la région ukrainienne stratégique d'Odessa, avant de se fâcher avec le président de l'époque, Petro Porochenko, et d'organiser des protestations contre lui.

Déchu de sa nationalité ukrainienne alors qu'il se trouvait à l'étranger, M. Saakachvili n'avait pas hésité à forcer à pied la frontière ukrainienne depuis la Pologne, entouré d'une foule de partisans, avant d'être expulsé.

L'actuel président ukrainien Volodymyr Zelensky lui avait rendu son passeport ukrainien, puis l'avait nommé en 2020 responsable d'une agence chargée de réformes qui n'avait pas eu de succès notables.

Rentré clandestinement en Géorgie avant des élections locales début octobre 2021, Mikheïl Saakachvili avait été immédiatement arrêté pour purger une peine de six ans de prison pour "abus de pouvoir" décidée par contumace en 2018.

M.Schneider--HHA