Les démocrates prêts à prêcher la parole de Biden pour un second mandat
"Etes-vous prêts pour 2024?"
"Oui!", crie la foule.
Elle semblait jusqu'à il y a peu improbable, mais dans les rangs du parti démocrate réuni en Congrès à Philadelphie, la candidature de Joe Biden à un second mandat s'impose désormais comme une évidence.
Le président américain, qui prendra la parole en fin d'après-midi dans un hôtel huppé de cette ville du nord-est des Etats-Unis, est attendu à la convention en star.
"Vous devez tous être ses apôtres au cours des deux prochaines années", plaide devant un panel Ken Martin, chef du parti démocrate du Minnesota.
Des investissements titanesques dans les infrastructures du pays, une défense de la classe ouvrière et des emplois syndiqués... "Aucun président n'en a fait autant" pour le pays, affirme le politique sans détours.
Auprès des membres du parti démocrate, venus de tout le pays pour se préparer à la prochaine élection présidentielle, il exhorte: "Nous devons sortir, promouvoir tout cela auprès du peuple américain."
- 80 ans, et alors ? -
Balayés, tous les doutes sur l'âge de Joe Biden, qui avait promis en 2020 de faire de sa présidence une sorte de "pont", qui ouvrirait la voie aux générations futures. "On me parle de ça de temps en temps, mais vraiment moins que vous ne le pensez", affirme Ken Martin, comme pour minimiser la question brûlante.
S'il était réélu, Joe Biden aurait 86 ans à la fin de son second mandat.
L'élu local de Pennsylvanie Malcolm Kenyatta, de près de 50 ans le cadet du président, renchérit auprès de l'AFP: "Je ne me permettrais pas de le discriminer sur son âge tant qu'il défend un programme qui fonctionne."
Désormais, les démocrates font bloc autour du président, dont la déclaration de candidature paraît imminente.
Même les membres de l'aile la plus progressiste du parti, pourtant pas avares de critiques sur le programme social et climatique du président au début de son mandat, sont rentrés dans le rang.
- "Ne te présente pas, Joe" -
A Philadelphie, berceau de la démocratie américaine, l'opposition la plus frontale à la candidature de Joe Biden vient donc de l'extérieur: dans un froid glacial, un camion au message plutôt explicite -- "Ne te présente pas, Joe" -- circule autour de l'établissement accueillant cette convention.
"C'est un candidat vraiment faible pour 2024", critique Sam Rosenthal, le militant à l'origine de cette action. "Pas assez progressiste", sous le coup d'une enquête pour la gestion de ses archives personnelles: pour ce jeune, rencontré par l'AFP, aucun doute, une nouvelle candidature Joe Biden pour la Maison Blanche ne serait "pas viable" face à un républicain.
Mais les appels de son groupe, qui n'est pas affilié au parti du président, se heurtent à un mur bleu -- la couleur des démocrates.
Joe Biden, qui avait dû affronter une quinzaine de candidats lors des dernières primaires du parti en 2020, fera cette fois-ci visiblement cavalier seul.
Et se prépare à affronter en novembre 2024 le candidat choisi par les républicains, qui peinent pour l'instant à s'entendre.
"Je pense que nous sommes en train d'assister au dernier souffle du parti républicain", assure Jamie Harrison, le président du parti démocrate, débordant de confiance. "Donc prenez vos vitamines, et tenez vous prêts."
R.Hansen--HHA