Zelensky va s'adresser aux leaders mondiaux à la conférence sur la sécurité de Munich
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit s'adresser aux leaders mondiaux réunis vendredi à la Conférence sur la sécurité de Munich qui devraient réaffirmer leur soutien sans faille à Kiev, près d'un an après l'invasion russe.
"Il y a un an, Zelensky avait tenu un discours puissant d'avertissement à cette conférence", a déclaré son chef de la Diplomatie Dmytro Kouleba.
Cette année, il parlera via un lien video "et donnera le ton des discussions", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Le chancelier Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron seront présents dans la capitale bavaroise et doivent s'exprimer vendredi en début d'après-midi.
Après un an de guerre, aucun signe d'apaisement n'est en vue, et les chances d'une résolution diplomatique du conflit sont quasi-nulles.
Depuis le début de l'offensive le 24 février 2022, le bilan s'élève à des dizaines milliers de victimes dans les deux camps, et l'Otan s'attend à une nouvelle offensive russe.
Dans ce contexte, "la priorité est d'accélérer la fourniture d'armes et de munitions déjà promis à l'Ukraine", a estimé M. Kouleba, plaidant aussi pour des décisions politiques en faveur de livraisons d'avions de combat -pour lesquelles les Occidentaux se montrent réticents à ce stade- et réitérant le souhait de son pays d'entrer dans l'Alliance atlantique.
Le ministre de la Défense allemand Boris Pistorius a de son côté dit espérer que d'autres Etats s'engagent, comme l'Allemagne, la Pologne ou le Canada, à livrer des chars lourds de type Leopard à Kiev.
"Les discussions se poursuivent", a-t-il déclaré à Munich.
- La Russie pas invitée
Plus de 150 représentants gouvernementaux se retrouvent pour cette conférence de trois jours consacrée aux questions de sécurité internationale qui se tient chaque année à Munich.
Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, la vice-présidente américaine Kamala Harris, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken ainsi que le chef de l'Otan Jens Stoltenberg, qui quittera ses fonctions à l'automne, seront aussi présents.
Aucun responsable russe n'a été invité cette année.
Jeudi, le chef de l'Otan a dit craindre une guerre d'usure. "Nous devons être préparés pour le long terme, cela peut durer de très nombreuses années", a-t-il averti dans un entretien à l'AFP.
Les pays occidentaux soutiennent Kiev par des livraisons d'armes à Kiev et des sanctions économiques à l'encontre de la Russie.
A cet égard, Washington et ses alliés préparent l'adoption d'"un nouveau gros paquet de sanctions" "autour du 24 février”, date anniversaire de l'offensive russe contre l'Ukraine, a indiqué jeudi Victoria Nuland, secrétaire d'Etat adjointe aux affaires politiques.
Les chefs de la diplomatie des pays du G7 doivent se réunir samedi en marge de la conférence de Munich.
Les alliés ont déjà imposé des sanctions drastiques contre la Russie depuis son invasion de l'Ukraine frappant au plus haut niveau de l'Etat russe, ainsi que son industrie, ses banques et le secteur pétrolier.
- Tensions avec la Chine
Les tensions entre les Etats-Unis et la Chine, exacerbées par le survol du sol américain par un ballon chinois, devraient aussi figurer en bonne place au menu des discussions à la conférence.
Pékin a insisté sur le fait qu'il s'agissait d'un ballon à usage civil et a riposté en accusant les Etats-Unis de faire voler des ballons au-dessus du territoire chinois.
Ces dissensions tombent mal à un moment où les Européens, notamment l'Allemagne et la France, espèrent toujours convaincre la Chine, qui reste un allié de Moscou, de faire pression sur Vladimir Poutine afin qu'il mette un terme à la guerre.
En novembre, Olaf Scholz s'était rendu à Pékin où il avait rencontré le président Xi Jinping.
Et l'Elysée a confirmé jeudi qu'une visite d'Emmanuel Macron en Chine "au premier semestre" était bien "en cours de préparation".
Wang Yi doit se rendre à Moscou, après une tournée européenne. Ses interlocuteurs français l'ont notamment "encouragé" à "transmettre des messages" pour que "la Russie revienne à la table des négociations" et "cesse les bombardements" contre les civils, a indiqué un conseillé du chef de l'Etat français.
E.Bekendorp--HHA