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Retraites: Borne sur France 2 espère enfin convaincre
Retraites: Borne sur France 2 espère enfin convaincre / Photo: Ludovic MARIN - AFP

Retraites: Borne sur France 2 espère enfin convaincre

Face à une opposition grandissante à sa réforme des retraites, Élisabeth Borne s'explique jeudi soir sur France 2 sur le sens de son projet, qu'elle défend comme "juste" même si elle demande un "effort", pour convaincre les Français, y compris dans sa majorité.

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Avant d'être interrogée pendant 35 minutes par la journaliste Caroline Roux dans l'émission "L'Evénement", elle a reçu le soutien d'Edouard Philippe, chef du parti allié Horizons, qui a annoncé son soutien "sans ambiguïté" au projet.

Accusé de ne pas suffisamment soutenir l'exécutif, ce partisan d'un report de l'âge de départ jusqu'à 65, 66 voire 67 ans, voit son groupe semer la confusion, certains députés menaçant de voter contre ou s'abstenir.

Elisabeth Borne entend "continuer à expliquer cette réforme", qui repousse notamment l'âge de départ de 62 à 64 ans, et pourquoi elle est "indispensable pour sauver le système de retraites", selon son entourage.

Elle a assuré mercredi "mesurer" ce que travailler plus longtemps "représente pour beaucoup de Français" et avoir de ce fait "veillé à répartir le plus équitablement possible l'effort".

En première ligne sur cette réforme, sa cote de confiance a atteint un plus bas depuis sa nomination à 23% (-4 points), selon un sondage Elabe réalisé mardi et mercredi.

- "Osbtruction" -

Mais Mme Borne a aussi serré la vis en affirmant dimanche que le report à 64 ans, qui cristallise le mécontentement, n'était "plus négociable".

Alors que l'exécutif cherche désespérément les mots justes pour vendre sa réforme, il s'agit aussi de se montrer résolu sur les fondamentaux: car "l'hésitation est mortelle", résume un ministre.

Ce raidissement expose à d'éventuels blocages dans le pays, que 60% (+3 points en une semaine) des Français "comprendraient", selon un sondage Elabe publié mercredi, tandis que 71% restent opposés à la réforme.

Avant de parler aux Français, la Première ministre a soigné sa majorité qui n'est que relative à l'Assemblée nationale.

Elisabeth Borne a d'abord "mobilisé" ses troupes lundi devant le bureau exécutif du parti présidentiel Renaissance, mais aussi à l'Assemblée nationale.

Alors que le texte arrive lundi dans l'hémicycle, la rapporteure Stéphanie Rist "espère aller jusqu'au bout" pour éviter un recours au 49.3 dont le gouvernement et sa majorité sortiraient "politiquement affaiblis".

Environ 20.000 amendements, dont près de 13.000 de LFI, ont été déposés en vue de l'examen de la réforme, a appris l'AFP de sources parlementaires.

Marine Le Pen, chef de file des députés RN, qui en ont déposé plus de 200, a accusé l'alliance de gauche Nupes de faire "obstruction" et de "permettre au gouvernement de faire passer la réforme (...) sans vote", comme la procédure parlementaires pourrait le permettre.

- "Concerter" -

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, s'est dit "convaincu" qu'il y aura suffisamment de voix pour voter le texte, tout en admettant qu'une "majorité, ça se construit, ce n'est jamais donné d'avance".

Mais sans majorité, le député Renaissance Marc Ferracci, un proche d'Emmanuel Macron, prévient qu'"il faudra (en) chercher une autre", alors que le chef de l'Etat a déjà évoqué l'hypothèse d'une dissolution ces derniers mois.

Mme Borne veille dès lors aussi au grain chez Les Républicains, divisés sur la réforme et dont le soutien lui permettrait de ne pas passer par le 49.3.

Le chef de file des députés de droite, Olivier Marleix, reçu à Matignon mercredi avec Éric Ciotti, président de LR, a évoqué un terrain d'entente sur les carrières longues.

Pour le chef de file des députés PS Boris Vallaud, le président Emmanuel Macron n'est que "l'exécuteur testamentaire" de Nicolas Sarkozy qui, en 2010, a reporté l'âge de départ de 60 à 62 ans.

Revenant sur son expérience dans Le Figaro Magazine, l'ancien président évoque sa méthode, considérant que "plus vous négociez, plus vous mobilisez la gauche". En 2010, dit-il, "il n’y avait rien à négocier. Il fallait seulement écouter et informer, c’est ce que nous appelions +concerter+".

J.Berger--HHA