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Zelensky arrive à Paris après avoir exhorté à Londres ses alliés à livrer des avions
Zelensky arrive à Paris après avoir exhorté à Londres ses alliés à livrer des avions / Photo: Stefan Rousseau - POOL/AFP

Zelensky arrive à Paris après avoir exhorté à Londres ses alliés à livrer des avions

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé mercredi soir à Paris, deuxième étape d'une tournée européenne surprise, après avoir a exhorté à Londres ses alliés à lui livrer des avions de combat pour repousser la Russie.

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A quelques jours du premier anniversaire de l'invasion lancée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui l'a transformé en chef de guerre, le dirigeant ukrainien est attendu après 22H00 (21H00 GMT) au palais de l'Elysée par son homologue français Emmanuel Macron, qui a aussi convié le chancelier allemand Olaf Scholz.

Les trois hommes devaient s'exprimer devant la presse avant un dîner tardif à huis clos.

Jeudi, Volodymyr Zelensky doit se rendre à Bruxelles pour un sommet de l'Union européenne.

Le deuxième déplacement à l'étranger depuis un an de Volodymyr Zelensky, déjà accueilli en héros aux Etats-Unis en décembre, avait été gardé secret jusqu'au bout.

A Londres, il a été reçu par le Premier ministre Rishi Sunak puis s'est adressé au Parlement britannique réuni dans le cadre grandiose du Westminster Hall, qui a accueilli de rares dirigeants étrangers comme le Français Charles de Gaulle en 1960, mais aussi le cercueil de la reine Elizabeth II en septembre.

"Nous savons que la liberté va l'emporter, nous savons que la Russie va perdre", a insisté le dirigeant ukrainien.

"Je vous demande, à vous et au monde, des mots simples mais pourtant très importants: des avions de combat pour l'Ukraine, des ailes pour la liberté", a-t-il lancé, avant de conclure par des remerciements "pour le thé anglais délicieux" et "d'avance pour les puissants avions britanniques".

- Former des pilotes -

Jusqu'ici, les Occidentaux se sont montrés réticents à franchir ce pas supplémentaire, de crainte d'une escalade avec Moscou. Mais les tabous tombent les uns après les autres depuis un an et les soutiens de Kiev ont déjà accepté en janvier de fournir des chars lourds.

Semblant entrouvrir la porte, le chef du gouvernement britannique a promis à Volodymyr Zelensky de former des pilotes de chasse "aux normes de l'Otan", "afin de garantir que l'Ukraine puisse défendre son espace aérien à l'avenir".

Il a fait ensuite savoir qu'il avait demandé à l'armée d'étudier de possibles livraisons d'avions, tout en prévenant qu'il ne pouvait s'agir que "d'une solution à long terme".

"Rien n'est exclu", a aussi précisé Rishi Sunak devant la presse aux côtés de Volodymyr Zelensky, reconnaissant que les livraisons d'avions faisaient "bien sûr partie de la conversation" mais soulignant que les formations nécessaires pouvaient atteindre trois ans.

Souriant, le président ukrainien a rétorqué que les pilotes ukrainiens, vu leur expérience de la guerre, avaient déjà suivi l'équivalent de "deux ans et demi" de formation. Il a admis que la priorité était pour l'instant de recevoir des blindés et des armes de longue portée.

- Chars "le mois prochain" -

Sur ces derniers points, Londres a affirmé que ses chars Challenger seraient opérationnels "le mois prochain", et promis d'envoyer immédiatement des capacités d'artillerie à plus longue portée, sans détailler lesquelles.

L'Allemagne a annoncé mercredi compter fournir avec ses alliés un premier bataillon de tanks Leopard 2 fin avril.

Si le président Macron avait déjà dit que rien n'était exclu quant aux avions de chasse, Londres est le premier allié de Kiev à ouvrir la voie de manière plus concrète, tout en temporisant.

L'ambassade de Russie au Royaume-Uni a averti que des livraisons d'avions ne resteraient pas sans "réponse": "Dans un tel scénario, la moisson sanglante du prochain cycle d'escalade sera sur votre conscience, ainsi que les conséquences militaires et politiques pour le continent européen et le monde entier".

Le Royaume-Uni a déjà fourni 2,3 milliards de livres (2,5 milliards d'euros) d'aide militaire à Kiev et s'est engagé à la maintenir cette année à ce niveau, le deuxième après les Etats-Unis.

L'UE assure ne pas être en reste. "L'Europe est un de ses soutiens majeurs avec un total de plus de 45 milliards d'euros d'aides en tous genres", a fait valoir un diplomate français.

La France, souvent critiquée sur le front des livraisons d'armes, se targue d'avoir ouvert la voie à la livraison de chars lourds en annonçant la première, en janvier, l'envoi de blindés légers à l'Ukraine, ce dont Volodymyr Zelensky crédite Emmanuel Macron dans un entretien au quotidien français Le Figaro publié mercredi.

"Je crois qu'il a changé", "pour de vrai cette fois", s'est félicité le président ukrainien au sujet de son homologue français, après des relations en dents de scie dans le passé.

Ces dernières semaines, l'armée russe, épaulée par les paramilitaires du groupe Wagner et renforcée par des centaines de milliers de civils mobilisés, est repassée à l'attaque, en particulier dans le Donbass, dont Moscou revendique l'annexion.

Pour autant, le chancelier Scholz s'est dit convaincu mercredi que Vladimir Poutine "n'atteindrait pas ses objectifs", ni sur "le champ de bataille", ni en "imposant un traité de paix".

P.Garcia--HHA