La grand-messe des conservateurs américains s'ouvre avec 2024 dans tous les esprits
Donald Trump et Nikki Haley descendent cette semaine dans l'arène à la grand-messe des conservateurs américains, privée de certaines stars du Parti républicain, qui boudent pour la première fois cette conférence.
Les deux seuls candidats notables déjà lancés dans la course pour l'investiture républicaine à la présidentielle de 2024 s'affronteront par discours interposés devant un public d'ultra-conservateurs, au CPAC qui s'ouvre mercredi en banlieue de Washington - mais est enveloppé cette année d'un parfum de discorde.
- Premier duel -
A 615 jours de la prochaine élection présidentielle américaine, Nikki Haley espère convaincre ses pairs lors d'un discours vendredi, de faire d'elle la première femme à s'emparer de la Maison Blanche.
Mais l'ancienne ambassadrice de Donald Trump à l'ONU "fait face à un délicat jeu d'équilibriste", analyse auprès de l'AFP Margaret Thompson, de l'université Syracuse.
"Elle doit réussir à se différencier de Donald Trump tout en parvenant à séduire ses partisans, qui sont les principaux militants de la conférence et qui votent le plus aux primaires républicaines", affirme la professeure.
La quinquagénaire a pour l'instant fait de l'âge du milliardaire -- 77 ans en juin -- son principal angle d'attaque, réclamant des tests d'aptitude intellectuelle pour tout élu de plus de 75 ans.
L'ancien magnat de l'immobilier devance toutefois largement Nikki Haley dans les sondages, et se présentera à la foule dans un hôtel huppé du Maryland devant un public conquis.
Signe de l'emprise que l'ancien locataire de la Maison Blanche conserve sur ce groupe, marqué très à droite, plus de deux ans après avoir quitté la capitale fédérale américaine: la prestigieuse place du discours de clôture lui a une nouvelle fois été réservée cette année.
Mais contrairement aux éditions précédentes, l'allocution de Donald Trump samedi après-midi se fera en l'absence de nombreux cadres du parti -- à commencer par ses principaux rivaux pour 2024.
- Sans DeSantis -
L'étoile montante de la droite dure Ron DeSantis, présent lors de l'édition organisée l'an dernier à Orlando et dont la candidature est extrêmement attendue dans les rangs républicains, ne fera pas le déplacement jusqu'à Washington.
Tout comme l'ancien vice-président Mike Pence, le gouverneur de Floride privilégiera ces prochains jours les déplacements dans des Etats stratégiques du pays, soucieux de cultiver son capital politique au-delà des frontières de son Etat.
Illustration des divisions béantes qui traversent un parti en plein doute après la déconvenue des élections de mi-mandat, l'influent Mitch McConnell, qui entretient des relations glaciales avec Donald Trump, boudera également la conférence, a confirmé son entourage à l'AFP.
Certains ténors de la droite sont aussi tentés de snober le rendez-vous des conservateurs en raison des accusations d'agression sexuelle visant son organisateur, Matt Schlapp.
- Bolsonaro à la tribune -
Ce grand raout fera en revanche une nouvelle fois la part belle aux dirigeants étrangers.
Après l'ancienne députée française Marion Maréchal-Le Pen en 2018 et le Hongrois Viktor Orban en août dernier, c'est cette fois l'ex-président brésilien Jaïr Bolsonaro qui sera mis à l'honneur samedi.
L'ancien dirigeant d'extrême droite -- parfois surnommé le "Trump des Tropiques" -- montera sur scène vers 14H00 (19H00 GMT).
Installé en Floride depuis fin décembre, le Brésilien multiplie les prises de paroles auprès des centres ultra-conservateurs américains, mais a dit avoir l'intention de retourner dans son pays prochainement.
E.Mariensen--HHA