L'embargo sur les produits raffinés russes va "déséquilibrer davantage" les marchés, selon le Kremlin
L'embargo européen sur les produits pétroliers raffinés russes exportés par voie maritime, qui doit entrer en vigueur dimanche, est une mesure "négative" qui va "déséquilibrer davantage" les marchés, a fustigé vendredi le Kremlin.
"Cela déséquilibrera davantage les marchés internationaux de l'énergie", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, assurant que la Russie "prenait des mesures pour couvrir (ses) intérêts contre les risques qui apparaissent".
Depuis début décembre, l'UE a mis en place un embargo sur le brut russe transporté par voie maritime, couplé à un plafonnement du prix du pétrole russe à 60 dollars par baril, deux moyens, selon les décideurs européens, de limiter les importantes ressources russes issues des hydrocarbures.
En échange, Moscou a interdit depuis le 1er février la vente de son pétrole aux pays utilisant ce prix plafond.
Selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présente à Kiev jeudi, cette sanction coûte "environ 160 millions d'euros par jour" à la Russie.
Cet embargo va s'étendre dès dimanche à l'achat de produits pétroliers raffinés russes et les pays du G7 plafonneront également le prix de ces produits.
Dans les faits, les cargaisons de kérosène, essence, bitume, fioul ou encore de diesel ne pourront plus rentrer dans l'espace européen.
Or, malgré une forte diminution depuis près d'un an, plus d'un quart des importations de diesel par l'Europe venait toujours de Russie début 2023, selon des données de suivi des pétroliers dans le monde analysées par S&P Global.
Cela représente un volume quotidien de près de 450.000 barils, selon cette entreprise spécialisée dans l'analyse financière et de données.
Selon plusieurs spécialistes du marché pétrolier, l'embargo européen pourrait ainsi entraîner une hausse des prix à la pompe en Europe, car les pays européens vont devoir rapidement trouver d'autres sources d'approvisionnement, sur un marché déjà en tension.
Certains pays, ainsi que le Royaume-Uni, ont déjà commencé à se tourner ces derniers mois vers les Etats-Unis, mais aussi l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis pour anticiper cette baisse.
U.M.Thomas--HHA