Hamburger Anzeiger - A Kherson, des frappes russes font deux morts et privent la ville d'électricité

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A Kherson, des frappes russes font deux morts et privent la ville d'électricité
A Kherson, des frappes russes font deux morts et privent la ville d'électricité / Photo: Genya SAVILOV - AFP

A Kherson, des frappes russes font deux morts et privent la ville d'électricité

Kherson, grande ville du sud de l'Ukraine récemment reprise par Kiev, s'est retrouvée jeudi de nouveau sous d'intenses frappes russes qui y ont fait deux morts et provoqué la coupure généralisée de l'électricité en plein hiver.

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Plusieurs bombardements ont secoué jeudi cette ville située sur le fleuve Dniepr, à environ 500 kilomètres de Kiev à vol d'oiseau, touchant notamment son centre.

"L'ennemi a de nouveau frappé le centre de la ville, à 100 mètres du bâtiment de l'administration régionale" déjà bombardée la veille, a indiqué sur Telegram le chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne Kyrylo Tymochenko, faisant état de "deux morts".

Quelques heures plus tard, le gouverneur régional Iaroslav Ianouchevytch a indiqué qu'un nouveau "fort bombardement" a visé le "site d'infrastructure essentielle". Depuis, "Kherson est totalement sans électricité", a-t-il indiqué sur Telegram.

Ici comme ailleurs en Ukraine, la Russie cible avec ses missiles et drones en priorité, depuis octobre et une série d'humiliants revers, les infrastructures énergétiques de son voisin qu'elle a envahi le 24 février.

Des millions d'Ukrainiens ne disposent désormais que de quelques heures d'électricité par jour, et souffrent de coupures de chauffage et d'eau au moment même où l'hiver s'installe.

Mercredi, les autorités ukrainiennes ont dit être parvenues à détruire la totalité des 13 drones explosifs russes qui devaient s'abattre sur Kiev.

Libérée par l'armée ukrainienne il y a un mois, la ville de Kherson est depuis la cible quasi-quotidienne de frappes russes.

- Bombardement massif à Donetsk -

"Nous avons des blessés pratiquement tous les jours et des morts pratiquement tous les jours. Et cette situation durera encore", a constaté un responsable régional Iouri Sobolevsky cité jeudi par le site de la télévision publique Suspilné.

Mercredi, la frappe sur l'administration régionale a fait six blessés, selon le Parquet régional.

Dans l'ensemble de la région de Kherson, trois civils ont été tués et 13 blessés mercredi, a indiqué M. Tymochenko sur Telegram.

Parmi ces victimes figure un garçon de huit ans qui a succombé à ses blessures, a ajouté sur Facebook un porte-parole militaire de la région, Dmytro Pletentchouk.

Face à des frappes régulières et des conditions de vie très difficiles, les autorités ne cessent d'appeler les habitants à évacuer vers des zones plus sûres, a souligné M. Sobolevsky selon lequel des centaines de personnes quittent la ville de Kherson chaque jour.

Au total, environ 11.000 habitants ont quitté Kherson depuis l'annonce des évacuations volontaires par les autorités ukrainiennes à la suite de la reconquête de la cité le 11 novembre, a de son côté déclaré dans un communiqué la vice-Première ministre Iryna Verechtchouk.

"Malheureusement, des bombardements permanents empêchent la capitale régionale de retrouver pleinement une vie normale", a-t-elle regretté. "Regardez ce que la Russie fait aujourd'hui avec Kherson", a déploré la responsable.

Les forces russes ont occupé la ville de Kherson qui comptait alors presque 300.000 habitants et la quasi-totalité de la région éponyme peu après le début de leur invasion de l'Ukraine lancée le 24 février.

Sa reprise par l'armée ukrainienne a entraîné un repli des forces russes vers la rive gauche du fleuve Dniepr. Mais avant cette retraite, les Russes ont détruit des infrastructures de services publics de base de la ville, selon les autorités locales.

Dans l'est de l'Ukraine la situation sur le front demeurait très tendue et des combats acharnés se poursuivaient.

Dans la région de Donetsk, "les directions de Bakhmout et d'Avdiïvka demeurent l'épicentre des combats", a fait valoir jeudi la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar.

- Exécutions de civils -

De leur côté, les autorités séparatistes prorusses ont fait état d'un bombardement ukrainien sur Donetsk, "le plus massif depuis 2014", année où cette ville est passée sous le contrôle de ces rebelles soutenus par Moscou.

Au moins un civil y a été tué et neuf blessés, a indiqué Alexeï Koulemzine, le chef de l'administration russe de Donetsk.

Sur le plan international, l'ONU a annoncé avoir enregistré des centaines d'exécutions sommaires de civils pendant les premiers mois de l'invasion par les forces russes, ce qui constitue des "probables crimes de guerre".

Cette commission d'enquête de l'ONU a enregistré 441 exécutions sommaires et meurtres dans trois régions de l'Ukraine - Kiev, Tcherniguiv et Soumy - pendant leur occupation entre fin février et début avril, a souligné le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk, en présentant un rapport à Genève.

"Les vrais chiffres sont vraisemblablement plus élevés", a-t-il ajouté.

Enfin le Parlement européen a reconnu jeudi comme génocide l'Holodomor, famine en Ukraine provoquée par les Soviétiques il y a 90 ans qui a entraîné la mort de plusieurs millions de personnes. Moscou rejette le qualificatif de génocide.

H.Eggers--HHA