Hamburger Anzeiger - Le Congrès américain s'enfonce dans la paralysie, incapable d'élire un "speaker"

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Le Congrès américain s'enfonce dans la paralysie, incapable d'élire un "speaker"
Le Congrès américain s'enfonce dans la paralysie, incapable d'élire un "speaker" / Photo: OLIVIER DOULIERY - AFP

Le Congrès américain s'enfonce dans la paralysie, incapable d'élire un "speaker"

La Chambre américaine des représentants a clos sa journée mercredi sans parvenir à élire son nouveau président, s'enfonçant un peu plus dans la crise.

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De vives dissensions dans les rangs républicains paralysent complètement le processus de nomination d'un "speaker". Après six votes infructueux depuis mardi, les élus se sont accordés pour suspendre leurs débats jusqu'à jeudi midi heure locale (17H00 GMT).

Favori pour remplacer Nancy Pelosi au perchoir, le républicain Kevin McCarthy est suspendu au bon vouloir d'une vingtaine d'élus trumpistes qui l'accusent d'être trop modéré et jouent délibérément les trouble-fête.

- "Embarrassante" -

Membres de la frange la plus conservatrice du parti, ils profitent de la très fine majorité républicaine décrochée aux élections de mi-mandat de novembre pour poser leurs conditions. Sans leur soutien, Kevin McCarthy ne peut pas être élu.

L'Amérique veut "un nouveau visage, une nouvelle vision, un nouveau leadership", a argué le turbulent élu du Texas Chip Roy depuis l'hémicycle mercredi.

Kevin McCarthy, membre de l'état-major républicain depuis plus de 10 ans, a déjà accédé à nombre des exigences de ce groupe, sans que cela ne permette de débloquer la situation. Pire, l'opposition à sa candidature semblait se cristalliser.

L'élection du "speaker", le troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président, nécessite une majorité de 218 voix. Kevin McCarthy n'a pour le moment pas réussi à dépasser les 203.

L'élu de Californie ne dispose pas pour autant de concurrent crédible. Seul le nom du chef de groupe Steve Scalise circule comme possible alternative, sans que ses chances ne semblent sérieuses.

Le président démocrate Joe Biden a qualifié cette situation d'"embarrassante", assurant que "le reste du monde" suivait la pagaille au Congrès de près.

Ce blocage a des répercussions très concrètes: sans président, les élus ne peuvent pas prêter serment, et donc passer quelconque projet de loi. "Nous avons du travail à faire et auquel nous ne pouvons pas nous atteler", a dénoncé l'élu républicain Mike Gallagher.

Les républicains ne peuvent pas non plus ouvrir les nombreuses enquêtes qu'ils avaient promises contre Joe Biden.

L'agacement commençait à se faire sentir dans l'état-major républicain, donnant lieu à des débats très animés dans l'hémicycle.

Mercredi matin, Donald Trump est sorti du bois, exhortant le groupe d'électrons libres à rentrer dans le rang.

Mais l'ancien président, dont la réputation de faiseur de rois a sérieusement été mise en doute ces derniers mois, n'est pas non plus parvenu à les convaincre.

- Aubaine pour Biden? -

Une situation que les démocrates observent avec un certain amusement, lançant rires narquois et applaudissements dans l'hémicycle. Le parti de Joe Biden fait bloc autour de la candidature de Hakeem Jeffries, mais l'élu ne dispose pas non plus d'assez de voix pour être élu au perchoir.

Les élus continueront à voter jusqu'à ce qu'un président de la Chambre des représentants soit élu. Cela devait être l'affaire de quelques heures, mais pourrait s'étendre sur plusieurs semaines: en 1856, les élus du Congrès ne s'étaient accordés qu'au bout de deux mois et 133 tours.

Être face à une Chambre hostile, mais désordonnée, pourrait se révéler être une aubaine politique pour Joe Biden, s'il confirme son intention de se représenter en 2024 -- décision qu'il doit annoncer en début d'année.

Le président démocrate s'est rendu lui mercredi dans le Kentucky pour vanter le chantier d'un nouveau grand pont financé par une pharaonique loi d'infrastructures qu'il a portée, et qui avait récolté quelques voix républicaines au Congrès.

L'occasion pour lui d'endosser son costume favori de président centriste, friand des compromis, hérité de sa longue carrière de sénateur.

Hasard du calendrier, il était accompagné du chef des républicains à l'autre chambre du Congrès américain... le ténor du Sénat Mitch McConnell.

F.Wilson--HHA