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Deux ans après l'assaut, le Congrès américain paralysé par une fronde d'élus trumpistes
Deux ans après l'assaut, le Congrès américain paralysé par une fronde d'élus trumpistes / Photo: MANDEL NGAN - AFP

Deux ans après l'assaut, le Congrès américain paralysé par une fronde d'élus trumpistes

Deux ans après l'assaut du Capitole, le Congrès américain se retrouve plongé vendredi dans un autre type de chaos, complètement paralysé par la fronde d'une vingtaine d'élus trumpistes, qui bloque l'élection d'un "speaker".

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Le républicain Kevin McCarthy, favori pour remplacer Nancy Pelosi à ce poste, s'accrochait toujours à sa candidature au début d'un quatrième jour de négociations. Les débats doivent reprendre à 12H00 (17H00 GMT) dans l'hémicycle de la Chambre des représentants.

- "Frange extrême" -

L'élu de Californie est suspendu au bon vouloir de membres de la frange la plus conservatrice de son parti, qui profitent de la très fine majorité républicaine décrochée aux élections de mi-mandat de novembre pour poser leurs conditions.

L'occasion, pour les démocrates, de dénoncer la mainmise des fidèles de Donald Trump - dont beaucoup refusent toujours de reconnaître sa défaite en 2020 - sur le parti républicain, deux ans après l'attaque menée par ses partisans contre le siège du Congrès.

"Le chaos qui règne à la Chambre des représentants n'est qu'une autre illustration de la façon dont une frange extrême (...) les empêche de gouverner", a assuré le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer.

L'anniversaire de l'assaut du Capitole "devrait servir de signal au parti républicain pour qu'il rejette le trumpisme qui le conduit d'échec en échec", a-t-il estimé dans un communiqué.

Ce deuxième anniversaire a été marqué par une minute de silence sur les marches du Congrès américain.

- "Des progrès" -

Kevin McCarthy a tendu la main aux électrons libres bloquant son élection, leur offrant des concessions de taille lors de négociations en coulisses.

En vain.

Le groupe, qui dit n'avoir aucune confiance en lui, refusait toujours de rentrer dans le rang vendredi, laissant toujours la Chambre des représentants sans président après une élection à 11 tours -- un scénario inédit en 160 ans.

Ce blocage a des répercussions très concrètes: sans "speaker", les élus ne peuvent pas prêter serment ni donc voter de projet de loi. Mais les 434 membres de la Chambre des représentants, théâtre de ce singulier spectacle, continueront à voter jusqu'à ce qu'un président soit élu.

"Nous allons faire des progrès, nous allons vous surprendre", a promis Kevin McCarthy en pénétrant dans l'enceinte du Congrès vendredi matin.

Troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président, le "speaker" a besoin d'une majorité de 218 voix pour être élu. M. McCarthy plafonnait pour le moment à 201.

Mais combien de temps sa candidature restera-t-elle viable?

Membre de l'état-major républicain depuis plus de dix ans, l'élu ne dispose pas pour l'instant de concurrent crédible. Seul le nom du chef de groupe Steve Scalise circule comme possible alternative, sans que ses chances ne semblent sérieuses.

Ce qui n'est généralement l'affaire que de quelques heures pourrait s'étendre sur plusieurs semaines: en 1856, les élus du Congrès ne s'étaient accordés qu'au bout de deux mois et 133 tours.

L'agacement était palpable dans les membres du "Grand Old Party", qui soutiennent largement la candidature de Kevin McCarthy, donnant lieu à des débats très animés dans l'hémicycle. L'état-major républicain sait aussi qu'il ne peut pas se permettre d'aller trop loin et de s'aliéner les républicains modérés.

Dans les rangs démocrates, où les élus se lèvent tous en bloc à chaque vote, comme pour accentuer un peu plus les divisions républicaines, on s'occupe tant bien que mal. Le parti de Joe Biden a beau faire preuve d'unité autour de son chef Hakeem Jeffries, le camp ne dispose pas non plus d'assez de voix pour mettre fin à cette paralysie.

W.Widmer--HHA