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JO-2024: la maire de Paris adopte la ligne dure vis-à-vis des sportifs russes
JO-2024: la maire de Paris adopte la ligne dure vis-à-vis des sportifs russes / Photo: Ludovic MARIN - AFP/Archives

JO-2024: la maire de Paris adopte la ligne dure vis-à-vis des sportifs russes

Anne Hidalgo, la maire de Paris, ville hôte des Jeux olympiques de 2024, a décidé d'adopter la ligne dure prônée par Kiev en se disant favorable à l'exclusion pure et simple des sportifs russes "tant qu'il y a la guerre" en Ukraine.

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Une "clarification", a affirmé son entourage, alors que Mme Hidalgo a fait savoir mardi matin sur France info qu'elle était désormais opposée à la présence de sportifs russes aux Jeux parisiens tant que la guerre menée par Vladimir Poutine se poursuit en Ukraine.

Le dossier est politiquement inflammable, particulièrement dans le pays hôte: fin janvier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait exigé auprès de son homologue français Emmanuel Macron que les Russes soient d'ores et déjà bannis des prochains JO.

Mais, près d'un an après le début de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, le Comité international olympique (CIO) a dessiné une feuille de route pour les réintégrer dans le sport mondial, jugeant qu'"aucun athlète ne devrait être interdit de compétition sur la seule base de son passeport".

Malgré les appels répétés de Kiev à bannir les sportifs russes, et bélarusses, des JO-2024, le CIO a ainsi déclaré "étudier" la possibilité de les autoriser à participer, sous bannière neutre.

Emmanuel Macron, lui, ne s'est toujours pas exprimé sur le sujet. Contacté mardi par l'AFP, ni l'Elysée ni le ministère des Sports, ni le CIO n'avait dans l'immédiat réagi à la nouvelle position de la maire de Paris.

- "Bannière de réfugiés"? -

In fine, "c'est au CIO de décider", a rappelé Anne Hidalgo, dont la position a évolué depuis fin janvier, quand elle s'était dite favorable à leur participation "sous une bannière neutre", afin de ne pas "priver les athlètes de leur compétition".

Un compromis qu'elle juge désormais "totalement indécent". La bannière neutre, "ça n'existe pas vraiment", a estimé l'élue socialiste, établissant un distinguo avec "des Russes dissidents qui veulent défiler sous une bannière de réfugiés".

Ces sportifs qui "défilent et concourent sous la bannière des réfugiés" ne "soutiennent pas Vladimir Poutine dans son agression" et "seront réfugiés et dissidents", a-t-elle encore dit pour justifier sa volte-face.

Depuis le début de l'offensive russe le 24 février 2022, la maire de Paris s'est affichée au chevet de l'Ukraine, avec une enveloppe de plus d'un million d'euros d'aide d'urgence et la réquisition de deux gymnases parisiens pour l'accueil des réfugiés.

En avril, après son échec cinglant au premier tour de la présidentielle, sa première action avait été de se rendre à Kiev, dans le plus grand secret, pour rencontrer le maire de la capitale ukrainienne, l'ancien boxeur Vitali Klitschko. Elle envisage un nouveau déplacement.

- Menace de boycott -

Le cas des sportifs russes est épineux depuis les JO-2016 à Rio, du fait de l'exclusion à l'époque de la Russie pour son système de dopage généralisé.

A Tokyo en 2021 (Jeux d'été) et à Pékin (Jeux d'hiver) en 2022, ils avaient défilé sous bannière neutre. "Je ne suis pas favorable à cette option", a toutefois insisté Mme Hidalgo. "On ne va pas faire défiler un pays qui est en train d'en agresser un autre et faire comme si ça n'existait pas", a-t-elle encore dit.

Depuis le début de la guerre, Russes et Bélarusses ont été bannis de la plupart des événements sportifs mondiaux.

Le cas des sportifs bélarusses, dont le pays soutient l'invasion de l'Ukraine par la Russie, n'a pas été abordé mardi par la maire de Paris.

Ce débat relatif aux JO-2024 a déjà pris une dimension internationale. L'idée, émise par le CIO, de voir les sportifs russes défiler sous drapeau neutre à condition qu'ils n'aient "pas activement soutenu la guerre en Ukraine" a été immédiatement rejetée par les autorités ukrainiennes, qui ont brandi la menace d'un boycott, suivies par la Pologne, l'Estonie et la République tchèque.

Les États-Unis se sont à l'inverse prononcés en faveur de ce compromis.

J.Berger--HHA