Le Royaume-Uni va livrer des chars lourds à l'Ukraine
Le Royaume-Uni va livrer "dans les prochaines semaines" 14 chars lourds à l'Ukraine, qui réclame avec insistance des blindés de facture occidentale pour faire face à l'invasion russe.
L'annonce a fait réagir la diplomatie russe qui a estimé que cet envoi d'armes n'allait "en rien accélérer la fin des hostilités militaires, mais seulement les intensifier, en provoquant de nouvelles victimes", selon un communiqué de l'ambassade de Russie à Londres samedi.
Sur la ligne de front, les autorités ukrainiennes assuraient toujours en cette fin de semaine contrôler la petite ville de Soledar (est) dont Moscou a revendiqué la prise à l'issue de combats acharnés. Une frappe russe contre un immeuble d'habitation dans l'est a fait au moins 12 morts. Et des coupures de courant ont été ordonnées dans la plupart des régions du pays après de nouvelles attaques contre les installations de production d'électricité.
Au total, "l'ennemi a procédé à trois frappes aériennes et à une cinquantaine de tirs de missiles dans la journée", a précisé l'état-major de l'armée ukrainienne. "En outre, les occupants ont lancé 50 attaques avec des lance-roquettes multiples".
"Le monde doit arrêter ce mal", a-t-il encore dit.
- Débris en Moldavie -
La Moldavie a affirmé avoir trouvé des débris de missile sur son territoire, près du village de Larga, dans le nord. "La guerre brutale que la Russie livre à l'Ukraine a de nouveau affecté la Moldavie", s'est insurgée sa présidente Maia Sandu.
Dans l'est de l'Ukraine, au moins 12 personnes ont été tuées et 64 blessées dans le bombardement d'un immeuble d'habitation de la ville de Dnipro, ont déploré les autorités. "Le sort de 26 personnes demeure inconnu", a fait savoir sur Telegram le gouverneur de Dnipropetrovsk, Valentyn Reznichenko.
Dans le sud, à Kryvyi Rig, une personne a été tuée et une autre blessée dans la destruction d'immeubles d'habitation par une frappe, selon un bilan officiel.
- Premiers chars lourds occidentaux -
Le Royaume-Uni a quant à lui promis samedi la livraison "dans les prochaines semaines" de 14 chars lourds Challenger 2 à l'Ukraine.
Cette livraison reflète "l'ambition du Royaume-Uni d'intensifier son soutien à l'Ukraine", a déclaré le Premier ministre britannique Rishi Sunak à M. Zelensky lors d'un appel téléphonique, selon un communiqué de Downing Street.
Le Royaume-Uni devient ainsi le premier pays à s'engager à envoyer en Ukraine ce type de blindés. M. Zelensky a remercié le Royaume-Uni sur Twitter pour avoir pris des décisions qui "non seulement nous renforceront sur le champ de bataille, mais enverront également le bon signal aux autres partenaires".
Kiev avait déjà reçu de ses alliés des chars lourds de conception soviétique -près de 300-, mais encore aucun de fabrication occidentale.
La Pologne s'était déjà dite prête mercredi à livrer 14 chars lourds Leopard 2 de conception allemande, ce qui requiert l'aval de Berlin.
Plusieurs Etats occidentaux ont en outre récemment annoncé la fourniture de chars d'infanterie ou de reconnaissance, plus légers.
- Soledar tient, assure Kiev -
Le bourg de Soledar, dans l'est de l'Ukraine, est toujours "sous contrôle" ukrainien, a assuré samedi le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko, notant que "les combats continuent dans la ville et à l'extérieur".
Cette localité et celle proche de Bakhmout restent actuellement les points "les plus chauds" du conflit, a-t-il affirmé à la télévision.
Près de Soledar, des journalistes de l'AFP ont vu des équipes de secours soigner des blessés ukrainiens.
"La situation est difficile, mais les Ukrainiens tiennent leurs positions", a assuré Vadim, un secouriste, qui aidait à évacuer un soldat touché à la jambe.
Le ministère russe de la Défense avait affirmé vendredi que la "libération" de Soledar avait eu lieu "le 12 janvier dans la soirée".
Les combats dans et autour de ce bourg font rage depuis plusieurs mois, mais leur intensité a fortement augmenté ces derniers jours.
Sa prise par les forces de Moscou constituerait une victoire notable pour la Russie, après la série d'échecs enregistrés par ses troupes ces derniers mois.
Sur le plan diplomatique, la Turquie a dit souhaiter promouvoir des "cessez-le-feu localisés" en Ukraine faute d'espérer un accord de paix plus global à l'heure actuelle.
Pour Ibrahim Kalin, un des proches conseillers du président turc Recep Tayyip Erdogan, ni la Russie ni l'Ukraine "n'est en situation de l'emporter militairement".
"A la fin, elles devront négocier pour parvenir à une issue acceptable" pour les deux belligérants, a-t-il estimé.
R.Hansen--HHA