Trump assure qu'il va être "arrêté" mardi et appelle à des manifestations
Donald Trump a assuré samedi qu'il allait être "arrêté" mardi et a appelé à des manifestations, avant une possible inculpation concernant une affaire de paiement juste avant la présidentielle de 2016, pour acheter le silence d'une actrice pornographique avec laquelle il aurait eu une liaison.
"Le candidat du parti républicain" à la primaire pour la présidentielle de 2024, "et ancien président des Etats-Unis d'Amérique va être mardi de la semaine prochaine", a lancé Donald Trump sur son réseau social Truth Social, parlant de lui à la troisième personne et écrivant, comme il en est coutumier, en lettres majuscules.
Une telle arrestation, ou même son inculpation dans cette affaire, serait une première pour un ancien président américain.
"Manifestez, reprenez notre nation!", a ajouté M. Trump.
Sollicitée par l'AFP, l'une de ses avocates, Susan Necheles, a répondu que son client avait décidé de s'exprimer sur sa plateforme Truth Social "sur la base d'informations de presse" publiées depuis quelques jours sur une possible inculpation la semaine prochaine.
"Comme il s'agit d'une poursuite politique, le bureau du procureur du district (de Manhattan, ndlr) a recours à des fuites à la presse plutôt que de communiquer avec les avocats du président Trump comme cela devrait être le cas normalement", a dénoncé Mme Necheles.
De fait, Donald Trump a dénoncé samedi des "fuites" qui seraient orchestrées par le parquet de l'Etat de New York pour Manhattan.
Les rumeurs sur une éventuelle inculpation au pénal se sont multipliées depuis que M. Trump a été invité à témoigner devant un grand jury -- un panel de citoyens doté de larges pouvoirs d'enquête et chargé d'entériner une mise en examen. Un signe possible de la volonté du parquet de poursuivre l'ancien président dans l'affaire dite "Stormy Daniels".
En cause, 130.000 dollars versés à cette actrice et réalisatrice de films pornographiques, Stephanie Clifford de son vrai nom, pour -- accuse la justice new-yorkaise -- acheter son silence et ainsi ne pas porter préjudice au candidat Trump lors de la présidentielle de novembre 2016, finalement remportée par le milliardaire républicain contre la démocrate Hillary Clinton.
Le versement de cette somme, en soi légal, pose problème car le parquet de New York considère qu'il s'agit d'un don dissimulé à la campagne du président, en violation des lois de financement électoral.
- "Manifestez!" -
Quelques heures après sa première publication samedi, Donald Trump a renouvelé son appel: "Il faut sauver l'Amérique, manifestez, manifestez, manifestez!!!"
Ces messages font écho à celui qu'il avait lancé fin 2020, convaincu qu'il s'était fait "voler" l'élection face à Joe Biden, pour que ses partisans manifestent à Washington le 6 janvier 2021, prélude à leur assaut contre le Capitole américain, siège du pouvoir législatif, qui avait choqué l'Amérique et le monde.
Banni de Twitter et des autres réseaux sociaux grands publics dans la foulée de ce qui avait été perçu comme une incitation à la violence, il a récemment été réintégré au réseau à l'oiseau bleu, ainsi qu'à Youtube et Facebook. Il a publié pour la première fois en deux ans sur ces deux derniers réseaux vendredi.
Mais c'est sur Truth Social qu'il a posté samedi ses allégations.
- Procureur démocrate "corrompu" -
Sur son réseau social, il a qualifié les services du procureur de Manhattan Alvin Bragg, un magistrat élu et démocrate, de "corrompus et très politiques".
Et le président républicain de la Chambre des représentants du Congrès, Kevin McCarthy, a dénoncé sur Twitter un "abus de pouvoir scandaleux par un procureur de district extrémiste qui laisse courir des criminels violents tout en poursuivant une vengeance politique contre le président Trump".
Visé dans plusieurs affaires judiciaires, mais jamais encore inculpé, l'ancien président républicain (2017-2021), pourrait voir cette menace concrétisée prochainement.
C'est son ancien avocat personnel Michael Cohen, devenu l'un de ses pires ennemis, qui s'était chargé d'effectuer le versement des 130.000 dollars à Mme Clifford pour qu'elle taise cette supposée relation de 2006 avec Donald Trump.
La semaine dernière, Michael Cohen, déjà condamné dans cette affaire, a témoigné au moins à deux reprises devant le grand jury dans cette enquête.
Vendredi, l'un des avocats de Donald Trump, Joseph Tacopina, avait indiqué à des médias que son client se "rendrait" à la justice new-yorkaise s'il devait être inculpé.
Donald Trump, en campagne pour la primaire républicaine en vue de la présidentielle de 2024, tiendra un meeting samedi prochain à Waco, au Texas.
Le milliardaire Elon Musk, qui avait permis la réintégration de l'ancien président sur Twitter, a estimé samedi que si une arrestation se concrétisait, "Trump sera(it) réélu dans une victoire écrasante" en novembre 2024.
F.Carstens--HHA