Hamburger Anzeiger - Ukraine : la Pologne prête à livrer des chars sans l'aval de Berlin, la Russie annonce de petites avancées

Euronext
AEX 1.08% 883.62
BEL20 1.28% 4267.97
PX1 0.8% 7409.11
ISEQ 2.3% 9857.79
OSEBX 0.13% 1433.2 kr
PSI20 0.95% 6594.91
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.51% 2869.97
N150 0.41% 3297.51
Ukraine : la Pologne prête à livrer des chars sans l'aval de Berlin, la Russie annonce de petites avancées
Ukraine : la Pologne prête à livrer des chars sans l'aval de Berlin, la Russie annonce de petites avancées / Photo: John THYS - AFP

Ukraine : la Pologne prête à livrer des chars sans l'aval de Berlin, la Russie annonce de petites avancées

La Pologne a prévenu lundi qu'elle était prête à se passer de l'aval de Berlin, indécis sur la question, pour livrer des chars Leopard de fabrication allemande à l'Ukraine, où les forces russes continuent de revendiquer de petites avancées sur le terrain.

Taille du texte:

Dans ce contexte, l'Union européenne a annoncé qu'elle accordait 500 millions d'euros supplémentaires pour fournir des armements à Kiev et allouait 45 millions d'euros pour la formation des militaires ukrainiens sur le territoire de l'UE.

Signe des tensions croissantes avec Moscou, deux des trois pays baltes, l'Estonie et la Lettonie, ont chacune annoncé dans la journée leur décision d'expulser l'ambassadeur de Russie sur leur sol, emboîtant le pas à la Lituanie qui avait fait de même l'année dernière.

Le gouvernement allemand apparaissait pour sa part divisé sur la question de la livraison de chars lourds Leopard, et le chancelier Olaf Scholz, jusqu'ici évasif, se retrouvait lundi sous une pression toujours plus forte. Surtout après que sa ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a jugé la veille que l'Allemagne était disposée à autoriser, conformément à la législation en vigueur, Varsovie à fournir ces blindés à Kiev.

La Pologne, prête à envoyer 14 Leopard à Kiev, est en discussions avec une quinzaine d'Etats à ce sujet, de nombreuses armées européennes possédant de tels blindés, susceptibles d'avoir un impact significatif pour les Ukrainiens face au rouleau-compresseur des troupes russes.

- Kiev veut "des centaines" de chars -

"Nous avons besoin (...) de plusieurs centaines" de chars, a martelé le chef de cabinet de la présidence ukrainienne Andriï Iermak, à un moment où les Russes sont à l'offensive, dans l'est de l'Ukraine en particulier.

Lundi, au lendemain des propos d'Annalena Baerbock sur la livraison des chars Leopard, Steffen Hebestreit, le porte-parole du chancelier allemand, a reprécisé sa position : "le gouvernement fédéral n'exclut pas que des chars Leopard soient livrés, il n'a pas encore décidé s'il allait le faire maintenant".

La crainte d'une escalade militaire avec Moscou et les réticences de Berlin à assumer un leadership dans le camp occidental conduisent, selon des analystes, l'Allemagne à hésiter sur l'envoi de ces armes.

- Attaques russes -

Sur le terrain, des tirs de l'artillerie russe ont fait lundi un mort, un civil, à Antonivka, un village de la région méridionale de Kherson, a déploré son gouverneur, Iaroslav Ianouchevitch.

La veille, un dirigeant de l'autorité locale d'occupation installée par Moscou avait affirmé que l'armée russe progressait en direction de deux localités de la région de Zaporijjia, également dans le sud, où les affrontements avec les troupes de Kiev se sont intensifiés cette semaine.

Lundi soir, l'état-major de l'armée ukrainienne a sobrement signalé que "les 20 et 21 janvier, l'ennemi avait mené des actions offensives dans le secteur", près de Mali Chtcherbaky.

Dans le nord-est, dans la région de Soumy, une jeune femme a péri et deux autres personnes ont été blessées quand une maison a été frappée par un obus à Esmanska, tandis qu'un immeuble d'habitation a été "directement touché" à Vorojba, d'après les autorités régionales ukrainiennes.

Un des principaux chefs des séparatistes de l'est de l'Ukraine, Denis Pouchiline, s'est quant à lui affiché à Soledar, une petite ville dont Moscou a revendiqué la prise il y a plus d'une semaine.

Pour les Russes, la conquête de cette cité est une étape en vue d'encercler Bakhmout, qu'ils cherchent à conquérir depuis l'été. Selon M. Pouchiline, les combats s'y "intensifient" et les soldats russes "avancent".

L'Ukraine n'a jusqu'à présent pas reconnu officiellement la perte de Soledar, maintenant que les combats continuaient dans sa partie occidentale.

"L'ennemi poursuit son offensive dans les secteurs de Bakhmout et d'Avdiivka visant à s'emparer de toute la région de Donetsk, malgré des pertes élevées", a noté dans la soirée l'état-major de l'armée ukrainienne.

Les séparatistes prorusses ont en outre assuré être entrés dans deux villages proches, Krasnopolivka et Dvouretchié.

- Ambassadeurs expulsés -

Sur le front diplomatique, l'Estonie et la Lettonie ont annoncé expulser les ambassadeurs de Russie respectivement à Tallinn et à Riga.

Les Estoniens ont agi ainsi à la suite d'une décision similaire prise quelques heures auparavant par les Russes à l'encontre du chef de leur représentation diplomatique à Moscou.

Les Lettons ont pour leur part expliqué leur geste par leur "solidarité avec l'Estonie et la Lituanie", qui avait annoncé en octobre l'expulsion du chargé d'affaires russe, et a également rappelé son ambassadeur en poste en Russie.

Russes et Occidentaux ont multiplié les expulsions de diplomates ces dernières années et plus encore depuis que les Russes ont déclenché leur offensive contre l'Ukraine le 24 février 2022.

Mais c'est la première fois que des ambassadeurs sont renvoyés dans leur pays depuis le début de la guerre.

A l'opposé, l'Afrique du Sud, qui avait refusé de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, a franchi un nouveau cap lundi en se proclamant "amie" de la Russie.

Ch.Brandes--HHA