Hamburger Anzeiger - Un ex-général parachutiste favori de la présidentielle tchèque

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Un ex-général parachutiste favori de la présidentielle tchèque
Un ex-général parachutiste favori de la présidentielle tchèque / Photo: Michal Cizek - AFP

Un ex-général parachutiste favori de la présidentielle tchèque

Les Tchèques ont voté vendredi, au premier jour du second tour de l'élection présidentielle pour laquelle le général à la retraite de l'Otan Petr Pavel reste favori face à l'ex-Premier ministre milliardaire Andrej Babis.

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Les analystes s'attendent à un taux de participation élevé pour ce vote qui se poursuit samedi, après une campagne électorale particulièrement virulente.

Le vainqueur remplacera Milos Zeman, un homme politique controversé, qui avait entretenu des liens étroits avec Moscou avant de faire volte-face au moment de l'invasion russe de l'Ukraine.

M. Pavel, un ancien parachutiste, est en tête des derniers sondages d'opinion, avec 58% à 59% des intentions de vote, contre 41% à 42% pour son rival.

"Je ne vais pas lancer de promesses en l'air, mais je décrirai la réalité telle qu'elle est", a-t-il ajouté.

M. Babis, 68 ans, dont la richesse et les soucis judiciaires ont fait un personnage clivant, a qualifié le vote de "référendum sur Babis", en déposant son bulletin à Pruhonice, au sud de Prague.

Au premier tour, pendant lequel huit candidats avaient été en lice, M. Pavel avait devancé M. Babis, obtenant 35,4% des suffrages contre 35%. Et il a depuis a bénéficié du report des voix de certains concurrents éliminés.

M. Babis peut compter sur un soutien stable des électeurs de son mouvement populiste de centre gauche ANO, mais, selon des experts, il a découragé des électeurs avec des diatribes chaotiques pendant les débats.

Babis est "difficile à comprendre", a estimé Otto Eibl, un analyste de l'université Masaryk.

La campagne entre les deux tours a été âpre, avec une vague de désinformations ayant largement pris pour cible M. Pavel, et des menaces de mort ayant visé M. Babis et sa famille.

Dans un canular lancé sur internet, puis relayé par SMS, on affirmait même que Petr Pavel était mort.

"Très franchement, si les sondages sont bien faits, je pense qu'il sera difficile pour Babis de remonter", a dit à l'AFP Tomas Lebeda, un analyste de l'Université Palacky.

Bien que son rôle soit essentiellement honorifique en République tchèque, un pays d'Europe centrale de 10,5 millions d'habitants, membre de l'UE et de l'Otan, le chef de l'Etat nomme le gouvernement, choisit le gouverneur de la banque centrale et les juges constitutionnels et assure le commandement suprême des forces armées.

- Ancien para contre milliardaire -

Petr Pavel, 61 ans, est un héros de la guerre en ex-Yougoslavie au cours de laquelle il a notamment aidé à libérer des soldats français dans une zone de combat.

Il est ensuite devenu le chef de l'état-major tchèque et celui du comité militaire de l'Otan.

Les deux rivaux avaient été membres du Parti communiste dans les années 1980, lorsque la Tchécoslovaquie était sous la tutelle politique de Moscou.

Andrej Babis, le propriétaire du groupe agroalimentaire, chimique et médiatique Agrofert, est la cinquième fortune tchèque, selon le magazine Forbes. Il a occupé le poste de Premier ministre de 2017 à 2021.

L'ancien chef du gouvernement a créé la controverse la semaine dernière en déclarant qu'il n'enverrait pas de troupes tchèques si d'autres Etats membres de l'Otan, la Pologne ou les Pays baltes, étaient attaqués.

Tereza Branis, qui a voté pour Petr Pavel dans une école de la capitale vendredi, a déclaré à l'AFP qu'elle voulait un président "fiable".

"Il devrait nous représenter pour que d'autres pays puissent compter sur nous et nous sur eux", a-t-elle insisté.

Votant au même endroit, Honza Sobotka souhaite que le nouveau président "essaie de trouver une meilleure voie pour son peuple que M. Zeman qui a été pratiquement invisible".

L'analyste politique indépendant Jan Kubacek a estimé toutefois que l'élection n'entraînerait pas de changement dans la politique étrangère tchèque, quel que soit le vainqueur.

"La République tchèque restera pro-occidentale", a-t-il déclaré à l'AFP.

Les bureaux de vote ont fermé vendredi à 22h00.

Ils doivent rouvrir à 8h00 et de fermer à 14h00 samedi. Les résultats sont attendus peu après.

H.Eggers--HHA