Le pape achève sa visite au Soudan du Sud avec une messe en plein air
Des milliers de personnes sont attendues dimanche au Soudan du Sud pour une messe en plein air du pape François, au dernier jour de sa visite dans ce pays déchiré par la violence et la misère.
De 2013 à 2018, ce pays de 12 millions d'habitants a été en proie à une guerre civile sanglante entre les partisans des deux dirigeants ennemis Salva Kiir et Riek Machar, qui a fait 380.000 morts et des millions de déplacés internes.
Les fidèles devraient se masser dès l'aube au Mausolée John Garang de la capitale Juba, du nom du chef historique de la rébellion sudiste, mort dans un mystérieux crash d'hélicoptère en 2005 et chantre d'un Soudan fédéral uni, laïque et démocratique.
Malgré un accord de paix signé en 2018 dans ce pays qui a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, les violences perdurent.
Après la messe, le souverain pontife quittera Juba pour Rome vers 11H30 (09H30 GMT). Dans l'avion, il donnera sa traditionnelle conférence de presse, aux côtés des chefs des Eglises d'Angleterre et d'Ecosse, représentants des deux autres confessions chrétiennes du Soudan du Sud avec lesquels il a effectué cette visite très attendue.
- "Valoriser" les femmes-
Le souverain pontife a notamment "supplié" les habitants de "protéger, respecter et valoriser" les femmes, l'ONU évoquant des violences sexuelles au Soudan du Sud "généralisées et systématiques".
Il a également participé à une prière oecuménique qui a rassemblé quelque 50.000 fidèles.
Le long de routes poussiéreuses à Juba, des milliers de personnes se sont rassemblées pour apercevoir le pape tout au long de sa visite, certains munis de drapeaux, d'autres chantant, lançant des youyous ou tapant des mains.
Vendredi, dans un discours engagé, le pape avait appelé la classe politique à un "sursaut" pour la paix. Les armées personnelles de Salva Kiir et Riek Machar sont notamment accusées de crimes de guerre.
L'ONU et la communauté internationale accusent régulièrement les dirigeants sud-soudanais de maintenir un statu quo, d'attiser les violences, de réprimer les libertés politiques et de détourner les fonds publics.
En 2019, François avait reçu les deux frères ennemis au Vatican et s'était agenouillé pour leur embrasser les pieds en les suppliant de faire la paix, un geste fort qui n'avait pourtant pas été suivi d'avancée concrète.
Il s'agit de la première visite papale au Soudan du Sud depuis que la nation à majorité chrétienne a obtenu son indépendance du Soudan en 2011.
Elle fait suite à une visite de quatre jours à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo où François a condamné les "atroces cruautés" des groupes armés.
Initialement prévue à l'été 2022 puis reportée, cette visite est la 40e du pape argentin à l'étranger depuis son élection en 2013, et la troisième en Afrique subsaharienne.
Th.Frei--HHA