Hamburger Anzeiger - Retraites: les débats se débloquent, après un nouvel incident à l'Assemblée

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Retraites: les débats se débloquent, après un nouvel incident à l'Assemblée
Retraites: les débats se débloquent, après un nouvel incident à l'Assemblée / Photo: Ludovic MARIN - AFP

Retraites: les débats se débloquent, après un nouvel incident à l'Assemblée

Les débats sur la réforme des retraites ont un peu avancé lundi soir à l'Assemblée nationale, après le retrait d'un "millier d'amendements" de la Nupes, lors d'une journée marquée par un nouvel incident avec LFI et un appel d'Elisabeth Borne à cesser les "invectives".

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"Les Français méritent mieux", a déclaré la Première ministre à l'AFP, en demandant le retrait "d'amendements d'obstruction" et que "les débats se tiennent sur le fond et non pas dans l'invective".

La cheffe du gouvernement s'exprimait après un nouvel incident au Palais Bourbon. Le député insoumis Aurélien Saintoul a mis le feu aux poudres, en qualifiant le ministre du Travail Olivier Dussopt "d'assassin" et "d'imposteur" lors d'une intervention sur les morts au travail.

 

M. Saintoul, dont l'intervention a suscité la réprobation des autres groupes politiques, y compris au sein de la Nupes, a ensuite présenté des "excuses publiques", pour des propos "déplacés".

Des excuses que le ministre, chaleureusement applaudi à son retour dans l'hémicycle après une demi-heure d'interruption, a dit "entendre" mais sans "pardonner".

Le président de séance, le RN Sébastien Chenu, a infligé au député insoumis un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal, soit le retrait d'un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois. Une sanction plus lourde pourrait être prononcée en bureau, la plus haute instance de l'Assemblée nationale.

Ce nouveau dérapage illustre l'intense tension dans laquelle se déroulent les débats à l'Assemblée, depuis leur coup d'envoi en début de semaine dernière.

- 'Avancer' -

Avant l'appel d'Elisabeth Borne, la gauche avait commencé à retirer des amendements pour "avancer". "On veut aller à l'article 7", sur le report de l'âge légal à 64 ans, "c'est très clair", a souligné la cheffe de file des écologistes, Cyrielle Chatelain.

Dans la soirée, la coalition Nupes a annoncé le retrait d'un "millier d'entre eux", en espérant terminer dans la soirée l'article 2 sur "l'index senior", un indicateur pour inciter les entreprises à employer les salariés âgés. Il restait toutefois encore plus de 14.000 amendements au compteur sur tout le texte.

"Sortez 10.000 amendements pour qu'on atteigne l'article 7", a réclamé la RN Laure Lavalette.

L'opposition n'a guère accordé de crédit à l'index seniors. Ca "ne sert à rien, c'est une tartufferie de plus", a attaqué l'Insoumise Clémence Guetté. Le LR Thibault Bazin est également "sceptique" sur l'index, qui ne "va pas améliorer l'emploi des seniors".

L'Assemblée a adopté un amendement pour que cette obligation de publication d'un indicateur sur l'emploi des seniors s'applique aux entreprises de cinquante salariés et plus, et non à partir de 300 salariés seulement.

Gauche et RN ont aussi fustigé les "mensonges" du gouvernement sur la "retraite minimum à 1.200 euros" pour les carrières pleines au Smic : "le nombre de Français concernés" est "ridicule", a pointé Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Pendant toute sa campagne, le président de la République s'est engagé sur une retraite minimum égale à 85% du Smic pour une carrière complète, c'est écrit dans sa profession de foi, il n'y a pas de surprise, pas de tromperie", a répondu le ministre du Travail Olivier Dussopt.

- "Petite musique" -

Plus tôt, le gouvernement avait pilonné "l'obstruction" et le comportement de LFI, un "obstacle au débat démocratique", selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

L'Insoumis Eric Coquerel, président de la commission des Finances, a dénoncé dans l'hémicycle une "petite musique" "pour diviser la (coalition de gauche) Nupes par rapport à l'intersyndicale". Mais "n'y comptez pas avec des gros sabots comme ça", a-t-il prévenu.

Que les députés aient ou non achevé l'examen du projet de loi, les discussions prendront fin vendredi à minuit en première lecture. Le texte partira ensuite au Sénat.

Les débats seront rythmés, jeudi, par une cinquième journée d'action à l'appel de l'intersyndicale. La CGT a appelé lundi cheminots, dockers, électriciens, gaziers, salariés de la chimie et du verre à faire grève.

"Nous souhaitons qu'il y ait un vote sur l'article 7", a insisté lundi sur BFMTV le patron de la CGT Philippe Martinez, afin que "chaque député puisse s'exprimer" sur le report de 62 à 64 ans de l'âge de départ en retraite.

En attendant une nouvelle journée d'action jeudi, l'intersyndicale agite le spectre d'une "France à l'arrêt" le 7 mars, après les vacances scolaires.

J.Berger--HHA