Hamburger Anzeiger - Retraites: le gouvernement cible LFI, les débats reprennent à l'Assemblée

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Retraites: le gouvernement cible LFI, les débats reprennent à l'Assemblée
Retraites: le gouvernement cible LFI, les débats reprennent à l'Assemblée / Photo: Ludovic MARIN - AFP

Retraites: le gouvernement cible LFI, les débats reprennent à l'Assemblée

Le gouvernement a haussé le ton lundi contre "l'obstruction systématique" de LFI et demandé le retrait de ses nombreux amendements "qui ne servent pas le débat démocratique", alors que l'Assemblée nationale reprend l'examen de la réforme des retraites.

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Sous la pression de la rue et des syndicats, qui agitent la menace d'une "France à l'arrêt" le 7 mars, les débats ont redémarré à 16H00, après une première semaine houleuse, conclue par l'exclusion pour quinze jours d'un député Insoumis pour un tweet polémique sur le ministre du Travail Olivier Dussopt, porteur de la réforme.

Lundi, quatre ministres chargés de la communication du gouvernement sur le dossier, Bruno Le Maire, Olivier Dussopt, Gabriel Attal et Clément Beaune, sont montés au créneau dans les matinales radio et télé.

Le ministre de l'Economie s'est montré le plus virulent, en dénonçant l'attitude de la France Insoumise, qui constitue selon lui "un obstacle au débat démocratique sain, clair, que nos compatriotes sont en droit d'avoir sur la réforme". Il a réclamé sur RTL "que le plus rapidement possible, LFI retire ses milliers d'amendements".

A la reprise de la séance, l'Insoumis Eric Coquerel, président de la commission des Finances, a aussitôt dénoncé la "petite musique" du gouvernement, "pour diviser la (coalition de gauche) Nupes par rapport à l'intersyndicale". Mais "n'y comptez pas avec des gros sabots comme ça", a-t-il prévenu.

"La Macronie essaye de mettre un coin entre nous (...) Il ne faut pas tomber dans le piège de la division. Il n'y a pas de compromis possible, on veut le retrait de cette réforme injuste, pas faire de la coconstruction sur un texte pareil", abonde l'écologiste Benjamin Lucas.

Que les députés aient ou non achevé l'examen du projet de loi, les discussions prendront fin vendredi à minuit en première lecture. Le texte partira par la suite au Sénat.

Les débats seront rythmés, jeudi, par une cinquième journée d'action à l'appel de l'intersyndicale. La CGT a appelé lundi cheminots, dockers, électriciens, gaziers, salariés de la chimie et du verre à faire grève.

Noyés sous les 15.800 amendements restants, les députés atteindront-ils au moins l'article 7 sur le report de l'âge légal de départ à 64 ans ?

C'est ce que réclament en choeur les syndicats. Dimanche, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a dénoncé la "connerie" de l'obstruction parlementaire, visant La France insoumise à l'origine de la majorité des amendements déposés.

"Nous souhaitons qu'il y ait un vote sur l'article 7", a abondé lundi sur BFMTV le patron de la CGT Philippe Martinez, afin que "chaque député puisse s'exprimer" sur le report de 62 à 64 ans de l'âge de départ en retraite.

- "Tartufferie" -

Côté mobilisation, la manifestation de samedi, plus familiale, a attiré entre 963.000 et 2,5 millions de manifestants selon les sources, et conforte l'intersyndicale dans sa stratégie.

Après la nouvelle journée d'action jeudi, elle agite le spectre d'une "France à l'arrêt" le 7 mars, après les vacances scolaires.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a répété la ligne de l'exécutif dimanche: "nécessité" du report de l'âge légal à 64 ans et "écoute" pour renforcer le dispositif "index senior" durant les débats parlementaires, afin de pousser les entreprises à garder les plus de 55 ans dans l'emploi.

C'est justement sur l'emploi des salariés âgés que les députés ont repris leurs travaux lundi, avec une rafale d'amendements dans tous les camps.

"L'index ne sert à rien, c'est une tartufferie de plus", a attaqué l'Insoumise Clémence Guetté. Le LR Thibault Bazin est également "sceptique" sur l'index, qui ne "va pas améliorer l'emploi des seniors".

Gauche et RN dénoncent aussi les "mensonges" du gouvernement sur la "retraite minimum à 1.200 euros" pour les carrières pleines au SMIC: "le nombre de Français concernés" est "ridicule", a pointé Jean-Philippe Tanguy (RN).

Dans la suite du débat, la coalition Nupes compte défendre ses pistes de "financements alternatifs" pour les retraites, avec un nouvel appel à taxer les "superprofits" des plus grandes entreprises, un débat récurrent à l'Assemblée depuis l'été.

Le camp présidentiel ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée, mais les premiers votes ont plutôt rassuré les macronistes sur les forces en présence dans l'hémicycle.

"Il y a une majorité pour voter à l'Assemblée cette réforme des retraites", a assuré lundi le député Renaissance Sylvain Maillard sur Public Sénat.

W.Taylor--HHA