Hamburger Anzeiger - Des RER dans 12 villes, nouvelles lignes, rénovations: 100 milliards d'euros pour le ferroviaire

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Des RER dans 12 villes, nouvelles lignes, rénovations: 100 milliards d'euros pour le ferroviaire
Des RER dans 12 villes, nouvelles lignes, rénovations: 100 milliards d'euros pour le ferroviaire / Photo: Christophe ARCHAMBAULT - AFP

Des RER dans 12 villes, nouvelles lignes, rénovations: 100 milliards d'euros pour le ferroviaire

La priorité au ferroviaire, en débloquant des dizaines de milliards d'euros: la Première ministre Elisabeth Borne veut une programmation à long terme pour des infrastructures de transport les plus décarbonées possible, avec des réseaux rénovés et des RER autour des grandes villes.

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Mettant fin à des mois d'hésitation due notamment aux réticences de Bercy, Mme Borne a annoncé vendredi un plan de 100 milliards d'euros d'ici 2040 pour le transport ferroviaire qui, selon ses services, doit s'ajouter aux sommes déjà engagées.

Ce montant correspond à l'estimation des besoins lancée par le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, qui l'envisageait sur quinze ans.

Concrètement, l'Etat va commencer par ajouter d'ici la fin du quinquennat 1,5 milliard d'euros par an aux budgets actuels "pour mettre un terme au vieillissement du réseau et le moderniser". Il s'agit en particulier de remplacer les voies ferrées, de renouveler la signalisation et de numériser les postes d'aiguillage.

Cet effort "se traduira par davantage de trains, une meilleure ponctualité et des temps de parcours moins longs", condition sine qua non selon elle pour faire du train "une alternative attractive et crédible à la voiture".

"Nous devons investir dans le développement du réseau", a indiqué Mme Borne. "Au-delà de la poursuite des projets de lignes nouvelles engagés et de la relance des trains de nuit, cela passera par le déploiement des RER métropolitains."

Eléments clefs de cette "nouvelle donne ferroviaire", ces Réseaux Express Régionaux (du nom du RER francilien) doivent être déployés autour d'une douzaine de grandes villes, dont certaines comme Strasbourg, Bordeaux, Grenoble et Lyon n'ont pas attendu pour commencer à planifier ces réseaux.

La Société du Grand Paris (SGP) --qui construit actuellement le supermétro autour de la capitale-- doit travailler en tandem avec SNCF Réseau pour les concevoir, et va commencer dès mars par prendre langue avec les régions et les métropoles.

Elisabeth Borne, qui évoque ces sujets depuis plusieurs années, n'envisage pas que des trains de banlieue. Elle veut "construire des réseaux de transport complets pour les Français".

- "Planification écologique" -

"C'est permettre de se rapprocher d'une gare, ou développer les transports en commun ou partagés là où ils sont absents. C’est lorsque nos concitoyens pourront trouver un transport en commun régulier, facilement accessible et fiable, qu'ils pourront réduire leur usage de la voiture", a-t-elle expliqué.

Le ferroviaire doit être la "colonne vertébrale" de la politique de transports du gouvernement, qui veut également associer l'autopartage, le covoiturage, le vélo... pour "trouver des solutions adaptées à chaque bassin de vie" et "permettre à chacun d'avoir accès à des transports propres, adaptés à sa situation".

L'objectif de Mme Borne est de disposer en juin d'une planification précise des investissements d'infrastructures de transport. Faudra-t-il la graver dans une loi? Ce n'est pas encore tranché, selon Matignon.

Un dialogue doit s'ouvrir en mars avec les régions et partenaires concernés --notamment dans le cadre des négociations des contrats de plan Etat-régions (CPER)--, pour s'accorder sur les projets à retenir, et le calendrier.

Ces travaux s'appuieront sur un rapport du Conseil d'orientation des infrastructures (COI) --un collège d'élus et d'experts présidé par le député (radical) des Vosges David Valence--, rendu vendredi à Mme Borne et qui concerne le ferroviaire et les autres modes de transport.

La cheffe du gouvernement entend prendre pour base, parmi ses propositions, le scénario dit "de planification écologique", qui envisage une forte augmentation des budgets actuels.

Donnant la priorité à la modernisation du réseau ferré et aux transports du quotidien, le scénario veut également mettre l'accent sur la rénovation des routes et voies d'eau. Il propose de prendre son temps pour construire certaines lignes à grande vitesse et invite à réfléchir deux fois avant de construire de nouveaux axes routiers.

Le rapport du COI est à cet égard "un point de départ" et la programmation des différents projets dépendra des discussions avec les collectivités, insiste-t-on à Matignon.

Elisabeth Borne entend par ailleurs trouver "des ressources complémentaires" pour financer les infrastructures.

"Nous souhaitons également mettre à contribution les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre comme l'aérien, et ceux qui dégagent des profits importants, comme les sociétés d'autoroutes", a-t-elle prévenu.

H.Eggers--HHA