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Législatives au Fidji: le chef de l'opposition convoqué par la police
Législatives au Fidji: le chef de l'opposition convoqué par la police / Photo: SAEED KHAN - AFP

Législatives au Fidji: le chef de l'opposition convoqué par la police

Le chef de l'opposition fidjienne Sitiveni Rabuka a été convoqué vendredi en fin de journée par la police pour être auditionné, quelques heures après s'être plaint d'irrégularités dans le scrutin législatif de mercredi, selon son parti.

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Sitiveni Rabuka, ancien Premier ministre âgé de 74 ans, deux fois putschiste, dispute le poste de Premier ministre au candidat sortant Frank Bainimarama, un ancien chef militaire lui aussi, qui s'est hissé au pouvoir lors d'un putsch il y a 16 ans.

La situation s'est tendue depuis le vote mercredi, six partis d'opposition et l'une des plus grandes églises du pays ayant déclaré avoir perdu confiance dans l'intégrité du processus de dépouillement. M. Rabuka a demandé l'arrêt du décompte et l'intervention de l'armée, deux demandes qui ont été rejetées jusqu'à présent.

Deux responsables de l'Alliance du peuple, le parti de M. Rabuka, ont indiqué vendredi à l'AFP que ce dernier a été convoqué devant le Département des enquêtes criminelles à Suva, la capitale, tout comme le secrétaire du parti, Sakiasi Ditoka.

Les enquêteurs ont rendu visite à M. Rabuka à son domicile, où ils l'ont trouvé en train de boire du kava - une boisson poivrée très répandue dans la culture du Pacifique, ont détaillé ces mêmes sources.

- Pas "d'irrégularités" significatives -

Les figures de l'opposition, dirigées par l'ancien Premier ministre Sitiveni Rabuka, craignent que le premier décompte du vote n'ait été perturbé par des problèmes dans la nuit mercredi, qui ont bloqué l'affichage du décompte pendant quatre heures et ont brièvement donné des résultats selon lesquels des partis peu connus devançaient largement les principaux candidats.

Mais vendredi, les 97 membres du Groupe multinational d'observateurs présents aux Fidji pour superviser le décompte des voix ont indiqué dans un rapport préliminaire que si ces dysfonctionnements ont eu un impact sur l'application où est affichée le décompte, ils ne signifient pas que le système de comptage lui-même a été corrompu.

"Le Groupe multinational d'observateurs n'a pas observé d'irrégularités ou de problèmes significatifs au cours du vote anticipé, du vote par correspondance ou du vote le jour de l'élection", a déclaré l'observatrice et députée australienne Rebekha Sharkie.

"L'erreur a été résolue et l'application a été restaurée après environ quatre heures avec des données corrigées", précise le document.

Les espoirs de M. Rabuka d'arrêter l'élection se sont évanouis vendredi lorsque le commandant militaire Jone Kalouniwai a rejeté sa demande d'intervention.

La réponse a été "non", a déclaré M. Rabuka. "Il ne se laissera pas entraîner dans cette affaire".

En vertu d'une constitution élaborée en 2013 après une période de troubles politiques, l'armée fidjienne a la responsabilité "générale" de maintenir la stabilité dans le pays.

Vendredi soir, M. Rabuka était en tête avec près de 500 des 2.071 bureaux de vote dépouillés, mais les résultats des zones urbanisées devraient favoriser M. Bainimarama.

À l'extérieur du Département des enquêtes criminelles, une petite foule s'est rassemblée vendredi, dont des soutiens portant des tee-shirts "Votez Rabuka". Une importante force policière a été déployée, et des officiers érigeaient des barrages routiers temporaires.

- "Rien à cacher" -

Après quatre coups d'Etat au cours des 35 dernières années, ce vote est considéré comme un test pour la jeune démocratie de cette nation du Pacifique.

Ce scrutin aura également des implications au-delà de l'archipel, les mandats de M. Bainimarama étant marqués par un rapprochement avec la Chine, tandis que M. Rabuka est susceptible de prendre ses distances avec Pékin.

M. Rabuka a appelé vendredi ses partisans à participer à une pétition nationale pour exprimer leur malaise.

Le superviseur des élections, Mohammed Saneem, a rejeté les allégations de fraude électorale, les qualifiant de "théories du complot". "Je n'ai rien à cacher", a-t-il insisté, tout en excluant un arrêt anticipé du comptage.

M. Bainimarama a jusqu'à présent gardé le silence sur la controverse.

Le chef de l'Eglise méthodiste a affirmé de son côté avoir perdu confiance dans le système de dépouillement des votes.

Quatre premiers ministres fidjiens ont été renversés par des coups d'État au cours des 35 dernières années.

H.Beehncken--HHA