En Ecosse, dernière chance pour se lancer dans la course à la succession de Nicola Sturgeon
Les candidats ont jusqu'à vendredi pour se déclarer afin de prendre la tête du parti indépendantiste au pouvoir en Ecosse, le SNP, après la démission surprise mi-février de la Première ministre Nicola Sturgeon, qui était en poste depuis 2014.
A quelques heures de la clôture des candidatures vendredi midi, deux femmes et un homme ont annoncé leur candidature pour diriger le Scottish National Party, ancré à gauche et indépendantiste.
Ils auront la lourde tâche de succéder à Nicola Sturgeon, qui a porté haut la cause indépendantiste en réclamant inlassablement un nouveau référendum d'autodétermination malgré la ferme opposition de Londres.
Un vote interne au parti se tiendra entre les 13 mars et 27 mars. Le résultat sera connu dès le 27 mars.
Les trois candidats déclarés ont promis de reprendre le flambeau de Nicola Sturgeon pour l'indépendance.
Humza Yousaf, l'actuel ministre de la Santé, est celui qui a engrangé le plus de soutiens des députés SNP.
Cet homme de 37 ans de confession musulmane a affirmé qu'il se battrait "toujours pour l'égalité des droits pour les autres".
Il a promis de poursuivre les politiques sociales progressistes de Nicola Sturgeon, notamment sur la reconnaissance des changements de genre.
Face à lui se trouve Kate Forbes, 32 ans, ministre des Finances dans l'actuel gouvernement.
Mais alors qu'elle était considérée comme favorite, cette responsable très croyante s'est retrouvée en difficulté en raison de ses positions conservatrices.
Lundi, elle a déclaré qu'elle aurait voté contre le mariage entre personnes de même sexe, adopté en 2014 par le Parlement écossais, si elle en avait été membre à l'époque.
Plusieurs élus au Parlement local de Holyrood lui ont ensuite retiré leur soutien.
Parmi les candidats figure aussi Ash Regan, 48 ans, qui a démissionné en 2022 du gouvernement, refusant le projet de loi controversé sur les transitions de genre.
- Succès électoraux -
La course s'annonce décisive pour l'avenir du Royaume-Uni, dont les divisions entre les quatre nations constitutives (Angleterre, Ecosse, Pays de Galles et Irlande du Nord) ont été aggravées par le Brexit.
L'annonce, le 15 février, du départ de Nicola Sturgeon à 52 ans a laissé un immense vide. En huit années au pouvoir, la dirigeante arrivée après la victoire du "non" au référendum d'autodétermination de 2014 avait réussi à relancer son camp défait et à accumuler les succès électoraux.
La cause indépendantiste a été relancée par le Brexit, auquel s'était opposé 62% des Ecossais, le SNP voyant une rupture avec Londres comme le moyen de revenir dans l'Union européenne.
Nicola Sturgeon a annoncé son départ en expliquant ne plus avoir "l'énergie" pour assurer son rôle à la tête du gouvernement local du territoire de cinq millions d'habitants, compétent sur de nombreux sujets comme l'éducation, la santé ou la justice.
Longtemps populaire, elle a été récemment fragilisée par une loi controversée facilitant le changement de genre. Dans la foulée, l'emprisonnement dans un établissement pour femmes d'une femme transgenre condamnée pour le viol de deux femmes avant sa transition a fait scandale. Après deux jours de polémique, Mme Sturgeon avait annoncé qu'elle ne serait pas incarcérée dans une prison pour femmes.
La Première ministre a indiqué qu'elle resterait en poste jusqu'à la désignation d'un successeur et qu'elle resterait députée au Parlement écossais jusqu'aux prochaines élections prévues en 2026.
F.Schneider--HHA