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Au Congrès américain, premier test pour le "speaker" McCarthy
Au Congrès américain, premier test pour le "speaker" McCarthy / Photo: OLIVIER DOULIERY - AFP/Archives

Au Congrès américain, premier test pour le "speaker" McCarthy

Elu dans la douleur, Kevin McCarthy affronte lundi son premier test comme chef de la Chambre des représentants et de l'opposition au président Joe Biden, lors d'un vote qui risque de creuser les divisions au sein du parti républicain.

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La chambre basse du Congrès américain, qui a basculé de justesse dans l'escarcelle républicaine lors des élections de mi-mandat, se réunit à 17H00 (22H00 GMT) pour adopter les règles de fonctionnement qui encadreront son action lors des deux prochaines années.

Ce débat protocolaire ne suscite d'ordinaire que peu d'intérêt, mais il intervient après une semaine de grande pagaille: une poignée d'élus trumpistes ont bloqué l'accession au perchoir de Kevin McCarthy pendant quatre jours, ce qui n'était pas arrivé depuis plus de 160 ans.

Pour décrocher le poste de "speaker" -- le troisième dans l'ordre protocolaire après le président et le vice-président --, l'élu de Californie a accédé à certaines de leurs demandes, notamment sur les règles débattues lundi.

Ces concessions, qui ont permis son élection au 15e tour de vote, font désormais grincer des dents parmi les républicains modérés qui pourraient à leur tour faire défection.

"Nous n'avons aucune idée des promesses qui ont été faites (...) et cela me fait mal au coeur", a déclaré dimanche sur la chaîne CBS l'élue Nancy Mace, en reprochant à l'aile droite du parti d'avoir conclu "des accords en coulisses".

- "Sapin de Noël" -

Pour apaiser cette aile droite, hostile à un Etat dépensier, Kevin McCarthy s'est engagé, selon les médias américains, à inscrire dans les "règles" de la Chambre que chaque nouvelle dépense devra être financée par une coupe ailleurs dans le budget.

Il a aussi accepté la fin des énormes lois de finances regroupant toutes sortes de dépenses, et d'organiser des votes distincts sur chaque volet (militaire, sécurité intérieure, agriculture, etc.).

"Les Américains en ont marre de ces lois de finances aux allures de sapin de Noël qui arrivent, en pleine nuit, avec leurs décorations: 4.000 pages, 1,7 milliard de dollars, 7.200 allocations de fonds...", a justifié Scott Perry, l'un des dissidents, en référence à la dernière loi de finance adoptée en décembre au Congrès.

Kevin McCarthy semble aussi avoir promis une réduction de 10% des dépenses militaires, au risque de heurter dans son camp.

"Il a été proposé de couper des milliards de dollars dans le budget de la défense, je pense que c'est une idée horrible", a commenté l'élu républicain Tony Gonzales sur CBS. "Je voterai contre."

"Avec l'agression russe en Ukraine, la menace chinoise croissante dans le Pacifique (...), comment allons nous pouvoir regarder nos alliés dans les yeux pour leur demander d'augmenter leur budget militaire si l'Amérique diminue le sien?", a-t-il expliqué.

D'autant que ces coupes pourraient peser sur les aides à Kiev.

- Enquêtes -

"Tout est sur la table", a admis Jim Jordan, un lieutenant fidèle de l'ex-président Donald Trump et rallié à Kevin McCarthy. "Franchement, il faut que l'on regarde l'argent envoyé en Ukraine et qu'on se demande s'il n'y a pas un meilleur moyen de protéger l'Amérique."

La portée de ces mesures est toutefois largement symbolique: les lois adoptées à la Chambre n'ont aucune chance d'être adoptées au Sénat dont les démocrates gardent le contrôle.

Plus délicat pour le président Biden, Kevin McCarthy a promis d'autoriser le lancement d'une commission d'enquête sur "l'instrumentalisation" par les démocrates du ministère de la Justice. Un moyen de dénigrer les enquêtes visant Donald Trump et les participants à l'assaut du 6 janvier 2021 contre le Capitole.

Mais il a aussi fragilisé son propre poste, en autorisant à ce qu'un seul élu puisse réclamer un vote de confiance sur le "speaker", contre cinq aujourd'hui.

Même si certaines dispositions font dresser les sourcils des modérés, les stratèges du parti républicain espèrent qu'il n'y aura pas plus de quatre défections et que les règles seront adoptées tard lundi.

F.Carstens--HHA