Hamburger Anzeiger - Accueilli en héros à Bruxelles, Zelensky réclame des avions de combat

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Accueilli en héros à Bruxelles, Zelensky réclame des avions de combat

Accueilli en héros à Bruxelles, Zelensky réclame des avions de combat

Acclamé par les eurodéputés, applaudi par les dirigeants des Vingt-Sept, le président Volodymyr Zelensky, accueilli en héros à Bruxelles, a réclamé jeudi des engagements concrets en réponse à ses demandes d'avions de combat.

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Les Européens ont pour l'instant refusé de s'engager sur les aéronefs demandés par l'Ukraine et aucune annonce concrète n'était sortie du sommet de Bruxelles à la mi-journée.

Le chef de l'Etat ukrainien a évoqué "des signaux positifs", laissant entendre qu'il espérait aboutir avec certains pays à l'occasion de réunions bilatérales dans l'après-midi. "Nous voulons obtenir ces avions dont nous avons besoin et il y a des accords qui (...) ne sont pas publics", a-t-il assuré au cours d'une conférence de presse, sans plus de précisions.

"Je ne peux tout simplement pas rentrer à la maison sans résultats", a-t-il martelé.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que les Vingt-Sept étaient "convaincus de l'urgence" d'agir face aux avancées de l'armée russe, un an après le début de l'invasion de l'Ukraine, mais il n'a pas parlé d'avions.

"Les prochaines semaines et les prochains mois seront probablement décisifs. C'est le moment de ne pas trembler", a-t-il dit, appelant à livrer "des munitions, de l'artillerie, des missiles, des véhicules, des systèmes de défense".

"Nous ne défendons pas que notre territoire, nous défendons notre maison européenne", a plaidé Volodymyr Zelensky qui a "personnellement" remercié les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'UE de leur "soutien sans faille".

- Aller plus vite -

Mais il a prévenu qu'il faudrait faire plus et rapidement. "Nous devons aller plus vite que notre agresseur", a-t-il martelé, soulignant la mobilisation en cours côté russe.

Dans la matinée, Volodymyr Zelensky a été accueilli par les eurodéputés qui lui ont réservé une ovation debout, après des étapes à Londres et Paris la veille.

Manifestement ému, la main sur le coeur, il a écouté l'hymne ukrainien aux côtés de la présidente du Parlement, Roberta Metsola qui a salué "une journée historique pour l'Europe". "Bienvenue chez vous, bienvenue dans l'UE !", lui a lancé le président du Conseil européen, Charles Michel.

L'Union européenne et ses Etats membres évaluent à "au moins" 67 milliards d'euros leur soutien militaire, financier et humanitaire à Kiev depuis le commencement du conflit le 24 février 2022.

M. Zelensky, qui a voyagé de Paris dans l'avion Falcon du président français Emmanuel Macron, poursuit une mini-tournée européenne entamée mercredi, son deuxième déplacement seulement à l'étranger depuis le déclenchement par la Russie de la guerre. Il s'était rendu à la Maison Blanche en décembre.

Le moment est crucial pour l'Ukraine qui s'inquiète des récents succès de l'armée russe dans le Donbass et craint une offensive d'ampleur dans les prochaines semaines.

Sur la ligne de front dans l'est de l'Ukraine, le commandement militaire régional de Lougansk a averti jeudi que la Russie attaquait près de la ville de Kreminna et était en train de détruire trois localités voisines. "Nous avons besoin de plus de véhicules blindés et de munitions", a-t-il fait savoir.

- "Livraisons utiles" -

Reçu a Londres mercredi par le Premier ministre Rishi Sunak et par le roi Charles III, le président ukrainien avait été accueilli à Paris mercredi soir par Emmanuel Macron qui avait aussi convié Olaf Scholz pour un dîner tardif à l'Elysée.

MM. Macron et Scholz ont pour l'instant temporisé sur les avions. "Je suis convaincu qu'il faut privilégier les livraisons utiles pour mener ces opérations et résister plutôt que les engagements qui arriveront très tard ou très loin", a expliqué le président français à Bruxelles, assurant que la question des avions n'avait pas été discutée à Paris avec M. Zelensky.

"Il faut regarder ce qui est livrable à court terme", a-t-il insisté.

"Si une telle décision était prise, nous ne serions pas les premiers à livrer des avions de combat mais nous répondrions positivement", a souligné de son côté jeudi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.

A Londres déjà, le président ukrainien avait demandé "des avions de combat pour l'Ukraine, des ailes pour la liberté".

Le chef du gouvernement britannique a promis de former des pilotes de chasse "aux normes de l'Otan". Il a demandé à l'armée britannique d'étudier de possibles livraisons d'avions, tout en soulignant que cette solution n'était envisageable qu'à "long terme".

Les Occidentaux se montrent réticents, craignant une escalade avec Moscou. Mais les tabous sont tombés les uns après les autres depuis un an et les soutiens de Kiev ont déjà accepté en janvier de fournir des chars lourds.

Un porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a mis en garde jeudi contre "un engagement croissant de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la France dans le conflit".

"La frontière entre engagement indirect et direct disparaît peu à peu. On ne peut que le regretter", a-t-il dit.

U.M.Thomas--HHA