Hamburger Anzeiger - Frappe russe meurtière à Dnipro: les secours ukrainiens cessent les recherches, 45 morts

Euronext
AEX 1.08% 883.62
BEL20 1.28% 4267.97
PX1 0.8% 7409.11
ISEQ 2.3% 9857.79
OSEBX 0.13% 1433.2 kr
PSI20 0.95% 6594.91
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.51% 2869.97
N150 0.41% 3297.51
Frappe russe meurtière à Dnipro: les secours ukrainiens cessent les recherches, 45 morts
Frappe russe meurtière à Dnipro: les secours ukrainiens cessent les recherches, 45 morts / Photo: SERGEI CHUZAVKOV - AFP

Frappe russe meurtière à Dnipro: les secours ukrainiens cessent les recherches, 45 morts

L'Ukraine a arrêté mardi sa quête de survivants à Dnipro (centre-est) dans les décombres d'un immeuble résidentiel détruit par un missile russe, un des bombardements les plus meurtriers de la guerre avec 45 morts.

Taille du texte:

"Les opérations de secours ont duré 69 heures. (...) 79 personnes ont été blessées, dont 16 enfants. 28 personnes sont actuellement hospitalisées, 10 sont dans un état grave. 45 personnes ont été tuées, dont six enfants parmi lesquels le plus jeune avait 11 mois", a écrit dans la soirée sur Telegram un conseiller de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko.

Selon la présidence, quelque 1.700 personnes vivaient dans l'immeuble. "236 appartements ont été endommagés. Plus de 400 personnes sont sans domicile", a ajouté M. Timochenko.

Dans l'après-midi, les secours ukrainiens avaient annoncé sur Telegram la fin à 13H00 (11H00 GMT) des opérations de recherche.

Il s'agit d'un des bombardements les plus meurtriers sur un site civil depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022. Une section entière du bâtiment s'est effondrée, emprisonnant sous les décombres des dizaines de personnes.

Volodymyr Zelensky a juré de traduire en justice "chaque personne coupable de ce crime de guerre".

Son chef de cabinet Andriï Iermak, s'exprimant par visioconférence devant le Forum économique mondial de Davos (Suisse), a "souligné l'importance de créer un tribunal spécial international" pour juger "le leadership russe et tous les criminels" pour "l'agression russe contre l'Ukraine", selon un communiqué.

Pour le moment, "l'Ukraine a répertorié 80.000 crimes commis par les envahisseurs russes", dont "le meurtre de plus de 9.000 civils, dont 453 enfants", a dit M. Iermak, cité dans le communiqué.

Les forces russes ont également "détruit 54.000 bâtiments résidentiels, plus de 2.000 institutions éducatives, 418 hôpitaux, 316 monuments culturels, 88 églises" et de nombreuses infrastructures, a énuméré M. Iermak, selon qui "la liste ne cesse de s'allonger", que ce soit pour les crimes ou les destructions.

- Obsèques et réparations -

Aux obsèques mardi d'une des victimes, Mykhaïlo Korenovsky, un entraîneur de boxe réputé dans sa communauté, des proches se recueillaient, certains en larmes, devant sa sépulture. "Je me souviendrai de lui comme d'une personne ouverte et honnête, toujours prête à aider", a lancé Artem Birioukov, l'un de ses élèves, lors d'une cérémonie d'adieux. "C'était mon second père".

Moscou a nié, comme lors d'épisodes précédents, toute implication dans le carnage.

L'immeuble a été frappé au cours de nouveaux bombardements massifs contre des installations énergétiques ukrainiennes - une campagne engagée par le Kremlin en octobre, après une série de revers militaires russes, afin de plonger les Ukrainiens dans le froid et le noir.

"La dernière attaque de masse a eu des conséquences destructrices pour l'industrie énergétique ukrainienne", contraignant les autorités à "des coupures d'urgence quotidiennes depuis le 15 janvier", a expliqué mardi le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal. Néanmoins, "le système électrique a survécu" et "reste gérable", et "les réparations se poursuivent 24h sur 24".

Sur le front diplomatique, les Occidentaux ont réaffirmé leur soutien à Kiev qui réclame toujours plus d'armements, notamment des chars, pour repousser encore l'armée russe des territoires qu'elle occupe.

"Le message que nous envoyons au (président russe Vladimir) Poutine, c'est que nous nous sommes engagés à défendre les Ukrainiens jusqu'à ce qu'ils soient victorieux", a dit le chef de la diplomatie britannique James Cleverly.

Samedi, Londres a annoncé vouloir remettre à Kiev des blindés Challenger 2 - la première livraison de chars occidentaux lourds à l'Ukraine.

Et à Davos, le chancelier allemand Olaf Scholz a fait face mardi à une pression accrue afin d'autoriser la livraison, y compris par des pays tiers qui en sont équipés, de chars allemands Leopard 2, que Kiev réclame depuis des semaines.

- "C'est Verdun là-bas" -

"Nous essayons d'organiser un soutien plus important à l'Ukraine", a déclaré le président polonais Andrzej Duda, prêt à livrer des chars Leopard 2. "Nous espérons que le fabricant de ces chars, l'Allemagne, y participera aussi".

Une nouvelle réunion sur le soutien militaire occidental à l'Ukraine est prévue vendredi sur la base américaine de Ramstein en Allemagne.

A l'approche de cette rencontre, le commandant en chef de l'armée ukrainienne Valery Zaloujny a rencontré pour la première fois, mardi en Pologne, le chef d'état-major américain Mark Milley. M. Zaloujny a indiqué avoir énuméré à l'Américain ses "besoins urgents". Kiev réclame des chars, des blindés légers, des systèmes de défense antiaérienne et des missiles de longue portée.

Les demandes ukrainiennes interviennent alors que l'armée russe et le groupe paramilitaire Wagner ont redoublé d'efforts dans l'Est ukrainien pour conquérir la ville de Bakhmout et ses environs, une bataille sanglante en cours depuis l'été.

Des journalistes de l'AFP ont constaté mardi que de violents combats d'artillerie étaient en cours autour de Bakhmout, ville de 70.000 habitants avant la guerre, aujourd'hui largement ravagée.

"C'est Verdun là-bas", a affirmé Ivan, un ambulancier militaire ukrainien, en référence à cette effroyable bataille de la Première Guerre mondiale.

"L'ennemi concentre ses efforts principalement sur les opérations offensives à Bakhmout. L'offensive des forces d'occupation sur Avdiïvka est sans succès", a indiqué dans la soirée l'état-major ukrainien, faisant état de nombreux bombardements russes sur la région de Donetsk.

J.Berger--HHA