Hamburger Anzeiger - Aucune décision à Ramstein sur des livraisons de chars réclamés par l'Ukraine

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Aucune décision à Ramstein sur des livraisons de chars réclamés par l'Ukraine

Aucune décision à Ramstein sur des livraisons de chars réclamés par l'Ukraine

L'Allemagne a affirmé qu'aucune décision n'a été prise lors de la réunion des alliés à Ramstein vendredi sur la livraison de chars lourds à l'Ukraine, douchant les espoirs de Kiev qui les réclame à cor et à cri pour repousser l'invasion russe.

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Si la question de la livraison de chars Leopard a été discutée, "aucune décision n'a été prise", a déclaré le nouveau ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, sans être en mesure de dire quand celle-ci tomberait.

"Il était clair que les positions sont loin d'être aussi homogènes qu'on pourrait le penser", a-t-il estimé en marge de la rencontre de Ramstein qui rassemble les ministres de la Défense et hauts-responsables militaires d'une cinquantaine de pays.

Une conférence de presse doit se tenir à l'issue de la rencontre, à partir de 16H30 (15H30 GMT).

La Pologne et la Finlande ont proposé de livrer de tels armements, mais tout envoi de matériel de guerre allemand doit recevoir le feu vert de Berlin.

M. Pistorius, en poste depuis jeudi seulement, a rejeté "l'impression" que son pays s'oppose à leur livraison, assurant que Berlin agissait et lançait un inventaire des stocks de Leopard dont disposent son armée et l'industrie.

A l'ouverture de la réunion, le président ukrainien Volodymyr Zekensky avait exhorté les alliés à accélérer leurs livraisons d'armes lourdes.

"Il est de votre pouvoir" de "lancer un approvisionnement majeur qui arrêtera le mal", a-t-il déclaré par liaison vidéo.

Le Kremlin avait immédiatement répliqué que cela ne changerait rien sur le terrain.

Les pays occidentaux entretiennent l'"illusion" d'une possible victoire ukrainienne "sur le champ de bataille", a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

- "Moment décisif" pour l'Ukraine

Selon les experts, des chars lourds modernes et de conception occidentale seraient un avantage crucial pour Kiev dans les batailles qui s'annoncent dans l'Est de l'Ukraine, où la Russie reprend l'offensive après avoir subi de lourds revers cet hiver.

La ville assiégée de Bakhmout (est), actuel épicentre des combats, a de nouveau été violemment bombardée vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Regardez, regardez, c'est mon appartement, c'est le seul appartement que j'ai", se désolait Olga, contemplant avec Mykola, son mari, son immeuble en train de brûler après une frappe.

Les autorités d'occupation russe ont dit noter vendredi une "forte hausse de l'intensité" des combats dans la région de Zaporijjia, dans le sud, où des affrontements ont lieu "sur toute la ligne de front".

A Ramstein, le secrétaire américain à la défense Lloyd Austin a plaidé pour un accroissement de l'aide militaire en faveur de Kiev. "Nous devons creuser encore plus, c'est un moment décisif pour l'Ukraine", a-t-il prévenu.

A quelques heures de ces discussions, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark avaient annoncé de nouvelles livraisons substantielles d'armes au pays.

Washington va débloquer une nouvelle aide militaire de 2,5 milliards de dollars, comprenant 59 blindés Bradley, qui s'ajouteront aux 50 véhicules blindés légers de ce type promis le 6 janvier, et 90 blindés de transport de troupes Stryker, selon le Pentagone.

Cette nouvelle tranche ne comprend aucun aucun char lourd, comme les Abrams.

Le Royaume-Uni s'est engagé quant à lui à envoyer à l'Ukraine 600 missiles supplémentaires Brimstone, le Danemark 19 canons Caesar de fabrication française, et la Suède des canons automoteurs Archer.

La Finlande a elle annoncé vendredi une aide militaire de 400 millions d'euros à l'Ukraine, sa plus large contribution à ce jour, qui comprend de l'artillerie et des munitions.

- Premier convoi humanitaire à Soledar

Un conseiller de M. Zelensky, Mykhaïlo Podoliak, avait appelé jeudi les Occidentaux à cesser de "trembler devant Poutine" et à livrer des blindés lourds mais aussi des systèmes de missiles longue portée pour pouvoir frapper la chaîne logistique russe, en particulier les dépôts de munitions.

Mais les Occidentaux craignent que Kiev ne provoque une escalade en usant de ces armes pour frapper en profondeur le territoire russe et les bases aériennes et navales de Crimée, une péninsule annexée en 2014 par la Russie.

Entretemps, l'ONU a annoncé vendredi l'arrivée d'un premier convoi humanitaire dans les environs de Soledar, une ville de l'est de l'Ukraine dont la prise a été revendiquée la semaine dernière par l'armée russe et les mercenaires du groupe Wagner.

Kiev conteste la prise de Soledar, une petite ville située près de Bakhmout.

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont par ailleurs affirmé avoir arrêté "sept agents russes" dans la région de Dnipro (est), soupçonnés d'espionnage en faveur de Moscou et d'être éventuellement impliqués dans l'attaque d'un immeuble d'habitation dans cette ville qui avait fait au moins 45 morts dont six enfants.

J.Berger--HHA