Hamburger Anzeiger - Retraites: Macron renâcle à recevoir les syndicats, vote attendu sur le report de l'âge au Sénat

Euronext
AEX -0.8% 874.18
BEL20 -0.37% 4214.05
PX1 -1.05% 7350.37
ISEQ -0.44% 9636.09
OSEBX -1.25% 1431.41 kr
PSI20 2.21% 6532.77
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 4.37% 2827.25
N150 -0.46% 3284.17
Retraites: Macron renâcle à recevoir les syndicats, vote attendu sur le report de l'âge au Sénat

Retraites: Macron renâcle à recevoir les syndicats, vote attendu sur le report de l'âge au Sénat

Emmanuel Macron semblait rechigner mercredi à recevoir les syndicats opposés à sa réforme des retraites au lendemain d'une mobilisation record dans la rue, le gouvernement préférant faire le dos rond dans l'espoir d'un probable vote au Sénat et d'un essoufflement du mouvement social.

Taille du texte:

L'intersyndicale, qui veut continuer à mettre la pression avec une nouvelle mobilisation samedi et la multiplication des actions, a demandé à être reçue "en urgence" par le chef de l'Etat "pour qu'il retire sa réforme".

Ce à quoi l'Elysée a semblé opposer une fin de non recevoir.

"La porte du gouvernement est plus qu'ouverte", a assuré de son côté sur RTL son porte-parole Olivier Véran.

Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a également semblé balayer la demande en rappelant que le président avait reçu les syndicats... en juin. "Il y a un temps pour tout", a-t-il dit sur BFMTV/RMC.

L'exécutif n'a pas non plus proposé, à ce stade, de date à l'intersyndicale pour une rencontre avec Elisabeth Borne ou le ministre du Travail Olivier Dussopt.

- "Déloyaux" -

Emmanuel Macron, à l'origine de cette réforme très contestée, est resté en retrait depuis sa présentation début janvier. Son entourage met régulièrement en scène un chef de l'Etat concentré sur les chantiers de l'après-retraite, de la refonte des institutions à l'école ou l'hôpital.

"On ne fait pas le dos rond, on bataille au Parlement actuellement pour trouver une majorité", a affirmé Olivier Véran.

La Première ministre compte sur un vote des Républicains pour éviter de recourir au 49.3, qui permet l'adoption d'un texte sans vote.

Elle espère aussi que la majorité se montrera unie dans ce vote. Ne pas voter la réforme dans le camp présidentiel serait "déloyal", a estimé sur franceinfo la présidente (Renaissance) de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

L'exécutif mise sur l'accélération des débats au Sénat, où il ne restait que 75 amendements à examiner avant le vote sur l'emblématique article 7, qui reporte l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et cristallise les oppositions.

Le gouvernement espère obtenir une première victoire avec le vote de cette disposition puis, d'ici la date-butoir de dimanche, de l'ensemble du texte, contrairement à ce qui s'était passé à l'Assemblée nationale, enlisée dans l'obstruction voulue par La France insoumise.

- "Pas à l'arrêt" -

L'exécutif parie aussi sur un essoufflement du mouvement social si le projet fait, après l'étape du Sénat, l'objet d'un accord Sénat-Assemblée et d'un vote solennel la semaine prochaine.

"On est totalement dans l'impasse" car "la Première ministre s'est trop engagée en disant que les 64 ans, ce n'est pas négociable", explique à l'AFP le politologue Bruno Cautrès. "Le gouvernement espère tenir encore quelques jours, le temps d'arriver à une adoption du texte par le Parlement", ajoute-t-il.

Les syndicats, qui avaient promis de mettre la France "à l'arrêt", ont réussi mardi à faire descendre dans la rue plus de manifestants qu'auparavant - 1,28 million selon la police, et jusqu'à 3,5 millions d'après la CGT. Mais les taux de grévistes sont restés en-deçà des records, tandis que le trafic des trains et métro parisiens s'améliorait mercredi.

Selon les secteurs, des blocages étaient aussi en cours. La CGT-Chimie a ainsi affirmé que les expéditions de carburants étaient toujours bloquées à la sortie des raffineries. Le ministre des Transports Clément Beaune a menacé de faire intervenir les forces de l'ordre en cas de "blocages réels", ce qui n'est pas le cas pour l'instant selon lui.

Du côté de l'enseignement supérieur, les sites de Lyon et Bron de l’Université Lyon 2 étaient bloqués par une centaine d’étudiants pour la troisième journée consécutive.

Et, des blocages routiers étaient en cours dans l’Ouest, notamment à Rennes, selon Bison Futé.

"La France n’est pas à l’arrêt" et "on est très loin du record qu'ils (les syndicats) revendiquent", relativisait mercredi une source gouvernementale.

"Si la réforme est adoptée, il est peu probable que la mobilisation se maintienne à ce niveau", abondait une autre source au sein de l'exécutif.

E.Borstelmann--HHA