Un nouvel "objet" abattu par l'armée américaine en altitude, le quatrième en moins de dix jours
L'armée américaine a abattu un nouvel "objet" en altitude, cette fois au-dessus du lac Huron, ont annoncé dimanche deux élus, dernier en date de mystérieux objets volants qui ont placé les autorités des Etats-Unis et du Canada en état d'alerte.
Il s'agit du troisième "objet" à être abattu en trois jours par les Américains dans leur pays et au Canada, et du quatrième en moins de dix jours en comptant le ballon chinois décrit par Washington comme un engin d'espionnage et qui a été visé par un missile le 4 février après avoir survolé une partie des Etats-Unis.
Le nouvel objet "a été abattu par des pilotes de l'US Air Force et la Garde nationale", a tweeté la démocrate du Michigan Elissa Slotkin, tandis que son collègue républicain Jack Bergman parlait d'un "objet (...) mis hors service au-dessus du lac Huron", situé dans le nord du pays.
Contacté par l'AFP, le Pentagone n'avait pas encore réagi.
"Le peuple américain mérite beaucoup plus de réponses que ce que nous avons", a ajouté Jack Bergman sur Twitter, reflétant les interrogations croissantes dans le pays et la classe politique sur ces événements.
Les Etats-Unis estiment que le premier objet officiellement détecté, un ballon, était contrôlé par l'armée chinoise et faisait partie d'une flotte envoyée par Pékin au-dessus de plus de 40 pays sur cinq continents, à des fins d'espionnage.
Le gouvernement chinois assure qu'il s'agissait d'un aéronef civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques.
Deux autres objets volants ont ensuite été abattus par les forces américaines, l'un vendredi au-dessus de l'Alaska, l'autre samedi au Canada.
Dans la soirée, le Premier ministre canadien Justin Trudeau doit se rendre dans la province du Yukon, sur les lieux où le dernier a été abattu.
- Restrictions -
Signe que les autorités sont sur le qui-vive, l'espace aérien au-dessus d'une partie du lac Michigan, dans le nord des Etats-Unis, a été temporairement fermé dimanche pour des raisons liées à la "défense nationale", selon le régulateur de l'aviation civile américaine (FAA).
"Ces restrictions ont été mises en place afin d'assurer la sécurité du trafic aérien dans le secteur pendant des opérations du Norad", le commandement de la défense aérospatiale pour l'Amérique du Nord, a expliqué dans un communiqué le Norad.
La veille, une mesure similaire avait été prise dans le Montana. Un avion de combat, dépêché pour enquêter sur une "anomalie radar", n'avait pas identifié d'"objet" volant selon l'armée.
Dimanche toutefois, l'élu du Montana Matt Rosendale a affirmé être en "contact constant" avec les militaires, et "ils viennent de me dire qu'ils sont sûrs qu'il y a bien un objet et qu'il ne s'agissait pas d'une anomalie", a-t-il tweeté dans l'après-midi.
- "Belligérance" -
Washington et Ottawa s'affairaient toujours dimanche à récolter les restes des engins.
Ces événements ont ajouté à la tension entre la Chine et les Etats-Unis, et une visite à Pékin du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a été reportée.
L'élu républicain Michael McCaul, président de la commission des Affaires étrangères de la chambre basse du Congrès américain, a accusé dimanche la Chine d'un "acte de belligérance" en lien avec le ballon abattu le 4 février par l'armée américaine.
L'envoi de cet objet "a été fait avec provocation pour rassembler des renseignements et collecter des éléments sur nos trois sites nucléaires majeurs", a-t-il affirmé sur CBS.
Les républicains ont vivement critiqué le président démocrate Joe Biden pour avoir laissé le ballon survoler le pays pendant des jours avant de l'abattre.
Le Pentagone explique l'avoir "surveillé et évalué en continu", ce qui lui a permis d'en apprendre "davantage sur les capacités et les techniques" d'espionnage de la Chine.
Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a défendu la gestion du dossier par M. Biden, disant dimanche à ABC qu'une analyse des débris représenterait "un grand coup pour les Etats-Unis".
Le président fait toutefois face à des appels à davantage de transparence émanant des deux partis.
"J'ai de réelles inquiétudes sur les raisons pour lesquelles l'administration ne communique pas plus", a dit à NBC le démocrate Jim Himes, membre de la commission du renseignement de la Chambre des représentants.
A.Wulhase--HHA