Chypre: Nikos Christodoulides, plus jeune candidat à la présidentielle
Plus jeune candidat à l'élection présidentielle de Chypre, Nikos Christodoulides est loin d'être un nouveau visage sur l'île européenne divisée: ancien chef de la diplomatie, il porte son projet en indépendant, sans toutefois rompre avec l'idéologie conservatrice de son ex-famille politique.
M. Christodoulides, 49 ans, a été porte-parole du gouvernement puis ministre des Affaires étrangères de 2018 à 2022, sous le président de droite Nikos Anastasiades.
Alors membre du parti conservateur "Rassemblement démocrate" (Disy), il annonce en juin 2022 sa candidature indépendante à la présidentielle, rompant avec son propre parti.
Début 2023, il est expulsé du Disy mais ne s'éloigne pas de son idéologie pour autant. Sous le slogan "Force vers la victoire", son programme s'inscrit dans la lignée du président sortant, notamment en politique étrangère.
"Les trois principales questions qui préoccupent les électeurs sont le coût de la vie et du logement, l'immigration et le problème chypriote", estime cet ancien professeur à l'université de Chypre, diplômé des universités de Malte, Athènes et New York.
Le "problème chypriote" fait référence à la division de l'île depuis l'invasion par la Turquie en 1974 de son tiers nord, en réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher le pays à la Grèce. Les pourparlers sur la réunification sont au point mort depuis 2017.
La République de Chypre n'exerce son autorité que sur la partie sud de l'île, séparée par la Ligne verte, une zone démilitarisée contrôlée par l'ONU, de la République turque de Chypre-Nord (RTCN), autoproclamée et reconnue seulement par Ankara, où vivent les Chypriotes-turcs.
Plus rigide que ses adversaires sur la question de la réunification durant la campagne, Nikos Christodoulides est soutenu par des partis centristes et des partis moins flexibles dans les pourparlers de réunification.
Il propose aussi "un contrat social", des réformes institutionnelles pour moderniser l'Etat et promet une "tolérance zéro" contre la corruption.
Marié et père de quatre filles, il souhaite un examen plus rapide des demandes d'asile avec comme objectif 3.000 dossiers par mois, alors que l'afflux de migrants est un sujet sensible sur cette île de l'est de la Méditerranée.
S'il est élu, le candidat n'exclut pas de former un gouvernement d'union nationale.
P.Meier--HHA