Hamburger Anzeiger - Invectives et méthodes musclées, les retraites de retour à l'Assemblée

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Invectives et méthodes musclées, les retraites de retour à l'Assemblée
Invectives et méthodes musclées, les retraites de retour à l'Assemblée / Photo: Alain JOCARD - AFP

Invectives et méthodes musclées, les retraites de retour à l'Assemblée

La bataille de la réforme des retraites a repris vendredi son cours tumultueux à l'Assemblée nationale où les tactiques de l'opposition de gauche créent la controverse, à la veille d'une nouvelle mobilisation espérée massive par les syndicats.

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Dans une rare prise de parole sur ce sujet brûlant, le président Emmanuel Macron a appelé vendredi les organisateurs de la contestation à conserver leur "esprit de responsabilité" afin que "les désaccords puissent s'exprimer, mais dans le calme, le respect des biens et des personnes, et avec une volonté de ne pas bloquer la vie du reste du pays".

"Le principe même d'une réforme des retraites, c'est en effet de demander à tous ceux qui le peuvent de travailler un peu plus", a asséné vendredi sur France 2 la cheffe de file des députés Renaissance, Aurore Bergé.

Les trois premières mobilisations ont réuni sans incidents notables entre 757.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur (2 millions selon les organisateurs), mardi et 1,27 million (2,5 millions) le 31 janvier.

Samedi, les syndicats espèrent mobiliser ceux qui ne peuvent pas faire grève en semaine.

De source policière vendredi, le renseignement territorial prévoit une participation de 600.000 à 800.000 dans 240 manifestations environ, dont entre 90 et 120.000 à Paris.

L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) a appelé à deux nouvelles journées d'actions, les 16 février et 7 mars et se prépare à un long bras de fer, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez évoquant cette semaine de possibles "grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives et reconductibles".

- "Déferlement de haine" -

Dans l'immédiat, les députés ont rejoint leurs pupitres vendredi pour poursuivre l'examen du texte qui n'a donné lieu pour l'instant qu'à des débats répétitifs, des invectives et un article premier concernant la suppression des régimes spéciaux toujours pas voté.

La gauche ferraille contre cette mesure, avec l'appui du Rassemblement national (RN), face à un camp présidentiel défendant une mesure d'"équité". Les deux bords sont d'accord sur une chose concernant la réforme: le refus de reculer l'âge de départ à 64 ans. Les moyens d'y parvenir dans le débat parlementaire diffèrent cependant.

Jeudi, un tweet du député LFI Thomas Portes dans lequel il se met en scène le pied sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt, en première ligne sur la réforme, a allumé une nouvelle mèche.

Côté gouvernement, le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester, a fustigé un député et une Nupes (LFI, PS, PCF, EELV) qui essayent "de faire de cette mobilisation sociale un déferlement de haine".

A l'intérieur même de la Nupes, le patron du PS, Olivier Faure, a deploré "des gestes condamnables qui desservent la cause".

A l'inverse, le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a accusé sur BFMTV "la propagande" de la majorité présidentielle dans cette "histoire de ballon".

- Retrait d'amendements? -

Olivier Dussopt lui-même y a fait allusion à la reprise des travaux vendredi.

Au delà, le camp présidentiel fustige l'"obstruction" des députés de gauche, qui ont déposé des amendements par milliers, souvent identiques pour multiplier leur temps de parole.

"Ils restent sur leur rhétorique, répétée en boucle, sur les histoires d'Esmeralda et de Jacqueline qui ont mal au dos", soupire un député Renaissance. Le RN pointe aussi du doigt cette attitude "absurde" et "qui rend service au gouvernement", selon Marine Le Pen.

La Nupes rétorque que c'est le gouvernement qui a choisi d'écourter les débats prévus jusqu'au 17 février, date couperet avant une transmission du texte au Sénat.

"On veut aller au plus loin et évidemment à l'article 7", qui contient la mesure d'âge, assure le chef de file socialiste Boris Vallaud, laissant planer la possibilité d'un retrait de nombreux amendements qui accélérerait subitement les débats.

W.Widmer--HHA