Hamburger Anzeiger - Ukraine : "combats acharnés" à Bakhmout, Kiev réclame avec insistance des avions de combat

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Ukraine : "combats acharnés" à Bakhmout, Kiev réclame avec insistance des avions de combat
Ukraine : "combats acharnés" à Bakhmout, Kiev réclame avec insistance des avions de combat / Photo: Sergey BOBOK - AFP

Ukraine : "combats acharnés" à Bakhmout, Kiev réclame avec insistance des avions de combat

Des "combats acharnés" se déroulent dimanche à Bakhmout, le point chaud du front dans l'est de l'Ukraine, et Kiev réclame avec insistance aux Occidentaux des avions de combat face à une situation militaire de plus en plus difficile.

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Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a critiqué les "réticences" à livrer de tels appareils à son pays, ce qui va "coûter plus de vies" aux Ukrainiens.

Il a dans le même temps promis que les armes de longue portée devant être prochainement fournies à l'Ukraine ne serviraient pas à viser le territoire russe, mais seulement les zones occupées, certaines capitales occidentales s'inquiétant d'un risque d'escalade du conflit qui a commencé il y a presque un an.

L'armée russe, épaulée par les mercenaires du groupe Wagner, tente depuis l'été de s'emparer de Bakhmout, une ville en grande partie détruite où les deux belligérants subissent de lourdes pertes.

Moscou a obtenu de petits gains territoriaux ces dernières semaines dans la région avec l'espoir de faire sauter le verrou ukrainien sur cette cité, conquérant notamment la bourgade de Soledar au nord et plus récemment le village de Blagodatné.

"Des combats acharnés ont lieu dans les quartiers nord (de Bakhmout) pour chaque rue, chaque maison, chaque cage d'escalier", a raconté dimanche le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne sur place.

"Les forces armées ukrainiennes ne battent pas en retraite. Elles se battent jusqu'au dernier homme", a-t-il déclaré, cité par son service de presse.

Interrogé sur un éventuel retrait de Bakhmout, M. Reznikov a assuré que c'était toujours "une forteresse, un symbole", mais que la décision revenait au final à l'état-major de l'armée ukrainienne.

- "La vie est courte" -

Des journalistes de l'AFP y ont assisté dimanche à une liturgie organisée dans le sous-sol de l'église au bulbe doré de la Toussaint en présence d'une vingtaine de personnes, dont deux soldats ukrainiens.

Trois femmes ont chanté des hymnes ponctués par le bruit assourdissant des obus de mortier. La pièce n'était éclairée que par une vingtaine de bougies et une lampe portative utilisée par les deux prêtres pour lire la Bible.

"Aujourd'hui, j'ai prié pour que tout aille mieux pour moi après ma mort", a expliqué à l'extérieur de cette église de Bakhmout Serafim Tchernychov, 20 ans, tandis que les déflagrations produites par les échanges de tirs résonnaient en permanence.

"La nuit dernière, un missile s'est abattu sur mon jardin et une balle est entrée à l'intérieur de ma maison, elle aurait pu me toucher. Donc, nous devons comprendre que la vie est courte, je peux mourir maintenant ou dans 30 ans", at-il poursuivi. "Si je suis tué, ce sera la volonté de Dieu", a-t-il ajouté, résigné.

Lioubov Avramenko, 84 ans, a dit de son côté avoir prié "pour la paix". "Nous sommes assis dans un sous-sol sans eau, ni gaz, ni électricité", a-t-elle témoigné.

"J'ai prié pour mon pays, pour l'Ukraine, pour ma famille. Je suis sûre que tout cela sera bientôt terminé", veut croire Svitlana Boïko, 51 ans.

Samedi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait reconnu que la situation se "compliquait" sur le front, en particulier à Bakhmout qu'il avait plus tôt juré de ne pas abandonner et de défendre "aussi longtemps que possible".

Il a également mentionné Vougledar où les troupes russes sont à l'offensive et Lyman, une ville reprise aux Russes l'année dernière. "L'occupant mobilise de plus en plus ses forces pour briser notre défense", a-t-il ajouté.

- Armes occidentales -

Cinq personnes ont en outre été blessées dimanche dans deux frappes russes sur le centre de Kharkiv, la deuxième ville ukrainienne, dans le nord-est, selon le chef de l'administration militaire régionale, Oleg Sinegoubov.

Le ministre ukrainien de la Défense a dit s'attendre à un assaut russe d'envergure au mois de février.

"Toutes les armes occidentales n'auront pas le temps d'arriver avant cela", mais "nous avons les ressources et les réserves" pour résister, a-t-il assuré.

Selon lui, les Russes ont déplacé leurs centres de commandement et leurs entrepôts de munitions de façon à rendre plus difficiles les frappes ukrainiennes destinées à rompre leurs lignes logistiques.

Pour parer à cela, les Américains se sont engagés à fournir des roquettes qui pourraient quasiment doubler la portée des tirs ukrainiens.

Et une série de pays occidentaux dont les Etats-Unis mais aussi la France et, après quelques hésitations, l'Allemagne vont envoyer des chars lourds à Kiev, qui espère par ailleurs passer à l'offensive.

Samedi, le Canada a expédié un premier Leopard 2, de fabrication allemande, à l'Ukraine.

M. Reznikov a pour sa part annoncé que les entraînements avec des Leopard commenceraient lundi.

Il a aussi promis des "audits" internes au ministère de la Défense, éclaboussé ces dernières semaines par un scandale de corruption lié à l'approvisionnement de l'armée.

Les livraisons d'armes occidentales sont cruciales pour Kiev et ont provoqué l'ire de Moscou qui a brandi la menace d'une escalade du conflit déclenché le 24 février 2022.

Dimanche toujours, un embargo européen sur les produits pétroliers exportés par voie maritime doit entrer en vigueur, une mesure "négative" qui va "déséquilibrer davantage" les marchés, selon le Kremlin.

O.Zimmermann--HHA