Hamburger Anzeiger - Un Casque bleu irlandais de l'ONU tué par balle au Liban

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Un Casque bleu irlandais de l'ONU tué par balle au Liban
Un Casque bleu irlandais de l'ONU tué par balle au Liban / Photo: Mahmoud ZAYYAT - AFP/Archives

Un Casque bleu irlandais de l'ONU tué par balle au Liban

Un Casque bleu irlandais de la Force intérimaire des Nations unies au Liban a été tué par balle dans le sud du pays lors d'une attaque contre le véhicule qu'il conduisait, qui a fait aussi trois blessés.

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L'attaque s'est produite mercredi soir dans une zone du Liban sud où le puissant Hezbollah pro-iranien est fortement implanté. Selon la Finul, "un Casque bleu a été tué et trois autres ont été blessés près du village d'Al-Aqbiya".

Cette force, composée de quelque 10.000 Casques bleus et déployée depuis 1978 dans le sud du pays pour faire tampon entre le Liban et Israël, a indiqué avoir "lancé une enquête pour déterminer les circonstances exactes" de l'attaque. Dublin a également demandé une enquête.

Deux véhicules de la Finul se dirigeaient vers Beyrouth quand ils ont été séparés, "l'un d'eux ayant été encerclé par une foule hostile", a précisé jeudi le ministre irlandais des Affaires étrangères et de la Défense, Simon Coveney à la radio irlandaise RTE. "Des coups de feu ont été tirés, malheureusement l'un de nos Casques bleus a été tué".

Une source judidiaire libanaise a indiqué à l'AFP que sept balles, tirées à l'arme automatique, avaient transpercé le véhicule, dont le chauffeur a été tué sur le coup d'une balle à la tête.

Selon cette source, les trois autres soldats à bord ont été blessés lorsque le véhicule a ensuite percuté un pylône et s'est renversé.

Les forces de sécurité "sont à la recherche de personnes suspectes", a ajouté cette source.

Un photographe de l'AFP a vu à Al-Aqbiya un véhicule de la Finul ayant percuté un magasin sur une route menant vers la ville de Saïda, plus au nord, à une quarantaine de kilomètres au sud de Beyrouth.

Selon des témoins interrogés par l'AFP, la voiture a été interceptée par des habitants alors qu'elle empruntait une voie côtière qui n'est pas habituellement utilisée par les Casques bleus.

Le chauffeur semble avoir perdu le contrôle du véhicule en tentant de fuir le secteur, selon eux, et a failli percuter un des habitants qui étaient rassemblés. Ces mêmes sources ont indiqué avoir entendu des coups de feu.

Le chef de l'appareil sécuritaire du Hezbollah, Wafic Safa, a souligné sur la chaîne locale LBCI que l'incident était "non intentionné", appelant à attendre les résultats de l'enquête.

- Enquête -

Il a cependant affirmé que l'incident s'est produit lorsque "l'un des véhicules a emprunté une route inusitée".

A Bruxelles, le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, s'est dit "profondément choqué et très attristé" et a jugé "prudent d'attendre une enquête plus complète".

La France, qui a un contingent au sein de la Finul, a condamné "avec la plus grande fermeté" l'attaque, appelant au calme. Elle a demandé "une enquête sans délais ni entraves".

Des forces de la Finul étaient déployées sur place jeudi, ainsi que des soldats libanais qui ont confisqué les caméras de surveillance.

Des incidents ont opposé par le passé des patrouilles de la Finul et des partisans du Hezbollah dans les zones frontalières contrôlées par le mouvement chiite.

C'est la première fois qu'un Casque bleu est tué dans des violences au Liban depuis janvier 2015. Un militaire espagnol avait alors été tué par des tirs de l'armée israélienne.

Le 31 août dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé pour un an le mandat de la Finul. Cette force, qui coordonne régulièrement ses mouvements avec l'armée libanaise, est désormais "autorisée à mener ses opérations de manière indépendante".

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait estimé que cette modification du mandat des Casques bleus constituait une "violation de la souveraineté libanaise".

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a exprimé jeudi ses "profonds regrets à la suite de ce douloureux incident" et souligné "la nécessité de mener les investigations nécessaires pour déterminer ses circonstances".

Le Liban, en plein effondrement économique, est sans président depuis le 1er novembre. Jeudi, les députés ont tenu une dixième séance sans parvenir à élire un successeur au président Michel Aoun, en raison des profondes divergences entre le camp du Hezbollah et ses opposants.

H.Beehncken--HHA