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La Conférence "Notre Océan" s'ouvre avec des appels à protéger les eaux internationales
La Conférence "Notre Océan" s'ouvre avec des appels à protéger les eaux internationales / Photo: Luis ACOSTA - AFP

La Conférence "Notre Océan" s'ouvre avec des appels à protéger les eaux internationales

La conférence mondiale "Notre Océan" s'est ouverte jeudi à Panama avec des appels pour sceller le plus vite possible un traité international discuté parallèlement à l'ONU pour protéger les eaux internationales et à surveiller par satellites la pêche illégale.

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La conférence "+Our Ocean+ est incroyablement importante car c'est une conférence centrée sur l'action et non sur les mots. Il s'agit d'engagements réels et de solutions réelles", a déclaré en ouvrant la réunion John Kerry, envoyé spécial de la Maison Blanche pour le climat.

Quelque 600 délégués de gouvernements, entreprises et ONG vont débattre durant deux jours du cadre à donner à l'"économie bleue" (l'équivalent océanique de l'économie verte) pour l'exploitation durable et la protection des mers et des océans.

Ils plancheront sur les moyens d'élargir les zones marines protégées, réduire la pollution par les plastiques et autres déchets, combattre la pêche illégale et freiner l'exploitation minière sous-marine.

Le président panaméen Laurentino Cortizo a ouvert la conférence en signant un décret élargissant la zone maritime protégée de Banco Volcan (mer caraïbe) de 14.000 à 93.000 kilomètres carrés.

Ainsi, le Panama "protégera 54,33% de sa zone exclusive" maritime, a souligné le ministre panaméen de l'environnement Milciades Concepcion.

"Nous espérons (que) plus de 300 nouveaux engagements" seront pris pour la protection des ressources marines "à court, moyen et long terme", avec "la mobilisation de ressources" financières publiques et privées, selon la vice-ministre panaméenne des Affaires étrangères Yill Otero.

- Traité pour la haute mer -

Lors d'une rencontre précédant le sommet, des représentants de l'Union européenne, des Etats-Unis, d'Amérique latine et des îles du Pacifique ont appelé les négociateurs à New York du traité sur la haute mer, en discussion depuis plus de quinze ans à l'ONU, à aboutir le plus vite possible.

"Scellons l'accord", a dit le secrétaire d'Etat français à la Mer, Hervé Berville. "Nous en sommes très proches", selon une responsable pour les océans du département d'Etat américain, Maxine Burkett.

"Nous espérons que tous les pays parviennent à un accord ambitieux", a déclaré le modérateur de cette rencontre, Maximiliano Bello, de l'ONG Mission Blue.

"La haute mer constitue la moitié de la superficie de la planète, loin des juridictions nationales, et seuls une douzaine de pays sont venus l'utiliser (l'exploiter) d'une manière assez disruptive", a expliqué M. Bello à l'AFP.

La haute mer commence où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes et n'est donc sous la juridiction d'aucun pays.

Représentant plus de 60% des océans et près de la moitié de la planète, elle est cruciale pour la protection de tout l'océan, lui-même vital pour l'humanité mais menacé par le changement climatique, les pollutions et la surpêche.

Mercredi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé les négociateurs des pays membres réunis à New York depuis le 20 février et jusqu'à vendredi à conclure enfin un traité "robuste et ambitieux" sur la haute mer.

- "Sous pression" -

"Notre océan est sous pression depuis des décennies. Nous ne pouvons plus ignorer l'urgence pour l'océan", a-t-il lancé.

Les conférences "Notre océan" ont été lancées en 2014 à l'initiative de John Kerry, alors chef de la diplomatie américaine.

"Notre océan" offre un forum unique pour aborder toutes les questions liées à la mer. A Panama sont présentes plus de 200 ONG, 60 centres de recherches, 14 structures de philanthropie et une centaine d'entreprises et organismes internationaux.

Les participants ne procéderont à aucun vote et n'adopteront pas d'accord mais annonceront des "engagements" volontaires.

Plusieurs organisations se sont liguées pour réclamer davantage de transparence aux gouvernements à propos de la surpêche.

"Dans de nombreux pays il y a de la surpêche et presque personne ne le sait", a averti Valeria Merino de la Fisheries Transparency Initiative.

Les ONG plaident pour une meilleure utilisation des satellites afin de surveiller les bateaux.

"Un tiers des espèces commerciales (maritimes) sont surexploitées", a insisté Mónica Espinoza de Global Fishing Watch, une ONG qui surveille les bateaux par satellite.

Les gouvernements doivent "exiger que leurs flottes de pêche soient traçables, tout le temps, par satellite afin que nous sachions qu'elles pêchent honnêtement", a déclaré à l'AFP Andrew Sharpless, directeur exécutif de l'ONG Oceana.

W.Widmer--HHA