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Kevin McCarthy progresse dans sa quête de la présidence du Congrès américain
Kevin McCarthy progresse dans sa quête de la présidence du Congrès américain / Photo: MANDEL NGAN - AFP

Kevin McCarthy progresse dans sa quête de la présidence du Congrès américain

Il commence enfin à voir la lumière au bout du tunnel. Le républicain Kevin McCarthy est parvenu vendredi à convaincre quelques trumpistes de soutenir sa candidature au poste de "speaker" du Congrès américain, pas suffisant toutefois pour lui dégager la route vers le perchoir.

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Le Capitole, attaqué il y a exactement deux ans par des partisans de Donald Trump, est plongé dans un autre type de chaos, paralysé par la fronde d'élus très conservateurs.

Favori pour remplacer Nancy Pelosi à la présidence de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy a pour la première fois fait des progrès significatifs dans sa candidature au quatrième jour de négociations inédites.

- "Surprendre" -

"Nous allons vous surprendre", avait-il promis en pénétrant dans l'enceinte du Congrès vendredi matin, face à une foule de journalistes l'interrogeant sur la viabilité de sa candidature.

Mais le quinquagénaire, membre de l'état-major républicain depuis plus 10 ans, devait encore faire rentrer dans le rang une poignée d'élus, dont certains se sont engagés à ne jamais le soutenir.

Troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président, le "speaker" a besoin d'une majorité de 218 voix pour être élu. M. McCarthy plafonnait pour le moment à 213.

Ce noyau dur d'élus trumpistes profite de la très fine majorité républicaine décrochée aux élections de mi-mandat de novembre pour poser leurs conditions.

- "Des progrès" -

La paralysie du Congrès américain a des répercussions très concrètes: sans "speaker", les élus ne peuvent pas prêter serment ni donc voter de projet de loi.

Les 434 membres de la Chambre des représentants, théâtre de ce singulier spectacle, continueront à voter jusqu'à ce qu'un président soit élu.

Ce qui n'est généralement l'affaire que de quelques heures pourrait s'étendre sur plusieurs semaines: en 1856, les élus du Congrès ne s'étaient accordés qu'au bout de deux mois et 133 tours.

Kevin McCarthy ne dispose toutefois pas pour l'instant de concurrent crédible. Seul le nom du chef de groupe Steve Scalise circule comme possible alternative, sans que ses chances ne semblent sérieuses.

L'agacement était palpable chez les membres du "Grand Old Party", qui soutiennent largement la candidature de Kevin McCarthy, donnant lieu à des débats très animés. Nombre d'entre eux ont d'ailleurs quitté l'hémicycle en signe de protestation durant le discours de Matt Gaetz, un des élus à la tête de la fronde.

Dans les rangs démocrates, où les élus se lèvent tous en bloc à chaque vote, comme pour souligner un peu plus les divisions républicaines, on s'occupe tant bien que mal. Le parti de Joe Biden a beau faire preuve d'unité autour de son chef Hakeem Jeffries, le camp ne dispose pas d'assez de voix pour mettre fin à cette paralysie.

Les démocrates ont aussi vivement dénoncé vendredi la mainmise des fidèles de Donald Trump - dont beaucoup refusent toujours de reconnaître sa défaite en 2020 - sur le parti républicain, deux ans après l'attaque menée par ses partisans contre le siège du Congrès.

"Le chaos qui règne à la Chambre des représentants n'est qu'une autre illustration de la façon dont une frange extrême (...) les empêche de gouverner", a assuré le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer.

L'anniversaire de l'assaut du Capitole "devrait servir de signal au parti républicain pour qu'il rejette le trumpisme qui le conduit d'échec en échec", a-t-il estimé dans un communiqué.

Ce deuxième anniversaire a été marqué par une minute de silence sur les marches du Congrès américain.

E.Borstelmann--HHA